Le Sovereign of the Seas de PAB

Tu prêches un convaincu ! On a dû passer par les mêmes phases de réflexion pour arriver à peu près aux mêmes principes de construction.

Comme la fonction crée l'organe, la pensée et le besoin créent l'outil ?

Alain Degny a écrit:
Au fait, pourquoi elle est czarna, cette fameuse Vierge? Usure du temps ou nature du matériau?

Il semblerait qu'il y ait des débats aussi passionnés (et -nants) que ceux concernant la forme de la poupe du SotS au sujet de la carnation ... dirons nous ... exotique ... de certaines Vierges Marie. Pour ma part, mais bien humblement, je pencherais pour une altération des pigments des couleurs. Mais je ne miserai pas un grosz (prononcer groche) là-dessus.

Alain Degny a écrit:J'exclue l'idée qu'elle ait pu travailler dans la mine de Szczakowa.

. Ah, les mines de Szczakowa (prononcer Chtchakova) [cf. Note 1] ! Il y a d'ailleurs une mine de sable à ciel ouvert qui a amené l'établissement de verreries (bon, ce n'est pas Murano, mais c'est quand même pas mal), mais qui provoque des problèmes de pollution.

En parlant de mines, j'ai été une fois l'hôte d'un congrès à Cracovie, et nous avons visité (et dîné) dans une mine de sel à Wieliczka (prononcer Wiailitchka). Magnifique. Descente à - 300 m par les ascenseurs comme dans Germinal. Des escaliers en bois, la pénombre, des salles immenses, un lac souterrain, pour ceux qui connaissent le film le Seigneur des Anneaux on se croirait à Khazad-dûm (la Moria pour les béotiens). Les mineurs ont creusé une cathédrale dans le sel. Il y a maintenant un centre de congrès et un restaurant, Et à la carte plein de spécialités culinaires [cf Note 2]. Bref un excellent moment.

En tant que VIP (eh voui, si vou plé) j'ai même été inscrit sur le Livre d'Or de la Mine. N° 35 :
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Note 1 : le SZCZ polonais, c'est le Щ cyrillique, évidemment.



Note 2 : Tiens, hier soir, épisode de nostalgie slavovore, je me suis fait une soupe au boeuf et aux foies de volaille. Typique. Un grand moment. Mais je ne me rappelle plus du nom en Polonais. Une honte.

J'ai eu l'occasion de goûter la flaki wołowe, le barszsz à Varsovie. Mais pas la susdite soupe. Et la fameuse karp po żydowsku, il a fallu attendre un Noël traditionnel chez des amis Polonais en France, pour la découvrir. 

Mon premier séjour en Pologne, c'était à l'époque du "Soudeur". Pour une foire. Nous demandons à nos traductrices l'adresse d'un bon restaurant de poisson. Dans nos yeux brillaient l'anguille fumée et la carpe en gelée., Nous nous installons dans un décor port de mer. Un des exposants parlait polonais. Il nous traduit la carte. Tout le monde bavait. 

Pas pour longtemps. La serveuse vient prendre les commandes. On sent vite que le ton de notre collègue monte. Cela faisait une semaine qu'ils n'avaient pas reçu de poisson. On nous a servi des beignets de poulet fourrés au beurre fondu.

Je suis très déçu par ton patronyme. Tu aurais au moins pu faire l'effort de t'appeler Kowalski (Lefebvre). Nos amis s'appellent Leszek. Un jour, je demande à leurs fils, alors ados: Leszek, cela se prononce bien Léchek en polonais? Oui, oui.! Alors, cela explique vos résultats au bahut: Leszek scolaire! Ils se marrent. Surtout, tu ne dis pas cela à notre mère.

Les Polonais, c'est du côté de ma mère. Pour l'instant, je suis là incognito ... et typiquement français ! Mais si tu vas à Zakopane, tu trouves des cousins Komsa et Kasperek.

Lors d'un de nos premiers séjours en Pologne on est allés visiter les cousins. Et comme, dans le temps (avant 21), il y avait pas mal de biens dans la famille, je suis arrivé en faisant croire [1] qu'on venait tout reprendre. Je ne te dis pas la tête des cousins !!! C'est quand ils ont compris que je n'avais pas l'intention de faire gentleman-farmer en Malopolska et que j'avais mieux à faire qu'à retaper des fermes en ruine que je leur suis devenu sympathique. Mais là j'ai peut-être fait une bêtise, car Zakopane c'est les Tatras et les sports d'hiver se développent bien là bas. J'aurais pu faire, pour ma retraite, une carrière de tenancier de gite rural. Mais j'ai vraiment bien rigolé sur ce coup là. On avait pris un cousin dans la voiture, et en se baladant, au début il disait de temps en temps "Rodzina" [2] et moi "Dobry, Nasz !" [3]. Au bout d'un moment il ne disait plus rien. Et moi : "Rodzina ? Rodzina ?".

En prime, ils m'avaient demandé si je parlais polonais. Comme je ne sais pas mentir, j'avais dit non. Mais ils ne m'ont pas demandé si je parlais russe. Ce qui est le cas. Donc je comprenais la plupart de ce qu'ils disaient, l'air de rien ... Ca a été vraiment de grands moments.
 

Mignonne la plaisanterie. Une vanne bilingue, ce n'est pas donné à tout le monde.


Si un jour tu veux manger polonais, tu passes à la maison, je te ferai un bigos. Pas de pierogi, c'est trop de travail. Il faut vraiment être une Babcia pour passer sa journée à la cuisine ... 


[1] Enfin eux, ils ont cru. Moi je n'avais rien dit. Mais comme c'était en pleine époque de dé-confiscation  et de dénationalisation il y avait pas mal de chacals qui rôdaient - souvent en Audi noires à plaques autrichiennes - et comme on en avait justement loué une à Vienne ... mais on ne l'a su qu'après !

[2] Famille

[3) Bien. A nous

Depuis le début, le traitement de la poupe du SotS par Mamie Altaya, à savoir une structure fuyante comme le tableau arrière d'un Classe America, et qui plus est concave (???) m'avait laissé aussi dubitatif que réticent à laisser la chose en l'état :

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J'ai donc, d'une part, rajouté de la matière au niveau des varangues et genoux des couples 22 et 26 (je n'utilise pas le 49) et, d'autre part, préparé les blocs de remplissage entre couples selon les lignes du plan de Fincham. 

Une fois l'ensemble monté le résultat n'est cependant pas de nature à susciter un enthousiasme débridé :

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On peut se rendre compte que les blocs de remplissage, ne sont déjà plus, à cause du ponçage, au gabarit du plan (ligne vertes). Par contre ils dépassent très largement des couples, quand bien même ces dernier aient été agrandis (donc pas suffisamment).

Ca m'apprendra à faire les choses sans lien entre elles, alors que la bonne démarche aurait dû être de redessiner les couples à partir les lignes du plan et pas de les refaire au pif.

Comme je n'aime ni les tergiversations ni les demi-mesures, et que je ne veux surtout pas que mon SotS ait une poupe ressemblant vaguement à une queue (ou un bec, au choix du lecteur) d'ornithorynque - animal au demeurant fort estimable, et qui est le seul mammifère pondant des œufs - je décide de refaire tout le bloc arrière.

Donc, cette fois-ci, après dessin des modifications des couples.

Casse du bloc arrière :

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Rajout de matière au couple 26 conformément au plan :
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En vert, le premier rajout, fait à l'estime, et largement insuffisant.
En orange le second rajout, fait après modification des plans, comme il se doit.

Ensuite, on façonne les blocs de samba qui formeront le nouveau bloc arrière, selon le plan, et on colle tout ce petit monde :
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Maintenant, direction l'atelier de ponçage.

      Et après tant de sambas, tu ne nous dis pas comment tu comptes résoudre ce problème des formes arrières ?!

Salut PAB!

Je suis subjugué. 

On ne pourra pas dire que tu as fait les choses à moitié.   Casser la poupe pour la refaire...

Mais comme le dit André, quelle sera ta forme de poupe 

Bon courage pour la suite. 

@+

Daniel

DAN13000 a écrit:Salut PAB!

Salut Dan de la Canebière !

On ne pourra pas dire que tu as fait les choses à moitié.  Casser la poupe pour la refaire...

J'avais prévenu. Dans ma présentation j'ai écrit pinailleur maniaco-compulsif. Alors quand je n'aime pas je n'aime pas. Donc je refais.

Mais comme le dit André, quelle sera ta forme de poupe 

Si tout se passe bien, elle devrait ressembler à ça :

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Le Sovereign of the Seas de Sir R. Seppings, au Greenwich Museum.

En tous cas ce sont de ces plans que je m'inspire.

De plus, Notre Grand Erudit m'ayant confirmé tout le bien qu'il pensait de ce modèle, c'est comme si j'avais reçu Sa Magistrale Sanction pour aller de l'avant ...

Par contre au niveau fenêtres je vais peut-être conserver la combinaison 4 + 6 du portrait de Peter Pett par Lely parce que les baies vitrées style passerelle de commandement de cuirassé US à Pearl Harbour de Seppings ne me plaisent pas trop ...

Oui, je sais, ça fait un peu modèle à la carte, mais que celui qui a écrit la monographie définitive du SotS me jette la première pierre, et que ceux qui la possèdent dans leur bibliothèque me jettent les suivantes ...

Re.

Je pense, tout à fait honnêtement et sans flagornerie, que tu vas y arriver.  Je pourrai toujours te soutenir moralement. 

Par contre, une petite info: chaque fois que tu prévisualises ton texte, le système te rajoute un espace sous les citations. 

Quand c'est bon il faut donc les supprimer et envoyer. 

Bonne construction. 

@+

Daniel

Et combien auras-tu raison. Le tableau du modèle de Seppings est celui du Royal Sovereign. Il faut se fier à Lely, vitrier de la Cour by appointment to his Majesty.

Et voilà, la sentence est tombée !

J'espère que tu ne souhaites pas t'inspirer de l'espèce de laque brillante passée en cinq couches qui recouvre le - par ailleurs - superbe modèle que tu nous montres?
Autrement, pour ce qui est de pinailler et de refaire, je ne peux que te tirer mon chapeau ! 

Non, il sera peint. Je n'emploie pas des bois assez "nobles" pour les vernir. Je n'ai aucune prétention à vouloir imiter de l'arsenal, et puis c'est plus dans ma conception de ce genre de modèle que de le peindre. Je ne suis pas encore vraiment fixé sur le schéma de peinture, mais ça devrait être corroi pour la coque, gris blanc pour les ponts, ton bois avec préceintes noires pour les murailles, or sur fond bleu/noir pour les parties sculptées. Du classique, quoi. Enfin, on n'y est pas encore ! Par contre, il devrait y avoir lumière à tous les étages à la poupe. Je réfléchis aussi à un système qui permettrait de retirer le tableau arrière pour voir les grandes salles, ce qui me donnerait une bonne raison pour les détailler, mais là je cherche encore.

Alain Degny a écrit:Et combien auras-tu raison. Le tableau du modèle de Seppings est celui du Royal Sovereign. Il faut se fier à Lely, vitrier de la Cour by appointment to his Majesty.

Nous voilà bien !!! Il va falloir prendre une partie du tableau de Bidule, une autre partie du modèle de Machin, etc ... Ce n'est plus un kit, c'est un puzzle !

On va finir par obtenir ce que nos amis teutons appellent le Eierlegende Wollmilchsau, un assemblage improbable d'éléments disparates de provenances diverses et variées ... Je vous laisse le soin de regarder par vous-mêmes sur le net ce que ça peut donner ...

En tous cas, mon prochain modèle, si je survis à celui-ci, ce sera sur la base d'une monographie !!! Tiens par exemple le Petit Baigneur, des Chantiers Fourchaume, sur un plan d'André Castagnier, un volume détaillé de 400 pages, avec plans au 1/24ème. Le rêve.

Les proportions à suivre:

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Plan du NMM, qui bien que dénommé Royal Sovereign représente le tableau du SoS tel que peint par l'espiègle Lely. 

Peut-être s'agit-il d'un plan dressé sur le chantier, avant que le SoS rebaptisé RS ne soit profondément remanié.

Alain Degny a écrit:
Plan du NMM, qui bien que dénommé Royal Sovereign représente le tableau du SoS tel que peint par l'espiègle Lely. 

Peut-être s'agit-il d'un plan dressé sur le chantier, avant que le SoS rebaptisé RS ne soit profondément remanié.

Izvinitié, Votre Haute Excellence, mais sur le portrait de Peter Pett par Sir Peter Lely, par ailleurs conservé à la National Portrait Gallery, il y a 2x2 fenêtres au pont supérieur, et 2x3 fenêtres au pont intermédiaire, fenêtres cintrées en demi-cercle, alors que sur le dessin que vous me faites l'honneur et le privilège de m'adresser il y a 2x4 fenêtres à chaque pont, à linteau droit.

Sauf Votre respect, ma préférence irait à la combinaison 2x2 + 2x3 cintrées, comme ci-dessous : 

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Je me confonds en platissimes excuses. Je n'ai pas vérifié avant de poster. Je m'impose donc trois jours de port du cilice, comme mortification.

Oh mais n'en faites rien Not' Bon Mait' !!! Ce serait plutôt à Votre indigne serviteur de serrer sa haire pour vous avoir contrarié ...

Et puis il y a des circonstances ... les vapeurs du grog de Dame Muffat ...

Etant arrivé au-dessus du premier pont avec mes tranches horizontales de remplissage des espaces inter-couples, il me faut commencer à envisager la mise en place des première et deuxième préceintes. En effet, et au contraire de ce qui est préconisé par Mamie Altaya (qui a dit "on s'en serait doutés", dans le fond ?) qui colle ses préceintes SUR le bordage, je vais poser les préceintes comme en vrai, sur les couples. Les virures viendront remplir les intervalles entre préceintes. A ce sujet j'ai deux questions :

La première, c'est que je voudrais confirmation de la taille du bordage. Je vais tailler mes tasseaux de samba pour obtenir des "planches" de longueur 7,4 cm, de largeur 4 mm, d'épaisseur 1 mm. Il me semble bien me rappeler que ce sont les dimensions dont nous avions discuté, je viens de passer deux heures à essayer de retrouver où c'était, en vain.  

La seconde, c'est qu'après étude, sur le 74 canons du regretté Monsieur Boudriot, de la manière dont étaient agencées les préceintes, il apparaît que le bordage n'a pas une épaisseur constante mais est quasiment deux fois plus épais au niveau des préceintes 1 et 2 et en dessous. Toutefois, je n'ai pas l'intention de reproduire cela, et je voudrais tout border en 1 mm d'épaisseur. Dans ce cas, je mettrai en place des préceintes de 2 mm d'épaisseur, ce qui semble suffisant. Puis-je avoir confirmation de Nos Bons Maîtres avant de m'atteler à l'ouvrage ?

Avec mes remerciements anticipés,

Si tu bordes en 1 mm, la grande préceinte devra effectivement faire 2 mm d'épaisseur pour déborder de 1 mm.

Les dimensions des planches de bordé sont également exactes. Sachant que c'est une longueur moyenne. Sur les chantiers, on ne gâchait pas la matière première et si une planche était plus grande, on l'utilisait telle quelle.

Merci beaucoup, Ô Notre Bon Maître !

Si j'osais, une dernière chose : Il me semble que vouloir, en grandeur réelle, ployer une planche droite d'environ 30 cm d'épaisseur pour en faire une préceinte suivant la courbe de la coque, relève des travaux d'Hercules. Les préceintes n'étaient-elles pas, en réalité, taillées dans du bois tors de manière à s'adapter à l'endroit où elles allaient être posées ? Autrement dit, n'est-il pas plus logique - et réaliste - de tailler mes tasseaux suivant les courbes voulues, plutôt que d'essayer de les cintrer à la vapeur, la chaleur, etc ...

Voila encore une remarque pleine de bon sens, Disciple Aimé.

C'est plus réaliste et plus simple de tailler les planches courbes dans la masse. En particulier quand on utilise un bois dur comme l'ébène. Les baguettes venant s'abouter à l'étrave subissent une double torsion puisqu'elles doivent suivre à la fois la courbe de la tonture, qui n'est pas nécessairement la courbe naturelle que prendrait la baguette et l'inclinaison de la carène. 

Procéder tel que je te l'ai inspiré en t'apparaissant en songe, aura l'avantage que la pièce taillée dans la masse s'appliquera parfaitement sur tous les couples et que sa partie basse n'aura pas tendance à se relever. Ce qui oblige à un ponçage sévère pour obtenir une courbe harmonieuse, avec le risque de passer au travers ou de n'avoir plus que quelques dixièmes d'épaisseur avec en prime un effet de transparence.

En taillant dans la masse, on respecte l'inclinaison de la baguette selon sa position sur la carène et  ce faisant, on conserve une épaisseur constante, qui ne nécessite plus qu'un ponçage léger de finition.

Va et porte ma parole aux autres Souverainistes. Lorsque tu seras appelé auprès de Moi, tu siégeras à ma droite.

Lorsque tu seras appelé auprès de Moi, tu siégeras à ma droite.

Comme cela, Ô Divin Maître ?
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Il y avait une petite erreur d'échelle, que je me suis empressé de corriger : 

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On remarque au passage que Dieu ne boutonne pas sa veste, faute d'avoir quelqu'un sous la main pour lui recoudre ses boutons...

Tu fais bien, bon acolyte, de me rappeler les nécessaires devoirs de l'humilité lorsque l'on côtoie les Grands !