Marseille 1764

C'est une maquette bois que j'ai démarré il y a une vingtaine d'année...

   



   

     Voila donc mon chantier naval dans l'état où il est à ce jour. L'étape suivante est la surface du pont et l'intérieur de la muraille avec les supports des canons de 3 livres...

La coque est joliment réalisée et tu as rectifié l'épaisseur des jambettes, c'est bien.

Pour l'aménagement du pont, mets-nous des photos du plan que nous puissions te guider. D'après les photos que j'ai vu sur le net, il y a des choses à corriger.

Pour l'artillerie, nous verrons plus tard.

L'étape "intérieur de muraille est toujours sur le gaz (fig. 3)

    

    L'étape suivante devrait être le doublage du pont,



     Essai de calepinage des lisses de0,5x4mm, j'avais un doute avec la Qté de bois, mais il devrait y en avoir suffisament...


    Questions: 
          - Est-ce que je ne devrais pas poser le doublage (lisses 42) du pont avant de poser les parapets 40 et les renforts 41 (voir fig.3 & 4)?

          - Sur le pont et cette muraille, il n'y a pas d'ouverture pour évacuer l'eau des paquets de mer, par gros temps on aura donc une belle piscine d'eau de mer ou pire on noie la goélette? C'est peut-être une idiotie, mais je peut percer des ouverture de 0,8x10mm à raz le doublage du pont dans les lattes 43 formant la fourrure de gouttière, voir fig. 4 annotée
    

Super début ! Belle coque il aurait été dommage de mettre du cuivre perso je poserai 40 et 41 apres avec un coup de lime pour respecter la côte au dessus.

Pose du plancher de pont.



Toutes les planches de pont partent du bord des ouvertures : écoutilles, claire-voies, capots de descente (en rouge).

Tu ne tiens pas compte des parcs à boulets (d'ailleurs anglais) qui sont posés sur le plancher.

les planches de pont faisaient en moyenne 6 m, mais elles peuvent faire plus ou moins. Le charpentier travaille à l'économie, il ne s'amuse pas à gâcher du bois pour le plaisir de faire un calepinage régulier.

La gouttière, pièce 43, est biseautée pour évacuer l'eau sur le pont. Telle qu'elle est  sur le kit, elle ne sert à rien. Elle est continue d'un bout à l'autre du navire.

Les dalots sont ronds. Percer la gouttière et la muraille en diagonale avec un foret de 2 mm. Ils sont au centre du navire là où le plancher est le plus bas. Tu en perces trois. Les dalots sont au ras du plancher comme tu les a prévus.

Tu oublies tous ces ridicules affûts de pierriers. Ils sont posés sur fourche sur le plat-bord.

- Pose du plancher de pont:
     Je prend note de ne pas tenir compte du calepinage entre les ouvertures. J'ai reporté sur un plan les 5 ouvertures que j'ai recensé. Pour le parc à boulet, il n'y en a qu'un seul devant la grande claire-voie.

 

- Implantation dalots:
    voir sur le plan çi-dessus l'implantation entre les couples 4-5, 5-6 et 6-7.
    Je prend note pour la gouttière, qu'elle sera biseautée et continue d'un bout à l'autre du navire. elle est constitué d'une lisse de noyer de 2x2mm (belle séance de ponçage en perspective pour obtenir un biseautage uniforme)

  

     Pour le perçage des 2x3 dalots, voir croquis çi-dessous car cela ne va pas être des plus simple.



     Si je perce en une fois depuis le pont, j'aurais bien un trou rond de 2mm de diamètre au niveau du pont mais je vais avoir une ouverture grande comme un ballon de rugby dans le bordage externe... J'envisage d'amorcer un percage au niveau de pont jusqu'au bordage interne en diamétre 1,2 ou 1,6 mm. En j'amorce un deuxième percage à l'horizontale depuis l'extérieur dans le doublage lisse 38 en diamètre 2mm. Avec une aiguille je vérifie la jonction et l'alignement des 2 percages. Je finalise le percage depuis le pont en diamètre 2.

- Pierriers posés sur fourche sur plat-bord:
     Alain, pourrais-tu m'en dire un peu plus?;...

Des parcs à boulets, il y en a partout :





Pour les dalots, ne t'embêtes pas. perce un trou sur la gouttière et un sur la muraille. Le tout, c'est qu'ils soient alignés. Personne n'ira voir si le perçage traverse la muraille.

Pierrier sur fourche :

Bonjour et mes meilleurs vœux à tous les passionnés de modélisme bois...
J'ai recherché et je recherche toujours des informations historiques sur les goélettes du XVIII siècle... Dans la bibliographie accessible sur le net, j'ai trouvé un catalogue des plans de bâtiments à voiles conservés dans les archives de la marine par Alain Erlande-Brandenburg... Dans ce catalogue au chapitre des archives du port de Cherbourg (page 320), il est fait référence à une goélette armé de pierrier sur pivot...

         

Est-ce que quelqu'un connais ou a ces plans et pourrais m'aider pour les visualiser, voir pour les acquérir...

Guère d'autre solution que de s'adresser au SHD, lequel est fermé comme le musées et les archives.

Le plan du perçage du dalot c'est de toi?
Je peux dire des conneries. Mais Alain ?
La preceinte ne doit pas être au niveau du pont ? Au livet on dit je crois ?
Et le dalot c'est pareil
Sur d'autre bâtiment on peut voir des bacs à boulets tout le long du pavois à côté de chaque canon

Bonjour,

    Alain, merci pour ta réponse, mais je savais hélas que les musées et les archives du SHD sont actuellement fermés...
        J'ai déposé ce post dans l'hypothèse où un membre du forum aurait sous le coude une édition numérisée de ces plans du SHD....

Rebonjour,
    Yoann, l'auteur du plan de perçage des dalots, c'est moi...
          J'avais posté ce plan annoté en réponse à un conseil d'Alain concernant l'existence d'ouvertures (dalot) pour l'évacuation de l'eau sur le pont...

Se serait plutôt ça pour le dalot et la preceinte si on peut confirmer
C'est le croquis de mon dundee

C'est pas la même époque, Yoann.

Alain Degny a écrit:C'est pas la même époque, Yoann.

C'est le perçage du dalot à 45 degré choque un peu ...

Dalots. J'ai fait des recherches complémentaires. Je ne trouve pas nécessairement ce que je souhaite. En l'occurrence le dessin de dalots ci-dessous n'est pas extrait d'un ouvrage français, mais du Construction and Fittings of the Sailing Man of War de Peter Goodwin (1).



L'auteur indique que l'angle d'inclinaison du dalot est de 25 degrés pour une meilleure évacuation de l'eau et éviter un retour d'eau.

Les dalots (scuppers) anglais sont systématiquement ronds. Les français sont ronds ou carrés (2). Mais même quand ils sont carrés, ils sont de petite taille. Voici un exemple :



J'ai choisi le cotre le Cerf (3)pour deux raisons : c'est un petit bâtiment et la goélette est l'évolution du cotre, qui lui-même est issu du bateau bermudien (4). C'est pour cela que la goélette apparaît en premier dans les 13 Colonies. Quand la France l'adopte, tout d'abord dans nos possessions antillaise, on l'appelle "bateau de nos isles d'Amérique" ou "bateau de l'Amérique".

Pour info. Les goélettes coloniales d'Amérique (5) comme la Hannah

 

ont une succession de petits dalots rectangulaires  répartis tout le long du pont principal.



Dany se référera à l'exemple du Cerf dont on remarque que la sortie des dalots est percée dans la partie supérieure de la préceinte. 

Ce qui rend compliqué le choix du percement, c'est que l'on ne sait pas où Mamoli a été dégoter cette goélette et si la position de la préceinte est correcte, ce dont je doute. D'ailleurs on ne trouve aucune trace d'un Marseille dans le Roche (6).

Sources.

1) Peter Goodwin, Construction and Fittings of the Sailing Man of War;
2) Jean Boudriot, Vaisseau de 74, tome II.
3) Jean Boudriot, monographie du Cerf.
4) Jean Boudriot, monographie de la Jacinthe.
5) Harold M. Hahn, The Colonial Schooner.
6) Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française, tome I.

Ah merci Alain pour les explications ...c'est clair
L'origine ou au moin qui a fait "les plans" c'est noté dessus si cela peut aider. Se serait étonnant vu la déco arrière que tout soit inventé ?

Tu lis quoi comme nom ? Je vois Luigi V après ça pixellise.

C'est luigi volonte
Mais il faut demander à Dany
Ça doit être sur le plan dessin complet du navire
Sur mon grétel il est précisé que luigi volonte à fait les plans sur la base de dessin de fredrik af chapman.

OK. Je vais regarder dans mon Architectura navalis mercatoria si il y a quelque chose qui aurait pu inspirer le Marseille. Chapman, c'est une référence.

Bonjour et merci pour votre discussion sur le dalot...
     Suite au premier conseil d'Alain, j'avais, afin de cerner le sujet, déjà recherché:
         - sur le net des croquis sur le dalot et j'avais trouvé chez AAMM/Neptunia des croquis de dalot de la toulonnaise signé par H. Tribet en 1948 dans la revue "Triton n°5"... Croquis qui confortait le conseil d'Alain...

                         

          - dans l'encyclopédie de W.Mondfeld, dont j'ai un exemplaire, j'ai relevé d'autres croquis sur le dalot ainsi qu'une évolution de dalot dans le temps...


    



        Concernant les plans du kit, il y a une dizaine de plans papiers au format A1, mais je les ai aussi au format pdf et ils sont tous signé Luigi Volonté...



     Pour l'instant, je n'ai pas encore posé la fourrure de goutière mais la baguette a été affiné et elle est prête à être posé et je n'ai pas encore percés les dalots car mon objectif immédiat est de boucler et cerner le sujet "pierrier sur pivots".... Dans les prochains jours, je devrais pouvoir postés quelques photos des ébauches que j'ai réalisées....

La preceinte est bien au niveau du pont.
Pour les plans c'est bien volente mais il doit être décrit sur quoi il s'est basé. C'est souvent sur le plan ou le bateau est dessiné en entier fini.

Le week-end se termine bien, voila deux problèmes résolus.

1) Luigi Volonte s'est basé sur la planche XL de Chapman. Bâtiment qu'il classe comme étant un corsaire. Il a séjourné à Brest de 1754 à 1756 pour parfaire son éducation de constructeur. C'est peut-être là qu'il voit ce navire.

2) Chapman dessine les fameux pierriers. Et cela prouve qu'il n'en avait jamais vu de pareils car c'est la seule pièce d'artillerie qui est dessinée dans son ouvrage Architectura navalis. Sans oser me comparer à Chapman, cela explique pourquoi j'ai pris ce pierrier pour une fantaisie de fabricant de kits. L'explication tient peut-être au fait que les corsaires se faisaient faire parfois des pièces d'artillerie "sur mesure". C'est Jean Boudriot qui me l'avait dit il y a bien longtemps, quand je m'étais étonné de voir des caronades de 9 sur le Renard, ce qui n'est pas un calibre retenu par la marine de guerre.

Ces pierriers tirent des boulets de 3 et il y en avait 32 sur le navire. Les deux canons sur affûts coulissants sont du calibre 6. L'équipage de 100 hommes. Provisions embarquées pour 2 mois, eau pour un mois.

Le bâtiment peut naviguer à la rame. Il y a dix paires d'avirons à bord. Sur le plan de Chapman, on voit les 10 sabords de nage (par bord).

Autre supposition. Un corsaire est un armateur privé. Peut-être a-t-il revendu son navire à la Marine qui en a fait un bâtiment d'entraînement pour les artilleurs, ce que dit Mamoli. Mais où ont-ils trouvé cette information ? Au SHD ?



Le Marseille ne figure pas dans la Nomenclature des navires corsaires français, marine de Louis XV du Cdt Alain Demerliac, mais en tant que corsaire le bâtiment portait peut-être un autre nom.

L'idéal serait de contacter Mamoli pour savoir comment joindre Luigi Volonte. Fin 2018, il a exposé ses modèles à Tarquinia au dessus de Rome. L'article sur l'expo débute par : Luigi Volonte ha l'hobby del modellismo navale. La conjugaison au présent indique qu'il était toujours de ce monde. Il doit avoir au minimum mon âge, donc être en retraite.

Bravo Alain
La description mamoli : Goélette française de 26 canons de 1764. La Marseille est une goélette française de 1764. Reconstruction d'après des dessins originaux d' époque d'un navire étudié pour l'entraînement au tir. Armée de 24 canons de 3 livres montés sur un affût spécial fixé au bastingage et de 2 autres canons de retraite du même calibre. Caractéristiques sont les 2 canons de 6 livres en chasse munis d'un affût sans roues coulissant sur un guidage spécial libre de tourner de 180 degrés. Employé comme navire-école des canonniers.

Après est ce qu'il a toujours été bateau école ?
Il bien décoré pour un bateau école non?

La description Mamoli correspond à un détail près, le nombre des pierriers, à ce qu'écrit Chapman.

Plutôt que nous poser des questions auxquelles nous n'avons pas de réponses, je vais demander à Franco Fissore si il connait Luigi Volonte. Le monde du modélisme, en Italie comme ailleurs, est tout petit. Tous ceux qui ont une certaine notoriété se connaissent. Franco lit ses mails le soir. J'aurai la réponse au plus tard demain matin.