LA SANTA MARIA 1/65e d'Artesania Latina Version du kit 2014

Après plusieurs jours de travail acharné voici le résultat :



Vous noterez le travail nickel et le choix de couleurs typique de l'époque.
Juste le canon qui n'est pas à l'échelle mais sinon c'est parfait !  
Je suis particulièrement fier de l'ancre. 

Tu vois Ric... Tu n'aurais jamais dû accepter d'accueillir mes gars sur ton chantier.
Il était temps que tu me les renvoies. Ils sont capables de tout...

M. Playmobil n'a pas vérifié ses sources. C'est la Santa Ana, à qui ses couleurs criardes ont valu le surnom de Pinta.

Il est sûr que le Wambrechies a fait son oeuvre : mes gars ont ramené une barrique de genièvre. Les tiens ont dû forcer la dose

La nouvelle "cuadrilla" (équipe) venue de Galicie au Nord de l'Espagne est arrivée, elle renforcera mon équipe de hollandais qui trainait depuis le départ des hommes de Janiel pour Palos. 
Ils ont complètement démembré la chose et tout reconstruit.
En leur honneur cette nao sera baptisée "La Gallega".


Ici une partie du plancher de cale avec l'emplanture du grand mat renforcée.



Une vue générale de la charpente, tous les baux posés ainsi que les couples intermédiaires.
La pose à clin du bordé de la voute de proue est quasiment finie.  Au préalable, une poutre en arc a été taillée dans la masse puis cintrée. Ensuite le bordé à clin y a été collé. L'arc intérieur a été affiné à l'aide d'une lime demi-lune.


Vue d'un peu plus près.  On distingue quelques épontilles de cale et les deux accès vers la cale.

C'est très chouette, ce que tu fais. Bien propre et tout et tout. Quand vas-tu commencer à border la coque ?...

janiel a écrit:Il est sûr que le Wambrechies a fait son oeuvre : mes gars ont ramené une barrique de genièvre. Les tiens ont dû forcer la dose

j'adore !!

Outre que c'est un très beau travail, on appréciera les connaissances historiques et l'humour de Ric, qui par le biais d'une boutade, rappelle que Juan de la Cosa, l'armateur de la nao, l'avait baptisée la Gallega. 

C'est l'occasion de redire aux oublieux que le nom Santa Maria est uniquement mentionné par Fernando Colón, dans sa flatteuse biographie de son père.

Ceci dit, il est concevable qu'en tant que navire amiral, elle ait été dédiée à Marie, personnage symboliquement plus élevé dans la tradition chrétienne, que Santa Ana, sa mère et que Santa Clara, patrone de Palos, noms véritables des deux caravelles, passées à la postérité sous leurs surnoms.

Belle réalisation et là on apprécie vraiment les volumes

Par contre le bordage sera délicat je pense...ça ne t'inquiète pas ?

Une belle charpente , bien joué.  

Le bordé va être difficile je le voie déjà avec les 3 virures que j'ai fait au niveau du livet de pont.  Je compte sur le premier bordé pour m'entrainer et puis un bon coup de mastique pour rattraper les erreurs.  Avec une base bien lisse le deuxième bordé devrait être moins dure.
J'espère juste que lorsque l'on regardera l'intérieur de la cale, le premier bordé soit potable de ce coté là.
Je m'y met bientôt, encore quelques épontilles, les pilers/escalier (quel est le terme exacte pour ça ? voir photo), le support du palan au fond de la cale, et d'autres petits détails impossibles à réaliser si la coque est totalement fermée.

Avant d'aller me coucher, une photo des travaux de cette soirée.  J'étais tellement concentré que je n'ai pas vue le temps passer.


Chaque bord de latte a été passé au crayon noir avant de coller pour simuler le calfatage.
Devrais je marquer également les clous ?

Bonjour Ric,
Pour le calfatage on m'a suggéré le suif d'hérétique... On y songe, on y songe !
Marquer les clous ? Pourquoi pas. Mais au 1/65, cela risque d'être difficile.
As-tu prévu les pompes de cale ?
Pour le bel aspect du côté intérieur visible de la coque, pourquoi pas un vaigrage en lattes de poirier entre chaque couple de 0,5mm d'épaisseur pas plus (plus facile à mettre en place lorsqu'il n'y a pas de superstructures ni de baux...
Bon courage !

Pour tes épontilles j’émets un doute, en général, les marches sont creusées dans la poutre, elles ne sont pas débordantes...

Pour les échelles, un truc comme çà ?
C'est taillé dans un tasseau de poirier 5x5mm. Pour du 1/65ème on pourrait prendre du 3x3 ou du 4x4 :




A vrai dire, ce n'est pas trop une épontille, réservée au report des poids sur la quille. C'est plutôt un semblant d'échelle fixe...

C'est ce qu'on appelle une épontille à échelle, par contre les encoches sont disposées en quinconce de part et d'autre du poteau (de l'épontille)...

Je n'ai peut être pas bien interprété le plan de Pastor, voici la photo :



Je préfèrerais aussi creuser l'échelle dans la masse, c'est plus simple et en plus ça me parait plus pratique (moins d'encombrement et moins cassable)

Et oui Janiel je pense placer les deux pompes, je ferais les trous dans le pont ces jours ci.

Ric a écrit:Je n'ai peut être pas bien interprété le plan de Pastor, voici la photo :

....

Visiblement il n'y a pas d'erreur d'interprétation... C'est pour ça que je ne faisais qu’emmètre un doute, n'étant de loin pas un spécialiste de cette époque (voire un spécialiste tout court)...

Mais le principe m'interpelle toujours autant..

A propos des pompes, en regardant d'un peu plus près le schéma de la pompe j'en arrive à la conclusion que je dois l'adapter à ma sauce en imaginaire.  Ce n'est qu'un petit détail, j'en fait le résumé.

Pastor présente le détail, un long tube descendant jusqu'à la cale, un "sac" en cuir(LEATHER VALVE) lesté et fixé à une longue tige (ROD) et hop on tire vers le haut grâce à la poignée (HANDLE)
Mais je m'imagine mal 2 marins tirer une tige de 5 mètres de haut en pleine mer et la remettre dans le trou.



Ma première impulsion serait de remplacer cette tige par une corde comme le classique et rudimentaire puits d'eau sur terre(une corde, un seau et du muscle).

Ou bien est ce vraiment une espèce de pompe qui ferait pression en tirant vers le haut (comme une pompe de velo inversée ou la classique pompe àeau manuelle comme on en voit encore aujourd'hui).  Le sac de cuir plein et gorgé d'eau serait jointif...  Deux hommes feraient un mouvement de haut en bas d'un demi mètre environ et la pression ferait le reste.  
Est ce physiquement possible ?  Un spécialiste en pompes par hasard parmi vous ? 

Au final, ça ne change rien à mon montage, visuellement on aura juste une poignée mais comment ça fonctionne la dessous...ça me turlupine.



J'ai laissé une pompe en position haute et l'autre basse pour montrer comment ça marcherait...

Le parapluie de Pastor me parait hautement improbable. Par contre, il s'agit bien d'un modèle primitif de pompe à succion, dont la poignée horizontale sera rapidement remplacée par un bras articulé.

Le tube est en bois d'orme, d'ou, par métonymie, le nom anglais de la pompe , elm tree pump. Il est percé en son centre. Cette colonne creuse reçoit les éléments qui permettront de faire remonter l'eau par pression: une tige de métal et deux boites munies d'un clapet anti-retour en cuir. 

La tige métallique appelée généralement et entre guillemets, "spear", fait un mouvement de bas en haut, entraînant les deux boites, l'une haute, l'autre basse, qui sont ceintes de cuir pour l'étanchéité. 



L'eau est aspirée dans la boite basse, monte au fur et à mesure par pression, passe dans la boite haute et est refoulée sur le pont par un orifice (qui deviendra un tube) sur le pont.

Les pompes de la fin du XVIème siècle ne sont pas connues. Celle décrite ici est basée sur celles retrouvées sur le Vasa. Elles sont néanmoins crédibles, ce type de pompe ne subira que des améliorations de détail et restera en service, entre autre sur les petits bâtiments, jusqu'au XIXème siècle.

Elles sont toujours en usage sur les navires français, à la fin du XVIIIème. Depuis le début du siècle, les Anglais ont développé un système plus sophistiqué: les pompes à chaînes, qui se généraliseront dans la seconde moité dudit XVIIIe. 

Ces chain pumps sont l'aboutissement des roues à godets chinoises, que l'on trouve sur le flanc intérieur de certaines jonques, dès le début de notre ère. Si vous vous souvenez du début des 55 jours de Pékin, on peut également y ligoter un missionnaire luthérien.

Quand les Anglais font une prise française, ils l'équipent de chain-pumps. Mais par sécurité, ils conservent les pompes à refoulement comme moyen de secours.

Dessin: Brian Lavery The Colonial Merchantship Susan Constant, 1605.

Qu'ajouter de plus, devant tant de connaissances ?!...
Au chantier Don Janiel (où du fait des côtés ouverts des bateaux produits, les pompes de cale ont intérêt à débiter) on a fait comme Ric : un tube, un fil de laiton rigide et soudé au-dessus, un grand manche en laiton, perpendiculaire. Le manche en bois trop gros ne respecte pas assez l'échelle, même au 1/50. Alors, au 1/65 !...

Information de valeur, merci.  Je vais du coup faire des recherches sur le système à godet sur les jonques.  Très interessant tout ca.

Suite des travaux:

Les épontilles à échelle



Le cabestan fonctionnel.  Il tourne sur un axe fixé au fond de la cale.   
Et les pompes avec un matelot à la manœuvre. (squelette de métal pour le moment, je lui donnerai forme plus tard)


Et un pas à pas de la fabrication du cabestan.

Bonsoir,

Le premier bordage de la coque est fini.  Voici les photos.  Ca a mal démarré mais ça c'est arrangé avec la pratique.  Très bon entrainement pour le 2eme bordé.


2 premières virures, très très mauvais... la 3eme moins mauvaise et les 3 suivantes un peu mieux


Bordé Tribord posé non poncé (à babord juste 3 au niveau du livet de pont et le gabord et ribord au niveau de la quille pour laisser l'intérieur visible)



Bordé mastiqué et poncé.  (reste encore 3 poncages et masticage sous une lumière rasante pour bien être parfait et lisse)


Et une vue du bordé de l'intérieur, c'est potable.

Finalement pour une première fois j'en suis content mais peux mieux faire.

Récupère la sciure de ponçage. Additionnée à de la colle blanche diluée, tu pourras combler les interstices en ayant exactement la couleur du bois.

On n'est quelques fois déçu par le résultat

Alain : Pas si déçu, ce n'était que le premier bordé et j'ai appris ce qu'il ne fallait plus faire  .
Alain : J'ai un bon stock de poussière de ponçage du même bois. Serait ce utile à garder pour le deuxième bordé ?
Suite des travaux:
Toutes les préceintes sont mises en forme.  Je place juste celle du bas (environ au milieu de la coque et celle du haut de la muraille.  Toutes teintées "chêne foncé" avant de les coller pour éviter que la colle ne sature le bois et que la couleur ne puisse plus pénétrer le bois uniformément.


Mes 2 "machines" faites maison pour brocheter et cintrer à 90° 


Préceintes posées, couples tracés et on peut voir quelques virures posées à la muraille arrière.



Zoom sur les virures de la muraille.

Entre ces 2 préceintes, le calcule donne 6 planches partout et 7 à la proue.  Le brochetage étant trop fin à la proue, j'opte pour un écart (Stealer) comme sur le schéma des virures de la pinta. (merci Alain)

Toutes les virures sur cette photo ne sont pas encore collées, juste présentées.

Petites question pour me coucher un peu moins bête: faut il simuler un calfatage sur le bordé ?  Comment cette coque restait étanche sinon ?