par Horus et Anubis !

Voilà un cadeau qui ne devrait pas me faire trop perdre de cheveux.
Ce bateau égyptien de l'Egypte antique me semble plus à même de transporter Astérix et Obélix pour la construction du palais de Cléopâtre que d'être exposé au futur musée du Caire dont l'ouverture est prévue l'année prochaine depuis 10ans.
Les seules maquettes de ce genre de bateau que j'ai pu voir sont celles du musée du Caire et la plupart sont en argile...

Il va me falloir quelques notions de perçage, tissage et tricotage, vus les ligatures sur les bords et moyens de fixations divers.
Les éléments de la boite sont plutôt de bonne qualité (AMATI) 

Bonjour,

Tu auras tous les conseils des membres du forum pour t’aider. Sois confiant

Hi enek iker neb taouy.*

D'autant que j'ai le bouquin de Jean Rougé sur la marine de l'Antiquité.

* Je te salue excellent Maître des Deux Terres en renkémèt, la langue des anciens Égyptiens.

Bonjour, il a l'air sympath ce bateau, bon courage

Si je perds patience....je m'orienterai vers un autre bateau exotique : la pirogue du Tanganyika
Je pourrai même la mettre en rubrique Arsenal !

[quote="delestre"]Si je perds patience....je m'orienterai vers un autre bateau exotique : la pirogue du Tanganyika
Je pourrai même la mettre en rubrique Arsenal !
Pourquoi pas !

Ou le royal louis version 1982

35 cm de long, ça ne devrait pas encombrer trop. Parfait pour se faufiler dans le delta du Nil!!
Laurent

Aussi folklo, tu as aussi les trois canonnières du lac Tanganyika : Mimi, Toutou et Fifi.

Voila la Kingani allemande capturée par les anglaises Mimi et Toutou.



Tu apprécieras son élégant chiottard tropical en toile.



Elle fut rebaptisée Fifi, du nom de l'oiseau que l'épouse d'un diplomate belge en poste localement baladait en cage quand elle se promenait.

L'Officier anglais qui devait avoir en charge les deux autres canonnières avait voulu les appeler Cat et Dog. Trouvant cela stupide, l'Amirauté refusa. Comme il parlait français, il les dénomma Mimi et Toutou, ce qui revient au même. Et l'Amirauté n'y vit que du feu.

On s'éloigne du bateau à Cléopâtre mais si on évoque les prénoms qui flottent sur le Tanganyika il est impossible de ne pas citer le Gustave..la star des rives burundaises.
Le célèbre crocodile qui fait peur à tous les enfants qui ne veulent pas finir leurs haricots ou à ceux qui ont des dettes, des histoires de famille ou des problèmes avec la police.
Vrai crocodile ayant existé et fut souvent vu (et photographié?)...mais pas par moi !
Dépassé par sa notoriété et terreur des rivages, on lui impute des centaines de gueuletons et  disparitions...Ce qui facilite les enquêtes et explications sur certaines disparitions car même si un crocodile çà mange bien...son appétit a quand même des limites !
D'après les spécialistes en crocodiles il serait mort depuis pas mal de temps même s'il continuerait à dévorer certains indésirables sur les bords du lac. 
Voilà un beau sujet de conférence pour Sophie sauf si le "Umupfumu" s'en mêle !!

Bizarre non? 
voila à quoi ressembleront les bordés d'après la notice de montage
pas de doubles bordés de prévus...
j'ai du mal à imaginer des pièces de bois pareils sous n'importe quelle dynastie 
A votre avis : un double bordé qui cache ce puzzle s'impose ?

Tout a l'air bien jointif. Et je suppose que les bordés ne sont pas arrondis dans le sens de la largeur, alors en coupe ça ferait quatre segments de droite, ce qui donnerait une coque à bouchains vifs. C'est bien ça ?

L'Horus vivant Phimôsis, fils de Thoutmôsis, saura certainement te renseigner.

Je me permets respectueusement de rectifier une étourderie du polymathe des Tatras. Phimôsis n'était pas parent avec Thoutmôsis. C'était un jeune éphèbe, favori du pharaon Amidméphès (révélé en son temps au public par Jean Yanne).

La source la plus intéressante pour comprendre la mode de construction des navires égyptiens est la reconstruction à l'identique de l'un d'eux, le Min of the Desert. Cette réplique a prouvé les qualités nautiques de ces bâtiments en haute mer sur un trajet de 280 km et convaincu les historiens qu'ils étaient en mesure d'aller commercer avec le pays de Pount.

On trouve sur le net des photos explicites de sa construction.

شكرا جزيلا يا صديقي
Ces bords façon puzzle sont donc bien erronés.
Je vais m'orienter vers un doublage avec des bords assez courts et larges comme sur le min of désert ( dont je n'avais jamais entendu parler )
On parlera plus tard des cordages façon saucisson

Les linguistes du forum apprécieront l'usage par Jean-Luc de la formule de politesse arabe ô mon ami quand il s'adresse à moi.

Le Min (ou plutôt la Min, puisqu'il s'agit d'une déesse) a été construit par une équipe d'archéologues internationale, Égypte, France, Italie, USA en 2010 et a fait l'objet d'un documentaire de 59 minutes de la BBC, que j'avais vu sur ARTE (je ne sais pas pourquoi je précise, on se doute bien que ce n'est pas sur TF1). Je te conseille de le retrouver, on y suit le projet dans son intégralité, depuis la construction jusqu'à la navigation.

Le bordé de la Min est bien constitué de virures à tenons cousues. le bois choisi était au point de vue qualité comparable au cèdre du Liban qu'utilisaient les Égyptiens.

Le mode de construction est similaire à celui des dhows, que tu connais. On pose la quille, le galbord et les autres virures en remontant vers le pont et en les maintenant en place par des renforts extérieurs, avant d'installer la membrure.

L'équipe de Cheryl Ward imaginait que cet assemblage tenons/coutures était suffisant pour assurer l'étanchéité de la coque. Quand la Min fut mise à l'eau, elle se transforma immédiatement en baignoire. Il fallut faire un coffrage et pomper pour la remettre à sec. Conclusion, les Égyptiens calfataient, mais comment ?

Comme vous avez tous lu l'épopée sumérienne de Gilgamesh et celle du Super Sage, vous vous souvenez forcément que lorsque le dieu Ea prévient un homme de bien de l'imminence d'un déluge, il prescrit à Uta-Napishtim dans un cas, à Atrahasis dans l'autre, de détruire sa demeure et d'en faire une "arche" calfatée au bitume. Noé, qui a lu l'article dans le Petit Sumérien Libéré, fera de même puisqu'il habite en Palestine.

Plus tard, quand les rédacteurs de la Bible transposeront la légende de Sargon 1er d'Akkad pour en faire l'épisode de bébé Moïse dans sa corbeille bitumée, Ils se contenteront de remplacer l'Euphrate par le Nil, sans se poser de questions. Sauf que...

Si on trouve bien du bitume à l'état naturel en Mésopotamie et en Palestine, il n'y en a pas en Égypte. Le calfatage se faisait avec des cordons de lin enduits de cire d'abeille. Ce qui fut fait sur la Min. Il faudra en tenir compte pour la couleur du calfatage. Donc pas de jolis filets noirs.

Je me remercie pour cette Min d'informations.

Le renkemet me paraissant mieux adapté que l'arabe pour respecter le thème, vous pouvez désormais me flatter en employant la formule suivante : Sa Râ Alânis neb per aâ meri Amen. Alain, fils de Râ, Maître de la Grande Maison, aimé d'Amon.

Le Divin Tulézemmeméfes, connu pour son mépris des contingences bassement matérielles, pourrait-il néanmoins expliquer au reporter du Petit Vingtième en goguette au Pays des Deux Terres que l'arabe n'est devenu langue officielle de l'Egypte qu'en 706, après la conquête arabe, et que jusque là c'étaient les hiéroglypes, puis le grec, qui servaient à la communication écrite ?

Péha-bé, Grand Organisateur, Temple de Thoth.

Prosternons nous devant l'Omniscient Assisurséfes, fils de Garatéfes et de Lasourcétari, descendant de Râ et de Minagrôbis, une de ses épouses, qui vient de nous dispenser une infime parcelle de son immensissimesque savoiritude.  

@ delestre : 

... donc pas de jolis filets noirs ...

Tu auras sans doute intérêt, si tu souhaites conserver la faveur du Précieux, à réaliser un calfatage en pure cire d'abeille acquise auprès d'un apiculteur français. La totalité de l'industrie apicole égyptienne ayant été rachetée par Pékin, tu risquerais en voulant utiliser un produit local de prendre un succédané chinois. Tu aurais bonne Min, après ...

Après cet édifiant échange historico-pharaonique et une recherche sur la Min of désert cela ne m'étonne pas qu'elle se soit transformée en baignoire si ses réalisateurs se sont inspirés des plans de la maquette que je réalise !
C'est joli sur la commode du salon, mais plus hasardeux en mer Rouge dont les coups de vents et tempêtes ont envoyé plus d'un bateau rejoindre les fonds coraliens.
Il ne faut pas prendre les ouvriers des chantiers navals des pharaons pour des ibis sauvages.
Je ferai donc plus conforme à la réalité probable avec des bords sans trous et pour ce faire j'ai trouvé dans le magasin de maquettes d'Angers ces lattes très faciles à travailler car souples et solides..je suppose que c'est du fraisier d'Ouzbekistan ou du merisier du kurdistan mais cela reste à confirmer par les vrais ébénistes du forum !

Le bois me parait bien. Il me semble qu'il s'agit d'abricotier du Ladakh, une essence ramenée en Égypte par Ptolémée 1er Soter, mais déjà connu sous Thoutmôsis II qui y avait fait un trek.

C'est une coque en peau ?

Non, c'est une coque en bois. On trouvera plus tard ce système de ligature des virures chez les Grecs et encore plus tard chez les Scandinaves pour ne parler que de l'Europe.

Et ce type d'assemblage se trouve encore:
http://www.arwenmarine.com/CousuColle.html
Un peu grand pour mon atelier....
Laurent

chantier en cours de finition
j'ai fait quelques modifs par rapport au plan et notice de la boîte grâce au conseil de l'érudit égyptologue qui m'a orienté vers le Min of désert.
N'étant ni architecte marin, ni un proche d'un quelconque pharaon plusieurs choses m'étonnent sur ce bateau:
- le cordage longitudinal qu'on peut tendre par torsion...pour conforter la coque? pour éviter qu'elle ne vrille ? 
- le système de levier par pierre : apparemment pour aider à abaisser le mât..je ne vois pas comment
- le système d'accroche des rames...bien rudimentaire et peu efficace. Quand on a construit des pyramides et installer des réseaux d'eau courante...on pouvait trouver mieux non ? 
Maquette pour un bon débutant, mini perceuse indispensable.

et pour ramer, cela devait vraiment être la galère !
Quand on a fait 20 ans d'aviron...c'est dur à imaginer

Le cordage longitudinal sert bien à éviter que la coque ne se ploie en banane. Il est visible sur les barques d'Hatchepsout. Les Grecs le feront évoluer pour en faire l'hypozomata qui enserre la coque des dières et des trières et on le retrouvera sous forme de haubans longitudinaux sur les steamboats. Illustration du principe de Lavoisier emprunté à Anaxagore de Clazomènes : rien ne se perd, tout se transforme.

Les deux grosses pierres sont des "ancres-poids", des ancres primitives. Elles se sophistiqueront avec un trou pour passer le cordage, voire plusieurs pour y insérer des morceaux de bois épointés au deux extrémités, ancêtres des pattes d'ancre. Enfin vers - 2200, les Chinois inventeront l'ancre à jas.