Le Belem de Francavia

Bonjour,

je me suis présenté sur ce forum et de bien serviables webmestres m'ont guidé dans mes premiers pas pour publier des photos. En pure perte... hélas. De plus j'ai dû dérégler des logiciels de mon ordi dans des manipulations de plus en plus nerveuses et je crains que maintenant ce soit vraiment une impossibilité. Je suis donc un constructeur naval nouveau étant surtout un "avionneux"; Non spécialiste, je me suis lancé dans la construction du Belem cédant en cela à la publicité un peu mensongère d'Altaya disant qu'il ne fallait pas d'outils sophistiqués ni de grandes connaissances en la matière pour se lancer dans cette construction. J'ai quand même voulu savoir ce qu'il en était et je me suis procuré parallèlement les plans du vaisseau et recherchant avec avidité tout ce que j'avais sur lui car il a été à quai pendant près de 2 ans à Caen dans le bassin St Pierre dans le centre-ville. J'ai vite compris qu'il fallait vite déchanter et qu'un travail personnel devait être entrepris. J'ai commencé à me poser des questions quand on a voulu me faire poser un deuxième bordé alors que la coque du Belem est métallique et d'aspect assez grossier quand on la regarde de près. Elle consiste en de grandes plaques d'acier rivetées de forme pas très régulière, un peu comme un rapiéçage de pantalon troué. (que les puristes me pardonnent cette comparaison peu flatteuse). J'ai donc décidé, parce que je suis normand, d'utiliser les flancs des boîtes de camembert, que mon épouse stockait plutôt pour faire d'excellents allume-feux pour notre barbecue de jardin que des éléments de modèle réduit. Humidifiées et séchées sous presse, ces feuilles de grisard (peupliers) faisaient, une fois poncées et vernies pour en faire disparaître le grain, d'excellentes plaques de tôles clouées avec des pointes à têtes ronde qui font penser à des rivets comme sur le vrai. J'ai eu un peu de succès avec ce revêtement car des visiteurs de mon atelier sont allés raconter que je construisais un bateau avec des boîtes de camembert ! Une fois la première couche d'apprêt étalée, le 1er ponçage des inégalités, la 1ère couche d'enduit, le reponçage etc... puis la mise en peinture, tout cela a de la gueule (ça me plaît en tout cas) Hélas je devais déchanter dès la confection des échelles. Innommables ces échelles plus dignes d'un galion espagnol que de ce fringant 3 mats qu'est le Belem. Il faudra que je refasse tout ça plus proprement. Que dire de ces anneaux collés sur la coque qui ne ressemblent à rien, les hublots du Belem ne possédant pas de protubérance sur la coque pour la plupart ou simplement dans leur moitié supérieure formant une espèce de casquette au dessus du hublot. Il en manque de plus un certain nombre tant à la proue qu'à la poupe. Que dire de ce bout de balsa figurant le coffre de la timonerie du gouvernail qui voudrait figurer une véritable oeuvre d'art et tout à l'avenant. Emporté par mon élan et parce que c'était amusant à faire, j'ai construit le caillebotis de la poupe sans trop me soucier de ma doc. pour m'apercevoir, une fois posé que cela n'avait qu'une lointaine ressemblance avec la réalité... Tout cela pour vous dire qu'effectivement comme le dit Mark Twain (avatar de Rosensohn) : "je l'ai fait, parce que je ne savais pas que c'était impossible.". Mais je pense qu'il finira en haut d'un meuble de mon séjour assez loin des regards critiques des marins me fréquentant. C'est dur pour une oeuvre qui va me coûter plus de 500 € compte-tenu de tout l'accastillage que je vais être obligé d'acheter (si je le trouve).
Pour le ber, j'ai utilisé une plaque de contreplaqué marine (pour rester dans le sujet) de 50x25x2,5 sur laquelle j'ai utilisé le trusquin fabriqué pour tracer la ligne de séparation entre le rouge et le noir de la coque. J'en ai construit 3 autres identiques. J'ai percé 4 trous dans la planche et fait passer 4 vis à tige filetées dont la tête est noyée dans la planche puis 4 trous de même diamètre mais ovalisés dans les bases "trusquinesques" pour permettre un réglage par écrou papillon sur rondelle selon la largeur à adopter puis j'ai tapissé leur partie verticale de mousse autocollante sur une face dont se sert pour calfeutrer les portes afin de ne pas blesser mon "bébé" dont la fausse quille repose sagement sur la plaque de contreplaqué que je peux manipuler à loisir sur mon établi sans risquer de le renverser.
J'aurais bien voulu vous envoyer une photo du chantier mais mon
PC ne me me permet pas. mais je peux vous l'envoyer par messagerie si vous le désirez.
J'espère ne pas avoir trop abusé de votre temps.
Amicalement à tous
FR

Tu n'abuses pas, cette mise en bouche est prometteuse, il faudrait veiller à régler ton problème informatique, les photos sont désirées du coup

Tu as parfaitement raison. Commence par la construction du meuble de ton séjour et stocke tout en vrac là au moins, pas de regrets.

Bonjour,

Pour le meuble pas de souci, il existe déjà. Pour le vrac, c'est trop tard car le bateau est déjà bien avancé mais il sera loin d'être ce que j'attendais d'un kit qui coûtera pas loin de 1000 euros au final.

voilà a coque sur le ber fabrication maison

La coque du Belem Altaya sur son ber vu de face

Les approximations Altaya.
je suis tombé dedans à pieds joints, faisant confiance au "marchand" et divers commentaires ci et ailleurs disant que les pièces fournies étaient d'un niveau acceptable. Il va falloir que e prenne scalpel et outils de précision pour enlever ça et le remplacer par quelque chose qui ressemble plus à la réalité. Il en est de même pour toute la timonerie qui viendra dessus.

voilà le caillebotis tel qu'il doit se présenter

2ème approximation : Les hublots. Ca aussi ce sera à refaire car les anneaux fournis pour les figurer n'ont que peu de rapport avec la réalité. J'enrage car je les ai collés à la cyano, alors ce nez sera pas facile. je compte percer des trous et espère donc , comme la cyano ne tiens pas à la chaleur sur le dégagement de celle-ci lors du perçage pour les décoller.

les voilà en réalité. Il y en aura d'autres à percer. A la poupe en particulier.

Je n'ose parler de toute la timonerie, roue de gouvernail et coffre, totalement à refaire (ou à acheter dans un magasin spécialisé). Le coffre en particulier qui est une véritable oeuvre d'art et pour lequel Altaya ne nous fournit qu'un vulgaire cube de balsa même pas aux bonnes dimensions. Du boulot en perspective ! (j'ai commencé)

Il faut savoir que le modèle du Belem que propose Alataya n'est pas un modèle d'arsenal, c'est un kit. En conséquence, ou l'on construit ce modèle comme le dicte Alataya, ou l'on se sert de cette base pour faire un modèle plus accomplis. Pour ceux qui veulent aller plus loin que ce modèle de base, il faut impérativement se documenter sur la réalité du moindre élément que l'on va monter. Pour ma part, c'est ce que je fais. Comme par exemple puisqu'on en parle, la tortue et son socle (le "meuble" qui protège le mécanisme de barre) sera entièrement reprise pour être au plus près de la réalité.

La première photo est une source de Presse-Océan

La deuxième provient du magnifique Belem de R. Beaufils.

Mon fils qui est actuellement à Saint-Nazaire m'a fait part du fait que le Belem est au port de la ville jusqu’à demain. Si des personne du forum habitant dans le secteur pouvaient prendre des photos, ce serait vraiment super. Lui même va en prendre quelques unes, mais il ne dispose que de son téléphone.

[Il faut savoir que le modèle du Belem que propose Alataya n'est pas un modèle d'arsenal, c'est un kit. [quote]

Excuse-moi mais je suis un béotien en la matière. Quelle est la différence entre un "modèle d'arsenal" et un kit ? En ce qui me concerne, aimant les regarder les bateaux à voile mais n'étant pas spécialiste je me suis abonné suivant l'argumentaire publicitaire d'Altaya pour un modèle qui devait être une reproduction fidèle du Belem et ne demander que peu d'outillage. Heureusement que j'ai une certaine expérience dans les modèles d'avion car il m'aurait fallu beaucoup plus d'outillage que ce qui est précisé dans le document publicitaire. Pour en revenir au Belem, il m'en coûtera 120 x 6,99 - les ristournes pour les premiers numéros = 829,32 € exactement. Il me semble qu'à ce prix là on peut exiger une qualité un peu supérieure. C'est en tout cas ce que j'espérais. De plus, le montage est calculé de façon à ce qu'on ne puisse abandonner en cours de route. le montage de la coque n'offrant que peu de difficultés on se prend au jeu et c'est après qu'il faut déchanter. Enfin quand le vin est tiré, il faut le boire.

pour répondre a ta question la différence un arsenal et un kit :
le kit les pièces son prédécouper que l'Arenal ces toute une monographie +les plans de construction a l'échelle t que tu te fabrique tout ceul
ci tu veut voir des exemple voir sur modelé d'Arcenal

Ca coûte combien un modèle "d'arsenal" ? et ça coûte combien un kit ? (rapport de prix ?) C'est normal que dans un kit, il faille refabriquer ou même fabriquer des pièces comme si c'était un modèle d'arsenal ?

Bien sur que de s'abonner à une collection comme celle du Belem d'Altaya est une énorme supercherie. Moi personnellement cela fait la deuxième fois que je me fais avoir, et pourtant avec le recul, je me dit qu'après tout, les modèles d'Altaya ne sont pas si mal que ça. J'ai monter le Royal Louis qui était de la même engeance que le Belem et j'en suis réellement satisfait. Pourtant, il ne faut pas compter les erreurs qui "règnent" sur ce modèle. Mais quelle joie de le voir fini et de constater l’émerveillement qu'il sollicite quant quelqu’un le regarde. Étant membre d'une association de maquettisme j'ai participé à des expositions avec ce Royal Louis, et j'en ai eu que des bons retours de la part des visiteurs. Ce genre de vente est fait pour les personnes qui justement ne peuvent pas se lancer dans la construction d'un modèle d'Arsenal. Soit par manque d'outillage, soit par manque de moyens... Car même si le modèle fini revient à cher, cela est étalé sur près de 3 ans et permet de ne pas débourser une grosse somme d'un seul coup. De plus, cela permet de se faire la main sur des postes immuables en maquettisme, comme les bordages, les gréements, que ce soit ceux des manœuvres des voiles, ou celles des canons. Je construit d'autres part des modèles de bateaux dont je créée moi même les plans, et je doit dire que je m'inspire beaucoup de la façon dont sont fabriqué notamment les couples sur les modèles en Kit. Je pense que je suis maintenant prêt à me lancer dans le modèle d'Arsenal, ce que je vais faire dès que mon Belem sera fini, et je doit dire que si je m'en sent capable, c'est en parti grâce au montages en Kit comme ceux d'Altaya. Autrement, des modèles en Kit existe chez les vendeurs de maquettes, mais là aussi, la réalité historique n'est pas toujours au rendez-vous et je ne parle pas de la somme qu'il faut versée d'un seul coup. Pour en revenir au modèles de chez Altaya, je pense que le nouveau qu'il vient de mettre en vente va faire encore une fois un triomphe, j'en veut pour preuves le nombre incroyable de constructeurs du SOS sur ce Forum. Il seront certainement tous fiers de leur œuvre une fois finie, malgré les déboires qu'ils ne manqueront pas de rencontrer lors de sa construction, mais qu'ils auront surmontés en partie grâce à l'aide qu'ils rencontreront sur le site dédié à ce modèle.

francavia a écrit:Ca coûte combien un modèle "d'arsenal" ? et ça coûte combien un kit ? (rapport de prix ?) C'est normal que dans un kit, il faille refabriquer ou même fabriquer des pièces comme si c'était un modèle d'arsenal ?

Pour répondre à ta question et en complément de ce que disait Marcel, on ne peut pas estimer le coût d'un modèle "d'arsenal", en fait ça ne coute pas cher étant donné que l'on achète que des matériaux brut que l'on transforme (planche de poirier, d'autres essences, feuilles et profilés de laiton, fil de différentes épaisseurs). Le coût se situe plutôt au niveau des outils permettant leur transformation et surtout au niveau du temps à y consacrer. Un modèle d'arsenal (selon le modèle et la finition souhaitée) représente de 3 à 20 000 heures de travail.

Mais qu'est ce qu'un modèle d'arsenal? La définition est la même depuis 4 siècles.

Décret de Colbert de 31 octobre 1678 : « L’intention du Roy est qu’il soit fait en chaque arsenal des modèles en petit d’un vaisseau de chacun des cinq rangs dans lesquels les mesures sont réduites au 1/12 ou au 1/20 de toutes leurs proportions et mesures. »

L'objectif est donc de reproduire fidèlement l'ensemble du bâtiment en respectant rigoureusement tous les assemblages visibles et invisibles. Ceci dit, les échelles ont évoluées, nous travaillons plus volontiers au 1/36ème ou au 1/48ème pour éviter d'avoir des modèles de 5 mètres de long dans le salon...

Quant au fait de devoir fabriquer des pièces pour les kits, c'est effectivement , comme le souligne Michel, un bon entrainement avant de se lancer dans un modèle plus perfectionné, car autant le kit permet des approximations ou raccourcis sur des points qui ne sont pas visibles, autant c'est inenvisageable en Arsenal car l'objectif est de représenter chaque clou, virole, tenon ou mortaise afin de respecter scrupuleusement la fabrication de chaque pièce.

Merci pour cette réponse qui répond à mes interrogations. Il n'existe donc pas de modèles entre celui qui reproduit chaque tenon et mortaise et celui où un simple morceau de balsa est censé figurer une pièce ouvragée ? Que ne l'ai-je pas su plus tôt....

michel rosensohn a écrit:. Il seront certainement tous fiers de leur œuvre une fois finie, malgré les déboires qu'ils ne manqueront pas de rencontrer lors de sa construction, mais qu'ils auront surmontés en partie grâce à l'aide qu'ils rencontreront sur le site dédié à ce modèle.

Là oui pour le coup, je suis entièrement d'accord avec toi. Heureusement que j'ai trouvé ce forum où je trouve aide et réconfort et je regrette bien de ne pas l'avoir trouvé avant, cela m'aurait évité de grossières erreurs.

francavia a écrit:Merci pour cette réponse qui répond à mes interrogations. Il n'existe donc pas de modèles entre celui qui reproduit chaque tenon et mortaise et celui où un simple morceau de balsa est censé figurer une pièce ouvragée ? Que ne l'ai-je pas su plus tôt....

Il existe aussi les modèles sur plans où tu travailles avec des couples en CP et en coque fermée. Le même principe que les kits, si ce n'est que tu découpes toutes les pièces selon tes plans.

Je me permets de rajouter qu'en arsenal il y a des choix dont les uns et les autres ne se privent pas dans certains détails. Ainsi celui de border entièrement tribord ou simplement de ne mettre que quelques lisses (voir le vaisseau de Pic qui est pourtant une référence). Aussi les différentes variantes sur le bordage partiel des ponts. Egalement le choix du clouage ou chevillage. encore celui du choix des essences de bois. Vouloir à tout prix tout respecter entraine certes des chefs d'oeuvre mais au prix d'un travail qui n'est pas toujours visible ni évident. Enfin comme il est dit plus haut, réaliser une coque fermée sur couples Ctp mais avec les superstructures conformes évite tout le travail de charpente et d'aménagements internes, mais donne aussi de très bons résultats (voir le 74 de Francis Jonet primé)
Très peu respectent à la lettre cette définition.
Le principal, après tout, et je prêche là pour mon sein, est d'être fier et content de son travail, et de ses choix.

Bonjour à ceux qui viennent me rendre visite,
Aujourd'hui numéros 82 et 83 d'Altaya : montage du mat de Beaupré.
Je pense que les explications du genre : "prenez votre temps... le travail doit être soigné etc.... sont des évidences que le lecteur, a fortiori si c'est un débutant, n'a que faire.
J'ai donc réfléchi avant de me lancer dans ce travail et je fais part de mon montage qui peut servir à ceux qui débutent.
commençons donc par le 82 A

Il est évident que cette manière de faire est réservée à ceux qui ont un tour de main extraordinaire car pour moi faire ainsi fera un mât ovale ou ayant l'air d'un crayon taillé en pointe. D'autant plus que ce mât présente un méplat dont le constructeur ne fait jamais mention mais qui sera fort utile par la suite.
J'ai donc décidé d'utiliser, non un tour à bois, mais ma perceuse à colonne.
J'ai donc coupé le mat fourni en prenant la mesure du plan fourni par Altaya en grandeur réelle et en lui ajoutant 3 à 4 centimètres destinés à être introduits dans le mandrin pour ne pas blesser le bois du mât. Puis j'ai mis en route la perceuse à une vitesse moyenne et j'ai pincé le bois avec un morceau de papier de verre en exerçant une pression de plus e plus forte en descendant vers le bas et en laissant 1 centimètre ( à peu près la distance où l'effet de tulipage est insignifiant) en haut de façon à garder le méplat qui servira à positionner correctement le mât sur la coque en fin de travail
Je ne sais pas mettre 2 images dans un même message alors voir la suite dans le message suivant.

Suite du montage du mât de beaupré.



Procédant par petites touches (il n'est d'ailleurs pas possible de faire autrement car la rotation du bois sur le papier de verre chauffe rapidement les doigts) et en vérifiant le diamètre du bois à plusieurs endroits du mât, on arrive assez rapidement et de manière parfaite à la forme désirée. Attention à ne pas pincer le bois en fin de mât pour ne pas arrondir son extrémité

Suite dans message suivant.