Pailebote

Le “pailebote” était un bateau en bois avec des lignes pleines et un franc-bord bas, qui était équipé de deux ou plusieurs mâts de hauteur égale, qui n'étaient gréés que par des voiles auriques (crabe) et triangulaires (voiles scandaleuses, à cliquet, foc et haubans), dédié au cabotage ou grand cabotage en Méditerranée occidentale, au cours du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe. Le nom de ces bateaux vient du “pilot-boat”, qui était le nom anglais par les bateaux-pilotes, très fréquemment gréés avec des goélettes, que les marins catalans et levantins trouvaient dans les ports de destination de leurs voyages au XVIIIe siècle. L'idée et le concept qui ont inspiré ces bateaux ont été pris comme modèle par les armateurs méditerranéens qui voulaient avoir des bateaux plus petits et plus rapides dans leurs flottes, et qui, en plus, nécessitaient moins d'équipage que les brigantines, corvettes et frégates classiques. Si au départ de vieux brigantins et corvettes étaient gréés en goélettes, il ne fallut pas longtemps aux chantiers pour intégrer les “pailebotes” gréés comme tels dans leurs constructions. En raison de la fonction différente des deux types de bateaux, leur similitude était vraiment limitée au gréement, car les bateaux-pilotes avaient des coques minces et légères et étaient dotés d'une grande surface de voile, tandis que les “palebotes” avaient de coques plus volumineux et lourds et avaient moins de voilure.

Ces bateaux étaient largement distribués et il est prouvé qu'ils ont été construits à plusieurs endroits: à Águilas, Torrevieja, Villajoyosa, Santa Pola, Altea, Calpe, Valence, Vinaroz, Alcudia, Soller, Andraitx, Palma de Majorque, Ciutadella, Mahón, Ibiza, Tarragone, Barcelone, Malgrat, Vilassar, Arenys, Mataró, Blanes, San Feliu de Guixols, Palamós et Port Vendres, mais ils ont probablement été construits dans de nombreux autres ports et plages. Il y en avait aussi en Galice, en Cantabrie et aux îles Canaries, ainsi que de l'autre côté de l'Atlantique, au Mexique, en République Dominicaine, en Argentine, etc., 

Leur capacité de chargement variait de 100 à 1000 tonnes, les plus abondantes étant celles qui pouvaient transporter entre 150 et 400 tonnes métriques. Ces navires transportaient tout type de cargaison solide, principalement - en Méditerranée occidentale - du sel, des agrumes et de matières pour la construction (ciment, tuiles et briques); ainsi que l'huile d'olive en fûts, balles d'alfa, charbon et marchandises diverses (vin, liqueurs, bière, céramiques, vêtements, nourriture, outils, machines, etc.). Lors de voyages transatlantiques, ils transportaient du bois dur, du tabac, du café, du sucre et du rhum de Cuba et de Porto Rico. Le bois était expédié dans les ports de la côte est des États-Unis. Le phosphate était chargé dans les ports marocains de l'Atlantique et les animaux vivants dans ceux de la Méditerranée. 

Le succès de ces bateaux repose sur leur rentabilité élevée, du fait du petit nombre de leurs équipages, de leur équipement limité, de leur polyvalence, de leur maniabilité et de leur faible coût de construction, puisqu'ils ont été fabriqués dans le même port de base ou à proximité et, de plus, sa construction utilise presque exclusivement du bois du pays.

Merci et Bravo Javier ,
j'aime autant l'histoire de ce bateau que le bateau lui même

michael Gloaguen a écrit:Merci et Bravo Javier ,
j'aime autant l'histoire de ce bateau que le bateau lui même

Pas mieux à dire !!!!!

Moi aussi j'admire toujours autant le travail de Javier.
Si j'osais, je dirais modestement que ce genre de bateau est plus connu en français sous le nom de paillebot; me trompé-je?

Alain tu as tout a fait raison.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM66000165

C'est un beau navire, une belle réalisation et une bonne documentation.
Bravo!