Nettie Quill, transport de coton mais pas que...

Bonjour à tous,
Pendant que Jack Aubrey et le lieutenant Pullings se font une beauté, je ressorts un projet d’il y a un an qui est le KOM de AL.
Mon projet est de le faire au débarcadère (ou à l‘embarcadère) en train de charger ou décharger (j'hésite encore).
J’ai vu beaucoup de sujets sur le forum le concernant mais ayant peur d’être refroidi en voyant ce qui a été fait, je me jette à l’eau et je lis ensuite les différents posts, d’autant plus que comme à mon habitude j’ai déjà réalisé “quelques” étapes, “quelques” modifications et je rajouterai “quelques” vieillissements:

J'attends avec impatience. Aurons nous droit à un remake de "The Mississipi Gambler" avec les figurines de Mark Fallon et d'Angelique Dureau ?

Bonjour Patrice,
Non, je suis plus dans l’idée des contrastes, glauques à la base et sous la lumière dans les castes supérieures, une tranche de vie de 1818/1819.

Par contre, j’ai commencé à lire les sujets concernant le KOM et ce que je redoutais est arrivé:
Cloutage de la coque,
Plancher à la hongroise,
Couleur de la roue à aubes
Poignées de portes,
...
De plus, avec votre aide, je suis en train de terminer un poste de combat d’un meilleur niveau de finition.

Je m’y attendais,
musique
« Y’a d’la reprise dans l’air »
Je poste des photos ce soir de mon état d’avancement sachant très bien que je vais devoir reculer.

Tout dépend de l'époque à laquelle Franck envisage de situer l'action. Si l'on en croit le pavillon à 20 étoiles gracieusement fourni par AL, nous sommes en 1818-1819. Sauf qu'à cette époque les steambots n'ont pas encore l'allure du KoM.



Le New Orleans de Robert Fulton dont la machine à vapeur avait été dédaignée par la France, comme n'ayant pas d'avenir. Lancé en 1811.



L'Enterprise lancé en 1814.

Pour la présentation chargement/déchargement, Franck peut s'inspirer de cette peinture bien connue.



Pour le vieillissement, il n'aura pas trop de temps pour voir se dégrader son bâtiment puisque "l'espérance de vie" d'un steamboat est de quatre ans. Voici les causes qui mettent fin prématurément à leur carrière :

Sur les 295 naufrages de steamboats répertoriés en 1897

- déchirure de coque sur des bois morts immergés (snags): 195
- glace: 26
- incendie: 25
- écueils: 11
- collision avec un pont: 10
- explosion de chaudière: 6
- bancs de sable: 4
- tempête et vents: 2
- collision avec la rive: 1
- collision avec un autre navire: 1
- surcharge: 1
- submersion due à de forts remous (swamped in eddy): 1
- causes non identifiées: 14


On remarque qu'il y a moins d'explosions de chaudières, que l'on imagine à tort être une des causes principales de naufrage, que d'abrutis qui vont percuter un pont.

Avant toute chose, il nous faut définir le niveau de pinaillage souhaité par Franck. Partant de là, je sortirai ma documentation, bien fournie, sur le sujet, parmi laquelle le Western Rivers Stemboat Cyclopoedium d'Alan L. Bates.

Ah oui, j'ai oublié de me présenter : Alan R. d'Éguy*, riche planteur de Louisiane d'origine française. Que Master Franck ne s'inquiète pas pour la logistique portuaire, je lui prêterai mes nègres.

Mon seul regret est qu'il ne transporte pas des bananes, nous aurions pu chanter

Come mister tally man, tally me banana 
Daylight come and me wan' go home.

* C'est le nom d'origine de ma famille, des nobliaux du Saint Empire germanique.

Avec la musique, c'est mieux :

Ah ! Moi je préfère la version grand-guignolesque de Beetlejiuce.

Premier sujet de réflexion pour Master Franck : verra-t-on la machinerie ? Cela n'a pas encore été traité. La salle des machines est fréquemment ouverte pour que l'air circule ce qui refroidit la chaudière. Ce que l'on voit ici sur le Bertrand, un steamboat du Nebraska dont on a relevé l'épave. Maquette du musée qui lui est consacré.



Autre détail sympa, le chargement de bois pour alimenter la machine.

J'ai les plans du Bertrand, donc de la machine, et on en trouve de détaillées dans la collection de dessins de la James Rees and Sons Company. Un des principaux constructeurs de steamboats dont certains étaient destinés à l'exportation, Amérique du Sud, Russie.

Inetout a écrit:Bonjour Patrice,
Non, je suis plus dans l’idée des contrastes, glauques à la base et sous la lumière dans les castes supérieures, une tranche de vie de 1818/1819.

J'avais des doutes confirmés par Notre Babuesque Grandeur : Ca fait bien tôt, le premier quart du XIXème siècle, pour un KOM. 

De plus, avec votre aide, je suis en train de terminer un poste de combat d’un meilleur niveau de finition.

Oui. Il faut reconnaître que là tu as placé la barre un peu haut. Mais "quo non ascendet ?" 

Je poste des photos ce soir de mon état d’avancement sachant très bien que je vais devoir reculer.

Il n'y a pas de honte. Du moment que ça découle sur une amélioration. Pour ma part, sur mon SotS, j'en suis à la troisième refonte de la proue, et la poupe suit le même chemin. Alors ...

  

Alain Degny a écrit:Sur les 295 naufrages de steamboats répertoriés en 1897

...

On remarque qu'il y a moins d'explosions de chaudières, que l'on imagine à tort être une des causes principales de naufrage, que d'abrutis qui vont percuter un pont.

Et aurais tu aussi la liste des victimes ?

Il faut remarquer que la pratique de percuter les ponts a perduré. En 1993, le déraillement du Sunset Limited de l'Amtrak à Big Bayou Canot a provoqué la deuxième plus importante catastrophe ferroviaire des Etats-Unis. Un pousseur de barges avec à la barre un pilote qui se savait pas lire son radar a heurté dans le brouillard la pile d'un pont, ce qui a décalé les rails, la motrice de tête du train qui est arrivé quelques minutes après a touché la structure du pont, est sortie des rails et une partie des voitures a plongé dans le fleuve Mobile, qui lui n'avait pas bougé.       

Je préfère la version grand-guignolesque de Beetlejuice.

Oserai-je dire que ça ne m'étonne pas ?

Avec Pani PAB nous avions appris cette version, chorégraphie comprise, et avions prévu de l'exécuter lors d'un repas chez des amis. Sans avoir prévenu personne. Pour rire. Mais nous étions entourés d'une telle bande de constipés que leur seule présence nous a fait renoncer.

PAB a écrit:Je préfère la version grand-guignolesque de Beetlejuice (dixit Degny)

Oserai-je dire que ça ne m'étonne pas ?

Avec Pani PAB nous avions appris cette version, chorégraphie comprise, et avions prévu de l'exécuter lors d'un repas chez des amis. Sans avoir prévenu personne. Pour rire. Mais nous étions entourés d'une telle bande de constipés que leur seule présence nous a fait renoncer.

195 like contre 5500 unlike : serait-ce un virus de la constipation ?

Perso, je trouve ça nul, Bellafonte, c'était quelqu'un, le navet bitte-machin-chouette, rien du tout... 

Liste des victimes. Dans bien des cas, on en connaît le nombre et les noms. Toutes les catégories sociales sont représentées, d'un Sénateur du Congrès à des esclaves noirs en passant par les passagers et les membres de l'équipage.

Pour satisfaire votre appétit nécrophage, voici cinq exemples :

Washington 1816. Explosion due à une valve de sécurité défaillante. 9 morts, 6 blessés, un disparu.

Constitution 1817. Explosion de chaudière. 22 morts.

Tennessee 1823. Snag*. 60 morts.

Teche 1825. Incendie. chiffre incertain. Des morts dûs à l'explosion de la machine, vingt à trente noyés.

Lioness 1833. Explosion de poudre faisant partie du chargement. 15 morts, 13 blessés.

Il faudrait relever plus précisément le nombre de victimes et le comparer au nombre de passagers transportés pour savoir s'il faut les classer dans la catégorie tragédie ou comme statistique suivant le principe énoncé par Bon Joseph.

* Comme on l'a vu, les snags constituent le plus grand danger. Le Génie américain finira par concevoir des bâtiments particuliers pour les relever.



La gravure donne une idée de la taille que peuvent atteindre ces snags.

J’ai vraiment lu attentivement les différents sujets concernant le KOM; il va donc y avoir du travail. pour répondre aux questions de Alain, tu te doutes que je suis également pinailleur, donc intéressé par un haut niveau de détails, étant donné que je vais refaire mes planchers à la hongroise (mon petit avancement m’avait déjà amené au pont Texas), je vais libérer la machinerie donc faire comme tu le proposes une machinerie apparente me convient ainsi que l’alimentation en bois. De toute façon, je vais devoir faire de l’espace puisque la roue à aubes n’était pas rouge chez moi.
Ce début de sujet me rappelle vaguement le début de mon précédent sujet...
Patrice: le SotS est aussi un vieux dossier en cours chez moi. Et pour référence à Pierre Dac: musique Tout le monde il pue, il sent la charogne, il n’y a que le grand Babu qui sente l’eau de Cologne.
Ah la Belle Époque durant laquelle on pouvait se permettre l’impertinence.

Inetout a écrit: ... je vais refaire mes planchers à la hongroise ... je vais libérer la machinerie donc faire comme tu le proposes une machinerie apparente me convient ainsi que l’alimentation en bois. De toute façon, je vais devoir faire de l’espace puisque la roue à aubes n’était pas rouge chez moi.
Ce début de sujet me rappelle vaguement le début de mon précédent sujet...

Ca y est. J'ai loué ma loge et je m'installe pour le spectacle. Le programme est trop alléchant.

Ah la Belle Époque durant laquelle on pouvait se permettre l’impertinence.

C'est vrai que maintenant on ne peut plus rien dire sans risquer le procès.

Quand je pense à ce qu'osait l'un de mes humoristes préférés, le regretté Pierre Desproges, j'en suis tout songeur ...

Avant de confier vos marchandises à Master Franck, exigez qu'il vous établisse un connaissement (waybill, de nos jours bill of lading).



Il s'engage à transporter et livrer votre lot sans délai et en bon état, si tant est que son bâtiment ne soit pas victime "des inévitables dangers inhérents à la rivière ou d'un incendie". Dans ce cas, c'est pour vos pieds à moins que vous n'ayez souscrit une bonne assurance auprès de la MATAFMUT, l'assureur préféré des navigants.

Bon, avant de me confier vos marchandises, je vais voir mon assureur pour faire un état des lieux de la barcasse.
Voici des photos pour un état des lieux mais de grâce, soyez indulgents !!!
Même pas peur, de toute façon j’ai déjà sorti la hache pour séparer les éléments et les refaire🤪🤪🤪

Franck,
Je remets 2 liens qui pourraient t'intéresser 

La librairie de photos la plus complète possible sur les steamboats. Tu commences par le lien "browse the collection". Après les mots clefs en anglais (essayes "winter" : 2500 images pas toutes en hiver, mais la plupart)
UW-LA CROSSE HISTORIC STEAMBOAT PHOTOGRAPHS 
Que tu retrouveras ici:
https://modelisme-naval-bois.lebonforum.com/t2617-steamboats-dictionary


Et le lien sur la visite virtuelle de "Chaperon", un des vrai qui a pas mal inspiré le KOM.
Le KOM n'ayant jamais existé, on peut tout faire avec.
https://modelisme-naval-bois.lebonforum.com/t5815-visite-virtuelle-du-steamboat-chaperon

Faire la chaudière est une très belle amélioration à faire. Par contre les machines sont à l'arrière et très rarement visibles. Heureusement à mon avis.

Laurent

Mais je l'aime beaucoup comme ça 
Laurent

Merci Laurent,
Je commence l’exploration !!
Merci!!

Pour une épave qui a séjourné deux siècles dans la vase, elle est encore pas mal.

Les esthètes apprécieront particulièrement le plancher, non pas en pointe de Hongrie mais à bâtons rompus ainsi que les lisses d'appui des escaliers dont la largeur est celle d'un mange-debout et où l'on s'attend à voir Scarlett et Rhett venir déguster leur jambalaya, crawfish pie, file gumbo (en plus, cela se chante).

Et comme dit le refrain : Son of a gun we gonna have big fun, non pas on the bayou mais avec la restauration. 

Après Jack la chance, voici Franck pas d'chance. Et pour le changer du Lexomil, nous lui choisissons un autre accompagnateur plus couleur locale.



Ses prénoms : Jasper Newton, mais c'est sous son diminutif Jack qu'il est mondialement connu. Qui c'est ?

Petite erreur Laurent. La machine est toujours à l'avant, les cheminées étant sur son arrière. C'est le système de gouverne qui est à l'arrière. C'est d'ailleurs à cause du poids de la machinerie que les steamboats sont fortement haubanés longitudinalement pour éviter que la coque ne prenne une jolie forme de banane.

AL a pris la précaution d'enfermer la machine dans un local clos, portes fermées, pour permettre d'emmagasiner un maximum de chaleur et faire exploser la chaudière plus rapidement. 

Jasper Newton: je n’aime pas les bouteilles carrées, elles ne roulent pas mais ne valent pas un single single ou un Isley.
Pour le Mississippi, je sais qu’il y a du boulot mais je suis probablement prêt

Je n'ai pas retenu grand chose de la biographie de Jack Daniel, mais j'ai toujours gardé en mémoire que c'est un pasteur luthérien-distillateur (si si, ça existe) qui lui a appris le métier.

Si d'aventure tu passes dans le nord de l'Oise, je te servirai un Caol Ila Distillers Edition.

Il y a un rituel annuel là bas qui consiste à faire le tour des îles avec une barrique vide et de la remplir avec la même quantité d’Islay provenant de chaque cuvée; mais je retiens ton invitation qui n’a pour réciproque que ta visite du nord du département du Pas de Calais. Je suis également fan des whisky japonais.

Bonsoir Alain, pasteur luthérien distillateur  certes nous avons aussi nos hommes de l'Eglise romaine qui  l'ont largement précédé:
Dom Perignon, le chanoine KIR et anni konpwann  an-nou monpé,li gran ,li anplis gran Pèrlaba. Autrement dit le Père Labat qui a transformé le tafia des Britaniques en excellent rhum par l'apport de ses connaissances en matière de production et de concentration du jus de canne et bien évidemment  de  distillation de type cognaçais. 
Lanmytié

J-Pascal

Pèw Laba ! Kouman man pa sonjé moun ta la  ? Té an gwan misié ! An bienfétè ! Alé, poté dé ti-punch ban nou.

Ça, je l'ai dit un soir au bar du Club Med de Sainte Anne. La serveuse nous demande : What do you want to drink ? Je lui répond  poté dé ti-punch ban nou, apportez-nous deux ti-punch. Elle fait des yeux ronds et dit : Je ne comprends pas. Aimable, je lui réponds : comme nous sommes dans un club français, que je ne suis pas supposé parler anglais et que nous sommes en Guadeloupe, je vous réponds en créole. Elle a fait la gueule.

Alain Degny a écrit:Elle a fait la gueule.

Déjà une travailleuse détachée. Et elle a ramené les punchs ou pas ?

Et concernant la production de breuvage alcoolisé par les hommes de Dieu, n'oublions pas les bières d'abbaye, et en particulier les bières trappistes, industrie rendue nécessaire par la tradition d'accueil des bons moines, le besoin d'étancher la soif de leurs hôtes, et l'insalubrité de l'eau "pure" à l'époque.

Et la Chartreuse .... Et la Bénédictine ... Et la Sénancole ... Et la Jouvence de l'Abbé Soury ... Et les caves des Hospices de Beaune ...