Doublage cuivre

Cette nouvelle rubrique est issue d'une suite d'échanges parus dans le cadre du chantier de la Victory de Sergal d'Erik. Compte tenu de l'importance du sujet, tant sur le plan de l'évolution de la construction navale que de la nécessité pour les modélistes de bien le maîtriser, nous avons décidé de le traiter à part et de le développer.

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Voir ci-dessous le cuivre de l'USS Constitution :








Et le cuivre du CUTTY SARK suite à sa dernière restauration et qui n'a pas vu l'eau de mer bien à l'abri sous sa verrière :

Ces photos démontrent qu'il n'y a que deux façons de traiter ou non le revêtement en cuivre de nos modèles :

Le laisser brut et brillant = on expose un modèle qui vient d’être revêtu de ses plaques en sortie de chantier et avant même d'être mis à l'eau. Car l'eau de mer fait très vite son effet.

Le traiter pour avoir un effet vert de gris avec les nuances plus ou moins foncées naturelles qui virent au brun noir par endroit. Voir les photos plus haut de l'USS CONSTITUTION.
Après chacun fait suivant ses gouts.
C'est ce que j'ai choisi et que l'on voit très rarement.

Le  tout dans ces choix, c'est de savoir si on fait notre modèle sortant de chantier, (ce qui est
le principe) ou d'un modèle qui revient de campagne, où là, il ne faut pas se louper sur tout ce qui est fatigue et vieillissement.  
Voir le traitement qu'a fait Yoann sur la Marie Jeanne.

Il y a entre les deux aussi
Apparemment certain doublage sont en laiton ...

Je ne pense pas Yoann,surtout sur la Victory...

Pour le Victory biensur ...
Mais sur la photo de la Constitution j'aurais eu le doute

Yoann a écrit:Pour le Victory biensur ...
Mais sur la photo de la Constitution j'aurais eu le doute

Le HMS VICTORY comme l'USS CONSTITUTION étaient bien avec un revêtement cuivre.

Yoann a écrit:Il y a entre les deux aussi
Apparemment certain doublage sont en laiton ...

Jamais entendu parler de doublage en laiton.
Y a t'il des exemples ?

Moi non plus, en tout cas dans la réalité. Déjà en anglais le doublage se dit copper sheathing. Cela ne laisse pas beaucoup de doute sur la nature du doublage.

Par contre, il y a eu bien avant le recouvrement cuivre l'utilisation de plaques de plomb.

ERIK a écrit:Par contre, il y a eu bien avant le recouvrement cuivre l'utilisation de plaques de plomb.

C'est étonnant mais oui 
Laurent

Pffff je sais plu ou j'ai vu cela pour des petites unités.. peut être des essais ?

Blaise Olivier parle du doublage en bois, et que autrefois des toiles de plomb. Et que dans quelques ports avec des clous dont les têtes ne laissent entre elles aucun intervalle (mailletage).

La protection par plaques de plomb date de l'Antiquité, les Romains l'utilisaient déjà.
Mi XVIIIe siècle, on reprendra cette technique, mais les plaques étaient fixées avec des clous en fer et plongés dans l'eau salée, ces deux métaux formaient un couple électrolytique et rapidement le doublage se détachait. De plus le plomb se salissait très vite.

Dans l'intervalle on utilisait le courroi que tout le monde connaît ou le mailletage évoqué par Yoann. Mais ces clous à large tête plantés quasiment à touche-touche rendaient la coque très rugueuse et si la rouille donnait des crampes d'estomac aux tarets, elle était tout aussi nuisible au bois.

C'est en 1761 que les Anglais essaient le doublage cuivre / clous cuivre sur la frégate Alarm et c'est un succès immédiat. Ainsi protégé, un vaisseau de la Compagnie des Indes gagnera deux mois sur un voyage Calcutta et retour. La toxicité des sels de cuivre empêchait la prolifération des parasites, la coque restait propre longtemps et la marche du navire en était améliorée.

L'inconvénient du doublage cuivre, c'est son coût. Les Anglais le généralisent rapidement sur les bâtiments de la RN, les Français rechignent. En particulier durant la guerre d'indépendance d'Amérique, nombre d'officiers se plaignent de voir s'échapper les bâtiments anglais qu'ils chassent, du fait de leur vitesse supérieure (cf. La Marine de Louis XVI de Patrick Villiers).

Merci pour ces précisions.
Le coût du doublage en cuivre était démentiel pour l'époque.
Etait'il utilisé sur la marine marchande ?

En général non, pour le motif exposé. Les navires d'expéditions prévus pour devoir faire de longues circumnavigations le seront plus tard. L'Endeavour de Cook ne l'est pas. 10 ans plus tard, la Bounty, qui n'est pourtant qu'un modeste charbonnier de Whitby, le sera après son rachat par la RN.

Autre technique employée précédemment, le doublage de la coque avec un bordé de planches sacrificielles.

ERIK a écrit:

Yoann a écrit:Il y a entre les deux aussi
Apparemment certain doublage sont en laiton ...

Jamais entendu parler de doublage en laiton.
Y a t'il des exemples ?

 
Juste pour information : 
Bien que le laiton soit moins onéreux que le cuivre, étant donnée sa moindre teneur en cuivre il est beaucoup plus rigide donc plus difficile à mettre en oeuvre à froid. Sa production nécessite en outre des travaux de métallurgie supplémentaires (alliage cuivre/zinc) alors que le cuivre est produit directement à partir du minerai.

Bonjour à tous,

Il y a quelques années de cela ,j'ai pêché un morceau de cuivre qui peut être un morceau de doublage.
Il était situé à environs 70 milles du port de Kinsale en Irlande.
le morceau fait 33 cm de large ,les têtes de clou restant :8 mm de diamètre . la longueur est inconnue car le morceau est déchiré.

Bonne pêche! t'ais tu dis! Mais c'est vraiment beau ce que tu as remonté,
même si à la criée ils n'en ont pas voulu.
Tu le gardes soigneusement j'espère.

Ah ça c'est une belle trouvaille.
Quelle épaisseur fait cette plaque ?

Bonsoir Erik,
c'est vrai , j'avais oublié l'épaisseur, environ 1 mm.Elle est assez rigide , on peut voir des traces de recouvrement sur la deuxiéme photo.

Sache Daniel que j'ai conservé tout ce que j'ai pu pêché pendant toutes ces années au large.
Bouteilles, clous, des morceaux de bois improbable , vertèbres  de cétacé, cailloux des endroit de pêche ; Labadie , Bishop, Small, Galley.
je crois que j'ai fait devenir chèvre ma chère épouse .

Et bien moi aussi j'ai fait une bonne trouvaille cet après-midi.
Sur une plage de galet de la presqu’ile de COZON, un élément verdâtre parmi les galets a attiré mon attention. Et c'est en voyant les deux clous pointes carrés et têtes rondes encore fichés dans cette petite tôle de cuivre que je me suis souvenu de la plaque de Michael qu'il nous a montrée hier.
Quelle coïncidence !

Ce fragment de plaque complétement enroulé par les ressacs des vagues sur les galets depuis un sacré bout de temps à complétement froissé la tôle cuivre.
Pour info, celle-ci fait 0.75 à 0.8 mm d’épaisseur.
Le clou en cuivre vient du trou carré de la tôle. Il fait environ 40 mm de longueur et la tête ronde environ 15 mm.

C'est fabuleux ! Cette tôle de cuivre......on dirait un poisson.....!!!!

Formidable!

pive a écrit:C'est fabuleux ! Cette tôle de cuivre......on dirait un poisson.....!!!!

Bien vu pour l'image du poisson ! 

Je remonte un peu le sujet et la discussion  sur la nature du doublage, on parle plus haut de l'emploi de laiton pour le faire. Par expérience je conteste cette hypothèse, le laiton ne vaut rien à la mer, cet alliage .Composé de cuivre et de zinc subit la corrosion qui fait disparaître ce dernier composant à une vitesse vertigineuse. Ne reste alors le cuivre complètement dégradé . Je pense que, si cette expérience a pu être faite, elle n’a pu être appliquée.