RED DRAGON JONQUE PIRATE

Un grand merci pour toutes ces informations.

Et "Chef oui Chef" je vais coudre les laizes... et même les ourlets mais en attendant elles séchent tranquillement et il faudra que je trouve la bonne couleur de fils.

Mais beaucoup de travail encore avant d'en arriver là : bordage de la coque et bordage du pont.

Je vais aussi chercher les produits sur le net.

Je viens de terminer la lecture du post d'Alain sur l'HMS Surprise et effectivement le brunissage des canons et des ancres donne un cachet particulier... Je m'en servirais c'est sur.

Ta question sur les pirates chinois.

Il y a bien sûr quelques similitudes entre eux, mais les pirates d'Asie sont très différents de ceux des Caraïbes. Ceux-ci séviront en gros pendant deux siècles, leurs confrères asiatiques depuis la nuit des temps et jusqu'à la seconde moitié du XIXème siecle, quand la supériorité navale européenne les anéantira. Ce que les dynasties chinoises successives n'ont jamais réussi à faire.

Il y a:

les Tankas, les peuples de la mer, pauvres pécheurs qui se transforment en pirates, les mois de mousson, quand le poisson est rare, pour reprendre ensuite leur activité traditionnelle.

Les pirates et contrebandiers issus des milieux ruraux, qui fuient la pauvreté.

Les wokous. A l'origine, des pirates japonais qui font des raids côtiers en Chine et en Corée. Le nom subsistera bien après que les équipages soient devenus chinois.

A la fin du XVIIIème et au début du XIXème, c'est l'âge d'or de la confédération des pirates. Une véritable armée navale qui battra la marine impériale. Jusqu'à 1800 bâtiments et 80 000 hommes.

La confédération est une structure pyramidale, avec à sa tête un (une) chef omnipotent. Les capitaines prennent ses ordres et ne peuvent lancer une expédition sans son accord. On est loin de l'artisanat besogneux des Barbe-Noire, agissant en solitaire.

Un code de conduite régit le monde des pirates. Violer une prisonnière est puni de décapitation. Le déserteur repris se voit couper une oreille. On est loin des capitaines élus par leurs équipages et pouvant être démis et des chasse-parties caribéennes prévoyant une sorte d'assistance sociale aux pirates blessés, mutilés et à leurs veuves.

La piraterie chinoise est une mafia avant l'heure. Elle kidnappe, rackette, offre sa protection aux commerçants et armateurs moyennant finances, trafique, attaque les villages côtiers et le long des fleuves et outre qu'elle dépouille les navires marchands, sert éventuellement comme mercenaire (Guerre civile viêtnamienne, fin XVIIIe).

Leurs ports d'attache sont Canton et Macao. Leurs résidences permanentes, les îles au large de la côte, voire celles devant Kyushu, les Japonais fermant les yeux, quand leurs relations avec la Chine sont tendues.

Dernière similitude avec la Caraïbe: Les amnisties. Les pirates malins en négocient régulièrement avec les autorités, ce qui leur vaut une fin de carrière dans l'aisance, puisque ils recoivent des titres ou comme Madame Ching, qui ouvrira un bordel, des maisons de jeu et s'éteindra paisiblement, grand-mère, à 69 ans.

Cela peut paraître un peu long et pourtant, je n'ai fait qu'effleurer le sujet.

Ah si! Madame Ching apparait dns l'opus 3 de Pirates des Caraïbes, qui n'est pas à un anachronisme près.

Cher Alain : MERCI !!

Je suis ravie de toutes ces informations et je t'assure que ce n'est pas assez long à mon gout : c'est intéressant et passionnant en même temps et je suis bien contente d'en savoir un peu plus.
Un question pourtant : j'ai lu partout ou presque "la célébre" jonque Red Dragon... Pourquoi est-elle connue ?

Je me souviens de Mme Ching oui !! et je vais essayer de revoir Pirates des Caraïbes 3 pour avoir un aperçu des jonques du film, pour me donner des idées.

Néanmoins je suis surprise qu'une femme ait pu avoir une telle place en Chine, lorsqu'on connait le peu de considération pour le sexe feminin...

Concernant Kyushu et les relations du Japon avec la Chine, rien n'a vraiment changé : les deux pays sont toujours à couteaux tirés et adeptes du status quo.

Dans ton article sur les jonques, tu évoques (bien trop) brièvement les bâteaux tortues japonais (très proche des bâteaux tortues coréens). Les japonais ne sont pas de grands navigateurs, des pêcheurs, des marchands, quelques pirates etc. Il faut attendre l'arrivée des Portugais et des Hollandais pour que se développe une vraie marine japonaise. Dis moi si je me trompe ?

Par contre il est intéressant de savoir que se sont développées au sein de certaines écoles d'Arts Martiaux, des techniques de rames... Seuls les Samouraï avaient l'autorisation de porter une arme... les paysans et les pêcheurs ont appris à se défendre avec ce qu'il leur restait ! On retrouve aujourd'hui ces techniques au sein de l'Aïkido, du Kobudo et du Ju Jutsu notamment.

J'aimerai bien que tu m'en dises plus sur l'histoire des Wokou.

Sinon pour revenir au Red Dragon : j'ai bordé le pont et recommencé le bordage de la coque. J'avance doucement mais prudemment

jerome un petit topic sur le vieillissement de la peinture serai le bienvenu pour les neophytes que nous sommes:
je connais quelques effets en maquettisme d'aviation tel le bronze+sel fin pour obtenir de la rouille mais si tu as cela je suis preneur!

salut a tous pour le brunissage des canons de mon san juan j'ai tout simplement fait une patine avec de la peinture a maquette noir satinée avec un coup de chiffon avant que celle ci ne seche et le resultat est très sympa en plus ça evite de devoir acheter un produit spécial enfin chacun fait comme il veut.amicalement l'tatoué.

Un topic ! un topic ! un topic entièrement d'accord et toi aussi tu peux t'y mettre ofencer29350 car je ne pense pas être la seule à ne pas connaître la méthode imitation rouille...

Pour terminer avec le post d'Alain : si vous voulez en savoir un peu plus sur Madame Ching, il existe un film sorti en 2004 "En chantant derrière les paravents", qui raconte son histoire et ses aventures.

Quand à moi : je borde... tu bordes...

j'ai aussi quelques questions pour la suite du bâteau :

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Quand on regarde les voiles (comme sur beaucoup de photo de jonque), on voit souvent l'une d'entre elles qui montre les lattes de bois si particulières aux jonques : pourquoi ?

Ici les laizes sont verticales et non pas diagonales : réaliste ou pas ?

A la proue se trouvent 3 idéogrammes chinois : le nom du bâteau ou autre chose ?

On peut aussi apercevoir l'intérieur de la muraille peinte en rouge mais de quelle couleur est le pont ? j'ai une préférence pour un noir ou un vert très foncé. Quel est votre avis ?

ofencer29350 a écrit:jerome un petit topic sur le vieillissement de la peinture serai le bienvenu pour les neophytes que nous sommes:
je connais quelques effets en maquettisme d'aviation tel le bronze+sel fin pour obtenir de la rouille mais si tu as cela je suis preneur!

Je vais essayer de trouver un moment cette semaine pour détailler ma manière de vieillir une coque peinte !

Pour ce qui est de la rouille, rien de bien compliquer ! Les palettes de peinture a l'eau que l'on donne souvent aux gosses, représente bien le pigment idéal à l'effet rouille (léger). Orange + une pointe de rouge et rien de plus.
Voilà deux photos d'un diorama que j'avais créé il y a pas mal de temps...

Clic ↓

Spoiler:

Clic ↓

Spoiler:

Je me sers généralement que de ce genre de peinture. Les possibilités sont multiples pour les jus. Il faut juste finir par les fixer à la laque à cheveux.
Je ferrais un sujet plus complet dans la semaine.

Pour le brunisseur, c'est aussi les frangins Nordin pour moi !

Ah oui très réaliste : c'est bluffant !

oki le brunisseur et le neutraliseur sont commandés

Voila l'intérieur de la bête:

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Seul le débord des allonges de couples et les lisses d'appui sont rouges. L'intérieur du pavois est vert. Le pont est bois naturel.

Les idéogrammes derrière l'œil propiatoire indiquent le nom du navire. Ne me demande pas lequel.

La collection du Science Museum est constituée des modèles exécutés par Sir Frederick Maze, qui fut inspecteur général des douanes chinoises et le premier à s'intéresser à la description des jonques. Mais les études de George Worcester sont plus techniques. Je m'en tiendrai pour ma part à sa description des laizes diagonales.

Les lames de bois caractéristiques sont ligaturées sur la face des voiles, côté mât. En général, les voiles sont du même bord. C'est encore une particularité de ce modèle d'avoir les deux voiles principales, l'une sur bâbord, l'autre sur tribord.
Peut-être pour une optimisation de leur orientation, comme sur les navires à voiles latines de Méditerranée, Mer Rouge...

On remarque sur cette Fukien, comme sur le Red Dragon, qui est une Kwangtung, un cabestan de type européen. Il sert à manœuvrer les voiles, pas les ancres. Tu pourras donc supprimer un des guideaux qui se trouve au droit du grand mât et l'installer derrière le gouvernail pour pouvoir le remonter. AL a mis des guindeaux partout, sauf là où il est indispensable.

Merci pour ces éclaircissements Alain. Pour le reste Google va être mon ami parce que je ne sais pas ce que c'est qu'un guideaux........ Voila j'ai trouvé guiNdeau et j'ai compris

As-tu une image des laizes en diagonale que je puisse voir leur écartement ?

Un guideau est un guindeau qui n'a pas terminé sa croissance orthographique. Elle n'est achevée qu'à la ligne en dessous.

Je ne dispose que de ce dessin de Worcester.

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Il y a 16 laizes.

Sur le bouquin, la largeur de la voile est de 43 mm. Soit, reporté sur l'échelle, 26'. D'où 26 x 0.305 m = 7.93 m
Largeur d'une laize: 7.93 : 16 = 49.6 cm. Disons 50 cm, ce qui est réaliste.

Génial !! parce que j'avais plus l'idée de diagonales suivant le cours des bambous de structure de la voile.

Par contre je ne pense pas respecter l'échelle sur mes voiles : 50 cm au 1/60 ça risque de ne pas faire très joli... mais je ferai un essai quand même.

Merci merci

kristy 90 des que je peut je ferai un petit topic "rouille" mais rien de sorcier:
le sel fin ne sert qu'à imiter l'aspet mordu du metal!

super sympa de ta part merci

Tu as tout à fait raison, Kristy. L'important est de donner un aspect réaliste.

D'ailleurs, sur des répliques contemporaines de jonques de mer, comme la Princess Taiping, les laizes sont beaucoup moins nombreuses (Je parle des répliques à caractère historique, pas des jonques pour touristes de la baie d'Ha Long).

Tes questions en suspens.

Je n'ai rien trouvé sur le "célèbre" Red Dragon. Il a bien dû exister puisqu'il y a une grande similitude entre la jonque de luxe et le kit. Il y a donc un plan de référence. Mais où et de quelle époque? Mystère.

Autant les auteurs sont prolixes sur ceux des Caraïbes, autant il y a peu de choses sur les pirates chinois. Le seul ouvrage complet et sérieux, The pirates of the South China coast 1790-1810, de Dian H. Murray, est introuvable.

Idem sur les Wokous. Je ne vais pas te citer les articles de Wikipédia, pour avoir l'air de connaître.

Ce que je sais, c'est qu'ils sont le produit des luttes féodales qui déchirent le Japon au XVe et XVIIe siècles. Des Seigneurs de la guerre, les Daimyo, organisent des raids vers les côtes chinoises, sur des bateaux de 36 m, à fond plat, inadaptés à ce type d'expéditions et au transport de gros volumes. Jusqu'à 300 personnes s'entassent sur ces embarcations peu fiables.

Une partie de ces pirates va s'acoquiner avec leurs collègues locaux et se fixer en Chine. Ils travaillent pour le compte de familles commerçantes de Canton, qui écoulent leur marchandises et réalisent d'énormes profits.

De 1540 à 1565, le pouvoir central est impuissant conre les Wokous, qui continuent d'attaquer allègrement les navires impériaux, malgré les décapitations pubiques de pirates capturés.

Ces Wokous sont gonflés. Ils remontent les fleuves, attaquent les villages et iront jusqu'à pénétrer dans les faubourgs de Nankin.

Leurs pillages finissent par les rendre impopulaires. En 1550, l'empereur pique un coup de sang. Il modernise l'armement de ses troupes, fortifie les villes et augmente les garnisons. La piraterie s'en ressent. Parallèlement, il assoupli sa politique commerciale, à la satisfaction des grandes familles bourgeoises, qui ont donc moins besoin des pirates pour s'approvisionner. Et en 1554, il autorise les Portugais à entrer dans Canton. Une page se tourne pour les Wokous.

Source (Wokous): Philippe Jacquin, Sous le pavillon noir. Gallimard.

voilà j'ai refais un essai rouille:
à la gouache une bonne noisette d'orange
ajouter une pointe de rouge,puis une petite pointe noire et
mélanger sans trop!
remettre au centre une petite noix d'orange enecartant au pinceau en étoile puis saupoudrer de sel fin
avec le pinceau noyer le sel
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voilà!

L'effet est vraiment réaliste : je suis impressionnée surtout que ce n'est pas compliqué à faire ! super merci pour le tuto

Alain : je suis comme toi, j'ai trouvé quelques informations sur les wokou sur wikipédia mais rien de plus et je suis bien contente de ce que tu m'as écrit ! C'est intéressant et ça donne envie d'en savoir plus... je vais essayer de contacter mes amis japonais pour voir s'ils peuvent faire quelques recherches pour moi (ça risque de prendre un peu de temps)

Sinon il me reste deux lattes à tailler et à poser de chaque coté de la coque, ensuite énorme ponçage et photo....

Je me suis inspirée des posts des membres du forum pour faire le mieux possible mais je dirai quand même que mon travail est passable à coté du leur

J'ai commencé la chaloupe et le gouvernail en attendant.

Je suis encore là demain et ensuite je dois m'absenter une semaine : je ne me vois pas emmener mon bâteau à l'hôpital mais ça me tente

Merci à tous pour votre soutien et vos conseils

Donc, demain, photos.

Une chose très réaliste (et indispensable dans la réalité) que tu pourrais rajouter, ce sont les potences pour recevoir les vergues et leurs voiles (grand mât et misaine), lorsqu'elle sont abattues.

Pour rester dans notre thème japonisant du jour, elles ressemblent à des torii. On les voit sur les photos que j'ai postées au début du topic sur ma jonque (modèles sur plans). L'ensemble vergues, voile et lattes pouvait atteindre plusieurs tonnes et il n'était pas question d'encombrer le pont.

Bien sûr, ce ne sont que des suggestions...

Ah ben voila : je me demandais ce qu'un torii pouvait bien faire sur une jonque chinoise...

Je vais voir ça de plus prêt alors

ofencer29350 a écrit:voilà j'ai refais un essai rouille:
à la gouache une bonne noisette d'orange
ajouter une pointe de rouge,puis une petite pointe noire et
mélanger sans trop!
remettre au centre une petite noix d'orange enecartant au pinceau en étoile puis saupoudrer de sel fin
avec le pinceau noyer le sel
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voilà!

Difficile d'adapter cette technique sur un modèle de petite échelle !
Ceci dit, la technique du sel est parfaite pour représenter une peinture écaillée par la rouille, si l'on gratte délicatement l’excès de poussière de sel sous la peinture !
Un peu comme sur ce diorama au 1/25 :

Clic ↓

Spoiler:

Merci Alain pour toutes ces infos passionnantes ! Ce forum devient une vraie encyclopédie navale !

c'est pourquoi je l'utilisais sur des models d'avions apres est ce adaptable en modelisme marin?

Bonjour,

Pour avoir de la vraie bonne rouille je prends de la paille de fer (pas du tampon jex qui est en inox et avec du savon) fine, un passe-café avec un filtre et de la javel. Si je veux des morceaux je place la paille de fer dans le filtre, je verse la javel, je rince et après 2/3 jours de séchage j'ai des filaments de rouille. Si je veux une sorte de boue pouvant être ajoutée à du vernis ou de la peinture, je bouche les trous du passe-café pour laisser la javel agir plusieurs jours. Un bon rinçage (toujours dans le filtre) et après séchage j'ai de la poudre de rouille. Truc très utilisé en modélisme ferroviaire pour représenter les ferrailles au 1/87.

Vraiment très intéressante vos différentes techniques de rouille : je garde ça bien au chaud dans ma tête car cela peut servir

Je suis plutot à la recherche d'une technique de vieillissement de la coque... je n'ai pas idée de la manière dont vieilli un bâteau en bois sur l'eau...

Impatiente de vous lire à mon retour dans une semaine

Merci merci

kristy90 a écrit:Merci pour ces éclaircissements Alain. Pour le reste Google va être mon ami parce que je ne sais pas ce que c'est qu'un guideaux........ Voila j'ai trouvé guiNdeau et j'ai compris

Bonsoir Kristy,

Très heureux de compter une femme dans notre repère de machos.

Je vois que Maître Alain a oublié de t'expliquer ce qu'est un guindeau. Aussi, vais-je réparer cet oubli : il s'agit d'une sorte de cabestan horizontal. Je n'ai pas de schéma d'un guindeau chinois mais voici des schémas de modèles européens

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Le principe est simple, on fait tourner le tambour au moyen de barres qui sont enfilées dans les encoches des extrémités et le boute s'enroule autour du tambour. Il y a un système de cliquet, comme dans les treuils, qui évite que le cordage ne reparte dans l’autre sens dès qu’on lâche la barre de manœuvre ….. et, incidemment, aux marins de prendre les barres dans la figure .....

Bonne soirée,