Le poste de combat de la HMS Surprise (Terminé)

Programme du jour: deuxième canon de batterie et canon de gaillard; merci Alain pour ta proposition de boulets; une fois les canons faits, nous comparerons les tailles de boulets.
J’avance, j’avance.....
Et toujours merci!!!!

Je suis ton montage en lecteur silencieux, j'aurais trois petites remarques, à faire confirmer :
- je trouve les 2 anneaux d'amarrage du canon un peu gros?
- le cadre du caillebotis en blanc (même vieilli) me chagrine un peu...
- le vieillissement du pont est impressionnant, mais je pense qu'il était plus uniforme et plus blanc que l'effet que tu as donné. Je conçois tout à fait que tu le laisses ainsi.
Quoi qu'il en soit, à comparer les premières photos et les dernières, ton ensemble a fait un bond en qualité indéniable!
Bon courage pour la suite.

Bonjour Orionis et merci,

Concernant les anneaux, je suis d’accord avec toi; ils étaient adaptés au canon fourni avec la figurine mais plus maintenant, le canon est près de 2 fois plus court.
Le cadre du caillebotis est fade effectivement; étant donné que vais sûrement devoir refaire mon parc à boulets, je vais chercher des photos d’anciens navires.
Pour l’effet du pont, j’ai procédé lame par lame; le bois était très blanc; j’ai d’abord appliqué une couche d’ocre jaune et ensuite des peintures allant du sépia à l’orange en passant par des marrons en insistant sur le bord des lames. Sur chaque lame, il y a 5 couches de peinture des couleurs précédemment citées dans un ordre aléatoire et ensuite, léger ponçage pour faire réapparaître les différentes couleurs.
Préalablement les chants ont été peints en noir et une lame intermédiaire de 0,5 en couleur acajou a été intercalée. Gros boulot mais bel effet.
Merci pour tes encouragements.

Avec les roues peintes, ton canon est très bien.

Pour ce qui est du gréement du canon, les anneaux sont trop gros et ils doivent être positionnés comme suit :



En prévision de la révision des batayoles, mesure la hauteur du pavois.

Le pont aurait besoin d'un bon ponçage...

Préparation psychologique sous forme de petit rappel concernant les hamacs. Ben oui, va falloir les refaire.

Dans la marine française, l'équipage est amateloté ce qui dans la pratique signifie qu'il y a un hamac pour deux hommes. C'est un simple rectangle de toile avec une araignée de suspension à chaque extrémité. Quand un homme dort, son "matelot" est de quart et ils se remplacent alternativement. 

Matelot est d'ailleurs un emprunt au moyen néerlandais mattenoot, littéralement compagnon de couche.

Les hommes dorment habillés, mouillés par mauvais temps, transpirant quand il fait chaud. L'hygiène étant pratiquement inexistante, ce système est un vecteur de transmission des maladies.

Les marins anglais sont plus gâtés. Chaque homme dispose de son propre hamac, plus confortable.



Comme on peut le voir sur la photo, le matelot possède un petit matelas, une couverture et un oreiller qui sont fournis par la RN mais à ses frais. Le comptable du bord déduit chaque mois une petite somme de la solde du matelot jusqu'à complet règlement. Par ailleurs, un maître veille à ce que l'on en prenne soin.

Ce hamac a deux barres de tension en bois. On ne peut pas le rouler dans le sens de la longueur et le plier en deux comme le hamac français. De plus il enferme le matelas et le reste. Il est donc entreposé sous forme d'un gros rouleau sans commune mesure avec les "étranges choses venues d'ailleurs" fournies par Mamoli.

Le moment venu, je te donnerai les dimensions.

Un dernier mot. Matelot est aussi employé dans un sens particulier pour désigner un navire dans une escadre qui combat en ligne. Prenons par exemple le bâtiment du chef d'escadre. Le navire qui le précède est appelé son matelot avant, celui qui le suit, son matelot arrière.

Un verre d'un bon whisky pour aider à faire passer l'idée que tu n'es pas sorti de l'auberge et tu es paré pour la suite.

Le résultat est là pour couronner tes efforts. Bravo, il a déjà de la gueule ton poste de combat.

Alain D a écrit:Bravo, il a déjà de la gueule ton poste de combat.

Oui, et avec quelques vues d'ensemble ce serait bien.

Bonsoir, je ne suis pas sur le HMS Surprise mais sur une galère. Et je rame, rame, rame...
Je pensai plus avancer mais bon, c’est comme ça.
Avec les commentaires d’Alain, j’apprends et c’est remarquable; je me plonge de plus en plus dans ce que je suis en train de faire et c’est génial.
Pour la suite le pavois est de 6,9 cm de hauteur.
J’ai rectifié le canon napoléonien et ai réalisé son affût; posé à blanc sur les photos qui suivent en attendant que la résine sèche. Léger ponçage à venir.
Le plus grand canon était celui de la figurine; le plus petit, celui qu’il doit être; je vais sûrement devoir revoir la scénographie, mais step by step. Celui du milieu est celui de la batterie.
C’est tout pour ce soir.
Comme demandé j’ai rajouté des photos d’ambiance mais cela va évoluer.
Bonne soirée,

Ce que tu fais est magnifique.
Tu as cherché à améliorer ce que tu faisais et là, comme bon nombre d'entre nous, tu es confronté à des connaisseurs et même un spécialiste dont l’œil ne laisse rien passer. C'est parfois dur mais nous arrivons à un résultat auquel on ne pensait pas.
Bon courage, c'est un plaisir de voir l'évolution de ce poste de combat.

Bonsoir,
Le travail du dimanche ne m’a permis que de finir le canon de gaillard:

Ce qui va me poser problème, c’est que la figurine était prévue avec un canon surdimensionné.

Petite mise en situation:

Ton canon de gaillard me parait bien petit par rapport à ta figurine.
Il se peut également que ta figurine ne soit pas du tout à l'échelle de ta station de combat.

La figurine est au 1/24 et le poste de combat au 1/23; ce qui se passe est que l’esthétique a primé sur la réalité. Ce que j’ai appris grâce à Alain, c’est les canons de batteries sont d’un plus gros calibre que ceux du pont principal. Autant les éléments d’uniformes sont corrects et les formes du canon également mais l’échelle de ce dernier n’est pas adapté. Je laisserai les spécialistes du forum confirmer ou infirmer.

Super les canons. 

Alex. Ta remarque est justifiée, mais comme le dit Franck, le canon fourni avec la figurine est d'un bien plus gros calibre que le 4 qui armait les gaillards de la Surprise, alternativement avec des caronades de 12 pour le combat rapproché.

Rien à modifier se dit Franck ? Mais si, mais si. Déjà, c'est quoi cette rambarde de gaillard ? Un vaisselier de buffet breton ? En cette toute fin XVIIIe, la rambarde était beaucoup plus légère, la preuve :



Voila une frégate de la Perseverence class à laquelle la Surprise ressemblait beaucoup à la fin de sa mise aux normes de la RN début 1798. Ce sera ta référence.

Maintenant le pavois. Tu m'a dit 6.9 cm. Cela fait 1.58 m, c'est trop haut. Regarde la photo, les sabords arrivent sous le plat-bord. C'est pour info. Tu ne toucheras à rien. Mais dans un combat rapproché, il y avait aussi des tirs de mousqueterie. Or les gars de cette époque étaient plus petits que nous (1.60 n /1.65). Pour tirer, je caricature, ils ont la crosse appuyée sur le front.

Nous allons donc tricher. Déjà, mesure la hauteur des batayoles du plat-bord au sommet pour savoir. Sachant cela, nous allons les rectifier et les couvrir avec la toile de protection des hamacs. Ce faisant, nous allons rééquilibrer la différence de hauteur pavois / batayoles. 

Cela donnera ça :



Comme sur le Népo de Dominique Banton, Su Esplendor Tropical.

Du boulot en perspective, mais pas compliqué.

Pour la figurine, nous verrons quoi en faire. Si les cotes le permettent, elle pourrait s'appuyer à la rambarde de gaillard.

En résumé : pas de problèmes, que des solutions.

Un des plus anciens membres de MNB, Marc, disait de moi : plus ça lui plait, plus il est chiant. C'est pas de chance, j'aime beaucoup ton travail.

Je comprend la démarche.

Attention toutefois qu'avec la figurine une fois en place, même non loin du canon de 4, ne fasse pas disproportionné.
Mon inexpérience vous propose de l'envisager sur le pont de la batterie plutôt que sur le pont de gaillard.

Dans ce contexte, une silhouette imprimée à la bonne taille et collée sur un carton  ?

Bonjour à tous,
Merci Alain pour toutes ces mises au point. Content que tu apprécies cette maquette; de mon côté je suis aussi un peu maniaque et effectivement, même en trichant les proportions ne seraient pas conservées. Je pense que je vais rectifier quand même mon gaillard. Si je « coupe » à la hauteur de l’adhésif blanc et repose le dessus, à l’échelle en regardant les références données par Alain, on se trouve être à 1,4 m, ce que semblerait correct pour épauler et tirer avec les gabarits de l’époque.
Puisque j’en suis dans les modifications, dois-je laisser le liseré rouge?

Concernant les figurines, l’éclairage de ces dernières demande une lumière zénithale, ce qui veut dire que la figurine est en plein soleil à midi; l’angle que fait le soleil en fonction des saisons à midi est de l’ordre de 53 ,... degrés.
Mettre la figurine du lieutenant en batterie tuerait la lumière.
De plus, esthétiquement le pont serait vide avec une seule figurine.
Dans la construction d’une scènette, c’est un peu comme pour l’élaboration d’un bouquet de fleurs, il faut un nombre impair pour que ce soit esthétique; le canon étant (trop)imposant, ce dernier permettait d’avoir une trilogie. Je ne trouve que peu de gravures des ponts des frégates de cette époque pour savoir si ceux-ci étaient «  bord... » ou propres et si par un élément de décor je puisse retrouver un équilibre.
Chez tous les fabricants de figurine que je connais, il n’y a qu’une seule autre figurine existante à cette échelle, c’est l’amiral Nelson.

Mais je suis d’accord avec vous, ce serait ridicule de le mettre près du canon. Mais ne brûlons pas les étapes.
Merci encore de toutes vos aides

Tu pourrais rajouter, si le plat-bord se retrouve un peu plus bas que la main de Thomas, un sabre posé à plat entre sa main et le plat-bord, après soit un pistolet, soit un mousquet ou soit une lunette.

Je commence à te connaître, j'étais persuadé que tu allais rectifier le pavois.

Tu coupes au dessus de l'adhésif et tu rectifies le plat-bord. Sa partie inférieure est moulurée comme tu peux le voir ci-dessous.



Je me suis référé au plan original de 1798 dressé par John Marshall. Mon plat-bord est donc parfaitement exact.

Pour le réaliser, je l'ai fait en deux parties. La base mince dont j'ai arrondi les bords (intérieur/extérieur) et j'ai collé dessus la partie épaisse dont les bords sont également arrondis. Comme tu peux le voir, il n'y a pas de bande rouge.

Ne tiens pas compte de la forme des sabords. Ce sont des sabords pour caronades, ils sont beaucoup allongés que ceux des canons, l'affût d'une caronade étant plus bas.

Finissons-en avec la figurine. La hauteur de la batterie de la Surprise du plancher à la sous-face de celui du gaillard était d'environ 1.60 m, ce qui est une hauteur classique. On ne s'y tenait pas droit comme un I. Pour savoir si tes figurines sont à l'échelle, sous réserve que la hauteur de la batterie soit correcte sur le kit, regarde si le capitaine qui est nu-tête s'y insert correctement, à savoir si sa tête touche le plancher du gaillard. C'est juste un contrôle, tes personnages seront sur le gaillard.

Les figurines font 75 mm. Comme dit précédemment, de la base aux yeux (Pullings qui porte le bicorne doit être plus grand que le capitaine). Au 1/23e, cela fait déjà 1.72. On ajoute 12 cm, distance entre les yeux et le sommet du crâne, et le gars mesure 1.84 m. Un géant pour l'époque.

Les ponts des navires, de guerre ou au commerce, étaient tout sauf bordéliques et quotidiennement lavés, contrairement aux hommes. 

A ce propos, comme tu aimes la précision historique, je rappelle les règles d'hygiène à bord d'un vaisseau français dans les années 1780 : se peigner tous les jours, se laver les pieds régulièrement sans précision de fréquence, changer de chemise une fois par semaine. Les hommes se faisaient raser par un mousse, généralement le samedi (Jean Boudriot, V74). Le papier Q n'existait pas. L'équipage se torchait à l'aide d'une corde (la même pour tous) qui pendait hors le bord et était supposée être nettoyée par la mer, qu'ils se passaient entre les fesses. Comme ils ne portaient pas tous de caleçon mais parfois un simple pantalon doublé au niveau de l'entre-jambes, l'expression jaune devant, marron derrière prend tout son sens. Et bien entendu le déo Narta 48 heures n'avait pas encore été inventé. 

Pour rester dans le domaine pipi caca prout, les hommes de service dans la batterie pissaient par les sabords avec plus ou moins de réussite. C'est pour cela qu'au ras du sol, on trouvait dans l'axe du sabord, un petit tuyau de plomb qui traversait la muraille en diagonale pour évacuer l'urine. C'était la pissotière. Le nom vient de là.

On disait des galères qu'on les sentait avant de les voir, nos beaux bâtiments de guerre ne devaient guère sentir meilleur.

Bonjour à tous,

J’adore toutes ces précisions; c’est super!!!
Petite avancée d’hier soir:


En regardant précisément le sujet d’Alain sur la Surprise, il me semble qu’à la place de l’adhésif blanc, il y a une moulure; est-ce exact?
Les croix blanches serait les tuyaux des pissotières. Réellement j’adore rajouter des détails. Merci Alain (et les autres aussi).

Au fait, les figurines tout comme la hauteur de la batterie sont à la bonne échelle

Il y a bien une lisse décorative au niveau de l'adhésif. 

N'ayant pas de fraiseuse à l'époque, j'ai collé deux fines lames préalablement arrondies sur une baguette plate. Maintenant j'ai une fraiseuse mais je n'ai plus le temps de faire du modélisme.

L'emplacement de la pissotière est correct.

Hauteur batterie/figurines : alléluia !

Bonsoir à tous,
Petite avancée de mes soirées:
Armoire normande refaite
Lisse décorative fait main faite
Toilettes réparées
Je suis d’attaque pour les batayoles; en furetant sur internet, je me suis effectivement rendu compte que c’était n’importe quoi.
Quitte à me répéter, je suis super ravi de suivre les conseils d’Alain: j’apprends beaucoup et j’essaye de faire de mon mieux. Comme écrivait Daniel.B, je ne m’imaginais pas être capable de le faire