misainier début XXème - construction
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stf67
kangoo91
Grégoire
7 participants
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misainier début XXème - construction
Bonjour à tous,
Ayant reçu mon bois, et ayant "terminé" mes plans (voir mon autre sujet dans ce forum), j'attaque la maquette physique de mon misainier à tape-cul. Je vous ferai vivre la construction à l'aide de photos dans ce sujet.
Je commence par un petit rappel historique.
Pendant la première moitié du siècle, le misainier, ou canot breton à misaine, est le plus répandu des petits bateaux de pêche de Bretagne Sud. Long de 4 à 8 mètres, il embarque selon son importance un à quatre marins-pêcheurs et demeure généralement en vue des côtes. C’est un bateau robuste, rustique, économique et sa tenue à la mer est réputée. Construit le plus souvent par un homme seul, sans plan, ni calcul scientifique, ni machine, il est rapide à la voile et travaille à longueur d’année dans des parages connus pour leurs dangers.
Le misainier possède une charpente est en chêne et des bordés en sapin. Gréé d’un mât et d’une seule voile au tiers, la misaine, il peuple en grand nombre les ports les plus reculés. Sa coque, basse sur l’eau, s’intègre admirablement au paysage marin, épousant la houle, « comme une mouette sur l’eau ». Sa carène plate lui confère une grande stabilité; son tirant d'eau modéré et sa forte quête d'étambot lui procurent une très bonne manœuvrabilité. Le misainier est en général un bateaux dit creux (non- pontés). Cela dit, certains d’entre eux sont parfois pontés jusqu’ au grand banc ou jusqu’au banc de pompe.
Sur les gros misainiers (> 8m), une voile peut être ajoutée en plus de la misaine : le tape-cul. Il est bon de préciser que ce gréement est différent du gréement de chaloupe (rencontré par exemple sur les fameuses chaloupes sardinières) lequel étant composé d’une misaine et d’un taillevent de taille supérieure. Le tape-cul est également une voile au tiers, gréée sur un mat situé au niveau du grand banc, et de surface inférieure à la misaine. Cette voile est à la fois très appropriée pour la navigation au près puisqu’elle permet un gain de puissance et de cap considérable, mais également aux allures portantes.
Après la Seconde Guerre mondiale, la motorisation et l’abandon de la voile conduisent les marins et les charpentiers à modifier complètement les formes des bateaux de pêche. Peu de misainiers seront construits après 1950. Beaucoup trouveront refuge au fond des ports, puis seront détruits avant 1960. Victimes de la modernisation (moteurs puissants, glacières, treuils mécaniques...). Les autres naviguent au ralenti ou sont bradés à des pêcheurs amateurs. Ils connaissent alors souvent une fin rapide : leur maniement et leur entretien demandent un minimum de compétence; l’insouciance et le désintérêt pour ces bateaux « démodés » font le reste.
Il s’est heureusement trouvé quelques propriétaires passionnés pour entretenir des misainiers.
Ces bateaux représentent une bonne part des survivants de l’authentique voile de travail dans ce pays. Au-delà des misainiers et de leur indéniable intérêt technologique et ethnologique, c’est tout un pan de notre culture qu’on peut sauver de l’oubli : un art de vivre, de travailler et de savoir.
A bientôt avec les premières photos de la maquette
Grégoire
Ayant reçu mon bois, et ayant "terminé" mes plans (voir mon autre sujet dans ce forum), j'attaque la maquette physique de mon misainier à tape-cul. Je vous ferai vivre la construction à l'aide de photos dans ce sujet.
Je commence par un petit rappel historique.
Pendant la première moitié du siècle, le misainier, ou canot breton à misaine, est le plus répandu des petits bateaux de pêche de Bretagne Sud. Long de 4 à 8 mètres, il embarque selon son importance un à quatre marins-pêcheurs et demeure généralement en vue des côtes. C’est un bateau robuste, rustique, économique et sa tenue à la mer est réputée. Construit le plus souvent par un homme seul, sans plan, ni calcul scientifique, ni machine, il est rapide à la voile et travaille à longueur d’année dans des parages connus pour leurs dangers.
Le misainier possède une charpente est en chêne et des bordés en sapin. Gréé d’un mât et d’une seule voile au tiers, la misaine, il peuple en grand nombre les ports les plus reculés. Sa coque, basse sur l’eau, s’intègre admirablement au paysage marin, épousant la houle, « comme une mouette sur l’eau ». Sa carène plate lui confère une grande stabilité; son tirant d'eau modéré et sa forte quête d'étambot lui procurent une très bonne manœuvrabilité. Le misainier est en général un bateaux dit creux (non- pontés). Cela dit, certains d’entre eux sont parfois pontés jusqu’ au grand banc ou jusqu’au banc de pompe.
Sur les gros misainiers (> 8m), une voile peut être ajoutée en plus de la misaine : le tape-cul. Il est bon de préciser que ce gréement est différent du gréement de chaloupe (rencontré par exemple sur les fameuses chaloupes sardinières) lequel étant composé d’une misaine et d’un taillevent de taille supérieure. Le tape-cul est également une voile au tiers, gréée sur un mat situé au niveau du grand banc, et de surface inférieure à la misaine. Cette voile est à la fois très appropriée pour la navigation au près puisqu’elle permet un gain de puissance et de cap considérable, mais également aux allures portantes.
Après la Seconde Guerre mondiale, la motorisation et l’abandon de la voile conduisent les marins et les charpentiers à modifier complètement les formes des bateaux de pêche. Peu de misainiers seront construits après 1950. Beaucoup trouveront refuge au fond des ports, puis seront détruits avant 1960. Victimes de la modernisation (moteurs puissants, glacières, treuils mécaniques...). Les autres naviguent au ralenti ou sont bradés à des pêcheurs amateurs. Ils connaissent alors souvent une fin rapide : leur maniement et leur entretien demandent un minimum de compétence; l’insouciance et le désintérêt pour ces bateaux « démodés » font le reste.
Il s’est heureusement trouvé quelques propriétaires passionnés pour entretenir des misainiers.
Ces bateaux représentent une bonne part des survivants de l’authentique voile de travail dans ce pays. Au-delà des misainiers et de leur indéniable intérêt technologique et ethnologique, c’est tout un pan de notre culture qu’on peut sauver de l’oubli : un art de vivre, de travailler et de savoir.
A bientôt avec les premières photos de la maquette
Grégoire
Grégoire- Messages : 143
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 32
Localisation : Yvelines - Finistere
Re: misainier début XXème - construction
C'est parti mon kiki (comme dirait Michael) pour les premières avancées!
Collage des éléments de la quille sur une planchette de 4 mm d'épaisseur en poirier (de chez Arkwood), et direction le découpage avec ma scie à chantourner manuelle.
Après chantournage, la mini lime est mon amie.
Comme on le voit sur la dernière photographie, il me faut maintenant réaliser les différentes rainures pour les couples. Il me faut également rectifier toutes les surfaces fonctionnelles (qui seront encollées).
Après ça : ce sera collage.
A bientôt,
Grégoire
PS : il y a une allonge sur l'étrave et sur l'étambot afin de pouvoir les fixer au chantier.
Collage des éléments de la quille sur une planchette de 4 mm d'épaisseur en poirier (de chez Arkwood), et direction le découpage avec ma scie à chantourner manuelle.
Après chantournage, la mini lime est mon amie.
Comme on le voit sur la dernière photographie, il me faut maintenant réaliser les différentes rainures pour les couples. Il me faut également rectifier toutes les surfaces fonctionnelles (qui seront encollées).
Après ça : ce sera collage.
A bientôt,
Grégoire
PS : il y a une allonge sur l'étrave et sur l'étambot afin de pouvoir les fixer au chantier.
Grégoire- Messages : 143
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 32
Localisation : Yvelines - Finistere
Re: misainier début XXème - construction
Si le reste est de la même facture, cela laisse augurer un beau modèle
_________________
Bien cordialement
Stephan
...........................................................................................................................................................................................
Ce n'est qu'en essayant continuellement, que l'on finit par réussir
Ou, en d'autres termes : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche ...
Proverbe SHADOK
Re: misainier début XXème - construction
En effet, c'est très propre. Puis-je me permettre un petit conseil ?
Le poirier, surtout raboté et calibré est cher aussi est-il judicieux de l'économiser. Tu pourrais, peut-être, plus serrer tes pieces sur ta planche. Ca n'a l'air de rien, mais à la fin de ton modèle tu auras économisé presque la moitié de ton poirier.
Le poirier, surtout raboté et calibré est cher aussi est-il judicieux de l'économiser. Tu pourrais, peut-être, plus serrer tes pieces sur ta planche. Ca n'a l'air de rien, mais à la fin de ton modèle tu auras économisé presque la moitié de ton poirier.
Re: misainier début XXème - construction
Hello,
Merci pour vos messages Laurent Stéphan et Alain
Mes avancées : j'ai attaqué la réalisation des couples (deux demi-couples symétriques, varangue, et traverse), en poirier de 3 mm d'épaisseur.
Alain, tu as raison, il faut que je serre plus mes papiers entre eux pour économiser le bois. J'avais prévu large, car c'était ma première utilisation de la scie à chantourner.
Découpe des 3 premiers couples, et des traverses.
Puis utilisation de la lime.
Je vérifie l'exacte symétrie de mes deux demi-couples en les superposant, et j'ajuste au papier de verre si nécessaire. (et je contrôle avec le plan également)
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Les surfaces fonctionnelles seront rectifiées juste avant le collage. L'encoche pour la quille sera réalisée une fois les deux demi-couples assemblés et la varangue collée.
A bientôt.
Grégoire
Merci pour vos messages Laurent Stéphan et Alain
Mes avancées : j'ai attaqué la réalisation des couples (deux demi-couples symétriques, varangue, et traverse), en poirier de 3 mm d'épaisseur.
Alain, tu as raison, il faut que je serre plus mes papiers entre eux pour économiser le bois. J'avais prévu large, car c'était ma première utilisation de la scie à chantourner.
Découpe des 3 premiers couples, et des traverses.
Puis utilisation de la lime.
Je vérifie l'exacte symétrie de mes deux demi-couples en les superposant, et j'ajuste au papier de verre si nécessaire. (et je contrôle avec le plan également)
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Les surfaces fonctionnelles seront rectifiées juste avant le collage. L'encoche pour la quille sera réalisée une fois les deux demi-couples assemblés et la varangue collée.
A bientôt.
Grégoire
Grégoire- Messages : 143
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 32
Localisation : Yvelines - Finistere
Re: misainier début XXème - construction
Joli, tout cela.
_________________
Aimez-moi, honorez-moi, parce que je le vaux bien. (St Ignace de Loréal)
Alain Degny- Admin
- Messages : 25420
Date d'inscription : 14/06/2012
Age : 78
Localisation : Parisien exilé dans l'Oise
Re: misainier début XXème - construction
ah oui, vraiment intéressant, je vais suivre ton aventure qui m'a l'air trés bien partie. Bon courage pour la suite ...
daniel54- Messages : 3233
Date d'inscription : 19/10/2014
Age : 79
Localisation : Lorraine
Re: misainier début XXème - construction
et c'est partit....
_________________
de la rive je regarde un océan de plaisir,la ou le tumulte t'attire,ce mouvement planetaire sera ton tombereau!
ofencer29350- Modérateur
- Messages : 4500
Date d'inscription : 05/03/2013
Age : 54
Localisation : langonnet,près de sainte barbe
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