Suite de l'étude des corvettes: tranche centrale de l'Amarante au 1/24

L'objet de cette étude est donc une tranche au 1/24 de l'Amarante pour la mettre en perspective avec celle de la Volage réalisée précédemment.

Il s'agit donc de la tranche centrale, au niveau du grand mat et juste derrière le maître couple pour les 2 navires.
La réalisation est grandement facilitée par la monographie "L'Amarante, Corvette de 12 canons du constructeur Joseph-Louis Ollivier" par Gérard Delacroix qui m'avait servi également pour une étude précédente au 1/48 (tranche arrière).

Description générale
L'Amarante est une corvette de 1747 de 27m entre étrave et étambot répondant à la définition qu'en a faite Blaize Ollivier dans son Traité de construction de 1736 et dans son rapport au ministre Maurepas en 1743.
Et si elle y répond parfaitement ce n'est pas car hasard car c'est sont fils Joseph-Louis alors âgé de 15 ans qui en signe les plans.

La barque longue du siècle précédent dont la Volage est un bon exemple a donc évolué vers ce nouveau type de bâtiment en terme de dimension (80 pieds contre 60) et de gréements (3 mats contre 2). 
Par contre l'artillerie reste comparable (4 livres) ainsi que le rôle dans la flotte. La ligne générale reste également la même même si l'hydrodynamique et la structure évoluent.

Dans le "Traité pratique de la construction des vaisseaux", par M. Duhamel du Monceau de l’Académie Royale des Sciences (1752), les Corvette sont distinguées des Frégates par le nombre de cannons ; en dessous de 20 canons, le navire est nommé Corvette.
La Corvette de 12 canons y est décrite comme un navire à un pont, un gaillard à l’avant du grand cabestan et un château de 15 pieds de longueur. Le pont est coupé à l’avant et à l’arrière pour des logements plus praticables. Elle a donc de chaque côté qu’une seule batterie de 6 sabords équipés de canons de 4 livres qui n’occupent que le milieu du navire.
L’Amarante y est cité comme un navire de 12 canons, de 84 pieds de longueur à la flottaison et la Palme comme un navire de 85 pieds de long pour 22 pieds 6 pouces de largeur, 10 pieds 5 pouces de creux (distance entre le dessus de la quille et le dessus du bau du premier pont) et 1 pied 4 pouces de différence de tirant d’eau (écart de parallélisme entre ligne de flottaison et quille).
Autrement dit, L’Amarante à la proue légèrement relevée par rapport à la poupe si on considère la quille ; cette différence influence les propriété du navire en terme de navigabilité et il convient donc de correctement charger le navire pour respecter les bons comportements à la mer.

On a donc affaire à un navire assez élancé, agréable à l'œil et à la ligne fluide sur laquelle je reviendrai lors des étapes de la construction.

La tranche choisie et celle centrale entre les couples 26 et 31 soit 1 couple de plus que sur la Volage.
Le raison de ce couple en plus est liée à l'aménagement intérieur de l'Amarante.

En effet dans cette zone la cloison à l'arrière du couple 29 délimite verticalement 2 zones du navire:
* à l'avant, la soute principale (C)
* à l'arrière, une zone coupée en 2 horizontalement par un plancher:
          - la soute aux vivres sur la partie haute (E)
          - la cale sur la partie basse (F)

On retrouve autour du grand mât les pompes (A) et devant le puit aux boulets (B) comme sur la Volage.

Ainsi, en intégrant le couple 31 à la tranche, on peut apprécier pleinement cette structure.
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Pour s'attirer les faveurs divines, visitant un couvent, Cid dit : Belle Abbesse, accordez votre bénédiction à ce nouveau projet.

On s'installe et on aiguise son opinel.
Laurent

Bonjour,
Je m’installe aussi

S'il reste un petit banc à l'arrière de cette auguste assemblée, je m'assieds en ce riche lieu pour voir de mes yeux Rodrigo à l'œuvre, béant comme une corneille, curieux de découvrir, comme disait un ami bougnat, "où tout chechi mène".

Après la scène d'exposition décrite ci-dessus, je continuerai par les plans .
J'ai commencé gentiment avec leur compréhension question de ne pas passer à côté d'un élément ou de ne pas faire une mauvaise interprétation.

D'abord le système d'écoulement de fond de cale.
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Les éléments 1) 2) et 4) participent donc à l'écoulement de l'eau en fond de cale dans toutes les directions.
Quand à l'élément (3 / pareclose) que j'avais oublié lors de la réalisation de la tranche arrière; il participe au bon fonctionnement des 3 premiers en fournissant un accès permettant le nettoyage du canal 1)


Pour les baux (44) j'ai taché de bien repérer les éléments 45 à 48 des plans 
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Normalement avec les 2 plans accompagnés de leur description dans la monographie ça devrait donner quelque chose comme ça:
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Note: le dessin ne respecte pas les dimensions au 1/24 indiquées dessus; il me sert juste à bien visualiser en 3 dimensions les différents éléments.



Scène 3: le début de l'action
Et pour attaquer les travaux pratiques j'ai commencé par la quille, la carlingue et la préparation des 6 couples 26 à 31. 


Sur cette première photo le seul point d'attention est le changement de direction varangue/demi-varangue puisqu'on est juste derrière le maître couple ce qui explique que les 2 premiers crans (en bas) sont plus proches. Les varangues seront donc au niveau du cran et les demi-varangues au dessus dans le sens de la photo soit vers l'arrière du navire (sauf pour le premier, car le maître couple 25 ne sera pas positionné).
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On est dans la partie la plus "plate" du navire; néanmoins on peut voir ci-dessus que les varangues "remontent" quand même pas mal.
Dans le "Traité pratique de la construction des vaisseaux", l’acculement de varangue (varangue plutôt plate ou plutôt relevée) va dépendre du navire, du constructeur mais aussi du contexte. Par exemple en méditerranée l’acculement est plus fort car moins de marée et moins de tendance à l’échouage (donc moins besoin d'un fond "plat").
Pour les Corvettes l’acculement est donnée pour 1 pouce 6 lignes par pied de longueur de varangue ; il s’agit de la valeur la plus élevée avec la Frégate de 22 canons qui la partage. Cette caractéristique participe grandement à l’impression de fluidité du navire.
Pour la longueur de la maître varangue, l’usage est qu’elle fasse la moitié de la plus grande largeur du vaisseau mais pour une corvette cette longueur est réduite au 2/5 au lieu de la moitié.

Sur la Volage la varangue "remonte" encore plus; ceci devrait être bien visible une fois les deux tranches mises l'une à côté de l'autre.

Disculpas, querido Rodrigo, mais quel bois utilise tu ? Du poirier ? Comme il faut que j'abandonne le samba et que j'aime bien l'aspect des pièces que tu présentes, ça m'intéresse au plus haut point.

Euh...comment dire. Je n'en sais trop rien pour la quille mais je dirais quand même poirier. C'est un petit bout de découpe qui trainait, bien sec, bien compact; je l'avais gardé pour refaire un manche de couteau mais finalement il ira très bien comme quille.
Pour la carlingue et les couples, c'est du poirier; en tout cas ne soyez pas surpris des différentes de teintes; surtout que j'ai semble-t-il réparti les pièces sur les planches en les plaçant par catégorie (varangue, demi-varangue, genou, allonge) et par numéro; après la découpe (ci-dessous) et en plaçant un couple ça fait des différences bien marquées sur le couple vue qu'il y a 2 teintes sur les planches. Pas sûr que tout le monde aime le résultat.

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Il me reste 3 soirées avant le week-end; je vais tacher de mettre sous presse 2 couples par soir.

C'est bien parti

Les couples sont prêts; les derniers n'ayant eu qu'une nuit de séchage je vais laisser mijoter sous presse jusqu'à demain et préparer les serre-bauquières et autres pièces longitudinales. Le gros avantage d'une section centrale est que le travail d'ajustement de ces pièces est limité. 
En découpant les lattes en section rectangle sur base de la plus grande largeur on peut faire l'ajustement par ponçage de la tranche un peu plus appuyé d'un côté pour obtenir la forme voulue, légèrement en trapèze et moins large vers l'arrière. Ca réduite pas mal le travail de prise de mesure et de dessin des pièces sur la planche.
La serre-bauquière elle même fera l'objet d'une traitement spécifique car sa forme demande un peu plus d'attention que les autres éléments longitudinaux de la calle.

Je vais préparer également des pièces qui me serviront de mini-chantier comme pour la Volage afin de garantir le maintien sur 3 axes des couples.

Egalement à prévoir toute la partie d'écoulement des eaux entre quille et carlingue et entre les couples ainsi que les mailles pleines entre les couples sur le haut de la charpente.
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C'est chouette. En plus avec le canal des anguillères, ce sera très bien.

Et belles couleurs de bois.
Laurent

oui , il y a différents tons de bois ,du clair au plus foncé.
J'aime les formes. Bravo

Voilà ce que donne le "kit de montage" et les premiers essais qui donnent une bonne idée de la forme.
Avec les tenons/mortaise sur le bas de couples et un socle de maintien de la quille ça complètera le mini-chantier pour fixer tout ça sur 3 axes.
On peut monter/démonter aussi souvent que nécessaire en 1 minute. 

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Les systèmes d'équilibrage d'eau en fond de cale et des remplissage de maille faits cette semaine. Les serres bauquières et vaigrage en préparation pour fin du week-end. 

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Question d'ordre pratique: le fondur vous l'utilisez pur ou bien dilué?

Joli ! Le fondur, je l'ai toujours utilisé pur. Application au pinceau par petites surfaces successives. Lustrage au chiffon sec non plucheux en insistant sur les angles rentrants pour éviter une sur-épaisseur brillante.

Comme le whisky, pur!!!
Avant le lustrage, j'utilise de la paille de fer très fine.

Laurent

Chacun a sa technique. Dès que le fondur était sec en surface et c'est très rapide, je passais un coup de chiffon puis j'attaquais la surface suivante. Le fondur ne laisse pas de marques de reprises. La laine d'acier 000 je ne la passais qu'une fois l'application terminée et dans la mesure ou je redoublais la couche. Ou dans le cas de la carène avant d'appliquer la gomme-laque de finition.

Et, bien sûr, pas de fondur aux emplacements qui recevront de la colle. Elle ne pénètrerai pas et ne jouerai donc pas sa fonction.

Bon à savoir.
Merci messieurs de ces explications que j'ai complété par des essais qui donnent un résultat que j'aime bien.
Je vous montre ça dans l'après-midi en faisant quelques photos.

Et tant que j'étais à acheter des produits, j'ai récupéré aussi du produit bleu pour brunir le métal.

Voilà ce que ça donne en intérieur et lumière du soleil.

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bonjour,
c'est très beau, bien que je trouve le contraste entre les teintes de bois des couples un peu trop marqué.

Moi aussi, je trouve ça trop marqué; ça fait bizarre...et puis ce n'est pas du tout l'usage.
Après, j'ai fait avec le bois à disposition.

Au fait Orionis, le racloir que tu m'as envoyé a été fortement mis contribution. C'est un formidable outil bien plus efficace que la lame de cutter !
Je l'ai utilisé sur la préparation de quasiment toutes les pièces car j'ai du mettre à la bonne épaisseur la plupart d'entre elles que ce soit les couples, le vaigrage, les serres d'empature et serres bauquière, les baux.
Ca m'a fait gagner du temps et de la précision.

Encore merci à toi !