LOUISE
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LOUISE
La naissance d’un rêve
Il y a dans la vie, des rêves, des projets, qui naissent loin dans le passé, mais souvent sans quʼils ne prennent forme. Puis un jour, sous prétexte dʼun évènement, au hasard des circonstances, ils sortent de leur sommeil, sʼéveillent pour enfin prendre vie. Mon projet dʼétude et de tentative de reconstitution dʼun clipper dʼArgenteuil, en est un bel exemple.
Au début des années 1990, motivé par la lecture du livre “Le Mystère Caillebotte“ de Daniel Charles, de plusieurs articles parus dans la revue “Le Chasse-Marée“ sur le yachting, le projet de reconstruction de “Roastbeef“ par lʼassociation Séquana à Chatou, célèbre 30 m2 CVP conçu et dessiné par Caillebotte, sont autant de raisons qui affûtent mon intérêt pour la marine de plaisance.
Désireux de découvrir cette facette du monde maritime, ma curiosité, aidée par la passion que jʼai pour la recherche historique, source primaire de toute documentation sérieuse, me conduit dans un premier temps vers le Service de la Documentation du Musée National de la Marine.
Parmi tous les dossiers que je consulte, la découverte de la revue “Le Yacht“ retient particulièrement mon attention. Cet hebdomadaire paru entre 1878 et 1968 est une richesse insoupçonnée de renseignements. On y trouve des milliers dʼinformations sur les marines marchandes, de pêches, de guerre, la plaisance. Lʼensemble est parfaitement documenté de plans de navires de toutes espèces, dʼaménagements de yachts, de détails de gréements, des règles de courses, sur la vie des clubs, on y relate aussi des récits de croisières. Jʼy ai même trouvé les plans de la fameuse canonnière Farcy.
Le n° 16 de la revue daté de juin 1878 présente le plan dʼensemble dʼun clipper dʼArgenteuil. C'est magnifique, je suis saisi par tant de beauté et dʼélégance. Le mariage parfait de la technique et de la poésie.
Petits dériveurs de 6 à 8 mètres de longueur de coque, avec en plus un bout-dehors et une bôme pouvant porter la longueur totale jusquʼà 18 m et une voilure dépassant les 100 m2 ; 112 m2 pour Lison, lʼarchétype des clippers dʼArgenteuil. Pour la hauteur, les plus grands flirter avec les 20 m de haut, soit l’équivalent d’un immeuble parisien. Cʼest très impressionnant.
Les numéros suivants de la revue présentent différents plans de ce type de bateau, des détails du gréement, des études comparatives, un article sur Lison, le champion qui gagnait presque toutes les régates à Argenteuil à son époque.
Voilà donc comment un projet est né et qui après 20 ans de sommeil dans un carton est en train de prendre vie. Mon rêve a maintenant rendez-vous avec le présent.
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Les origines du clipper d’Argenteuil
Le développement du canotage et de la plaisance sur les bords de la Seine à Argenteuil, mais plus généralement autour de Paris, à Louvecienne, Marly, Bougival, Chatou, Nogent-sur-Marne, est intimement lié au bouleversement de la société de la 2e moitié du 19e siècle.
Si avec la période du romantisme les Parisiens ont le goût pour la campagne, les bords de lʼeau, les guinguettes, canoter est le plaisir populaire par excellence. Mais cela nʼest pas sans une relation étroite avec le développement industriel de lʼépoque. L'innovation du moteur à vapeur a fait naître le chemin de fer. Pour le petit peuple, il devient facile et accessible de sortir de la ville.
Ce bouleversement de la société, ce goût pour la nature fait naître un nouveau genre d’artistes : “l’école du plein air“ qui contrairement aux paysagistes classiques qui peignaient en atelier une nature irréelle et idéalisée, ces nouveaux peintres s’efforcent de fixer sur la toile l’éphémère, le contingent, la vision fugace, l’impression de l’instant. Le mouvement impressionniste est naît sur les bords de la Seine.
Si ces peintres ont une prédilection pour les vues tranquilles des villages de la région parisienne, les sites au bord de l’eau constituent autant de prétextes à des toiles scintillantes de couleurs. Ils se concentrent sur les frondaisons ombrageant les berges, les reflets du fleuve, l’activité des nageurs, des canotiers, les mouvements des barques et la poésie des voiliers au repos. Leurs toiles sont aussi autant de témoignages des fameuses régates à Argenteuil dont les impressionnistes se sont faits les chantres. Certains d’entre eux, Renoir, Sisley, Caillebotte iront jusqu’à s’installer à Argenteuil ou ses environs.
La mode du canotage sʼest développée en France sur les berges de la Seine à Paris vers les années 1830. Dès 1850 on dispute les premières courses de bateaux à rames puis à voile. Mais la plaisance de rivière reste encore constituée dʼun ensemble hétéroclite dʼengins divers. Les canots à voile utilisés jusquʼalors gréent une petite voile auxiliaire. De construction légère ils sont lʼadaptation conjuguant les avantages de la construction des canots avec celle des voiliers du type traditionnel.
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Mais doucement il va se former une aristocratie et du simple canot à rames, lʼambition des premiers va grandir jusquʼà construire de vrais bateaux à voiles qui pour les plus passionnés, mais aussi les plus fortunés seront de véritables bateaux courses, des pur-sang de la plaisance. La plaisance française est alors en pleine évolution. C’est dans ce contexte que sont naît les clippers de la Seine et Argenteuil qui offre un plan d’eau exceptionnel devient le haut lieu de la régate parisienne.
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Mais avant cela, en 1850 lʼimportation dʼAmérique de “Margot“, un sand-bagger, bouleverse les traditions et remet en question les principes de construction des bateaux de rivière. Ce petit navire dʼun nouveau type, aux formes plates et larges, ce qui lui assure de la stabilité, équipé dʼune dérive, avec un maître couple fortement reculé sur lʼarrière bouscule les connaissances.
Quelques années plus tard, "New York”, un cat-boat, est lui aussi importé des États-Unis. Petit dériveur à la coque du même type que son compatriote, muni dʼune seule voile avec un mât fortement implanté sur lʼavant, sème la panique sur les eaux de la Seine où il remporte presque toutes les victoires.
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Face à ce constat amer, les chantiers des berges de la Seine commencèrent à réviser leur concept de construction et cʼest sous lʼimpulsion de lʼesprit de la compétition quʼest la régate, que la situation va considérablement évoluer. Les Sand-baggers américains, les cat-boats qui sont à lʼorigine de cette révolution seront étudiés par les constructeurs pour être adaptés aux conditions particulières de la navigation en Seine. De là naîtront des bateaux plus audacieux, aux formes plus effilées, aux gréements plus élancés, des bateaux plus extrêmes. Ces nouveaux dériveurs de la Seine prendront le nom de leurs parents dʼAmérique pour devenir des clippers. Les clippers dʼArgenteuil.
La documentation technique
Une bonne documentation technique est essentielle pour construire un modèle de qualité fondé sur des basses historiques fiables. Alors que cela pose peu de difficulté pour la marine de guerre ou marchande, tout au moins pour les grands chantiers, il est loin dʼen être de même pour les petits chantiers privés.
Ces artisans constructeurs nʼutilisaient pas ou pratiquement jamais de plan dont le tracé était la traduction de données mathématiques que seuls les ingénieurs et architectes navals possédaient. Leur savoir-faire reposait sur une méthode assez empirique : le coup dʼoeil qui consistait à tailler dans un bloc de bois la demi-forme du bateau que leur commandaient leurs clients. De leur expérience et savoir-faire naissaient de bons ou moins bons bateaux. Partant de cette demi-coque, lʼartisan reportait les mesures sur les gabarits de construction.
En ce début de la 2e moitié du 19e siècle, les clippers dʼArgenteuil étaient encore construits selon cette méthode. Il est donc difficile de retrouver des plans fiables et surtout que la notion de construction en série nʼétait pas encore entrée dans la pratique. Chacun faisait construire son bateau selon des critères personnels. Si les clippers dʼArgenteuil sont un type de bateau en soi, ils sont tous, dans leurs détails, des individus différents les uns des autres.
Mais pour me lancer dans ce projet de construction dʼun modèle de clipper dʼArgenteuil, soyez rassuré, jʼai tout de même quelques éléments fiables.
Plans des formes et dʼensemble : Sur la page de garde de la revue n° 16 Le Yacht de juin 1878, jʼai trouvé un magnifique plan dʼensemble dʼun clipper dʼ’Argenteuil que lʼ’auteur de lʼ’article présente comme étant très proche de Lison. Ce document est précieux, car il donne précisément toutes les dimensions des espars de la mâture. Cette information permet aussi de vérifier que ce plan est à lʼ’échelle du 1/100è.
Le n° 17 de la revue publie également le plan au 1/50è, des formes, coupes transversales et longitudinales dʼ’un clipper très proche de Lison. Lʼauteur affirme quʼà cette échelle les différences sont à peine perceptibles.
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Le n° 79 de 1879 présente une étude comparative du clipper Lison avec un autre clipper à lʼétat de projet et qui pourrait devenir lʼévolution de ces bateaux. Cet article livre les dimensions précises de Lison :
Longueur de la coque : 8,00 m
• Longueur à la flottaison : 7,20 m
• Longueur de la quille : 6,00 m
• largeur au M.C. : 2,85 m
• Creux : 0,78 m
Ce qui représente une hauteur totale de la dérive à la pointe du pic de 18,40 m, pour une longueur hors tout, du bout-dehors à lʼextrémité de la bôme de 18,00 m !!!
Plan de voilure et du gréement : Jʼai trouvé au Service Historique de la Marine à Vincennes un ouvrage de 1884 qui sʼintitule : A Manual of Yacht and Boat Sailing de Dixon Kemp, célèbre architecte naval anglais. Dans son ouvrage Dixon Kemp présente une description extrêmement précise, avec dessins à lʼappui, du gréement des clippers dʼArgenteuil. Ce document, intitulé Lison, est dʼ’un intérêt capital et de grande fiabilité.
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Modèles du Musée de la Marine : Sur demande particulière, jʼai pu analyser 2 modèles de clipper de la Seine que possède le Musée de la marine et actuellement mis en réserve. Il sʼagit des modèles 3PL 2 et 3PL 4. Tous deux sont des modèles authentiques, à lʼéchelle du 1/10è et d'une très grande précision. Lʼétude de ces maquettes originales est une source dʼinformations essentielle pour appréhender les techniques de la construction de ces clippers et m'ont aussi permis de comprendre beaucoup de détails spécifiques à ce type de navires.
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En introduction de ce sujet, je qualifiais ce projet de "tentative de reconstitution d'un clipper d'Argenteuil". En effet, soucieux du respect de la valeur historique et en l'absence de document irréfutables, tel qu’un devis de construction ou de charpente (si toutefois ces documents ont existé), je n'affirme pas que les plans que j'ai retracés sont d'une fiabilité historique indiscutable. En revanche, je me suis appliqué à être aussi près que possible de la vérité. Pour ce qui est des principes de construction et de l'échantillonnage des pièces, je me suis appuyé, outre les modèles du musée, sur des données développées dans quelques traités de construction de l'époque et relatifs à la marine de plaisance dont les auteurs sont : Dixon Kempt, Chevreux, Dervin et autres documents.
Je voudrais dire aussi que si la motivation première de ce projet est la sensibilité que j'ai pour l'élégance de ces petits navires, il en est une autre : l'apprentissage du dessin informatique.
En effet ce sujet simple m'a servi aussi d'exercice pour appréhender les programmes de dessin informatique en 2D et 3D AutoCad et Rhinocéros. Je profite de ces pages pour adresser mes remerciements à mes amis Hubert Mallet, mon professeur principal, Luc Moinet et Tola, qui par leurs conseils pertinents et leur patience m'ont permis d'acquérir les connaissances suffisantes pour retracer les plans de ce clipper. Sans eux je n'y serais pas arrivé.
Cette longue et première intervention est la présentation de ce projet. Dans les messages suivants, je développerai tout le processus de la construction de ce clipper, qui peut a priori paraître simple, mais de par sa finesse cache tout de même quelques difficultés.
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Il y a dans la vie, des rêves, des projets, qui naissent loin dans le passé, mais souvent sans quʼils ne prennent forme. Puis un jour, sous prétexte dʼun évènement, au hasard des circonstances, ils sortent de leur sommeil, sʼéveillent pour enfin prendre vie. Mon projet dʼétude et de tentative de reconstitution dʼun clipper dʼArgenteuil, en est un bel exemple.
Au début des années 1990, motivé par la lecture du livre “Le Mystère Caillebotte“ de Daniel Charles, de plusieurs articles parus dans la revue “Le Chasse-Marée“ sur le yachting, le projet de reconstruction de “Roastbeef“ par lʼassociation Séquana à Chatou, célèbre 30 m2 CVP conçu et dessiné par Caillebotte, sont autant de raisons qui affûtent mon intérêt pour la marine de plaisance.
Désireux de découvrir cette facette du monde maritime, ma curiosité, aidée par la passion que jʼai pour la recherche historique, source primaire de toute documentation sérieuse, me conduit dans un premier temps vers le Service de la Documentation du Musée National de la Marine.
Parmi tous les dossiers que je consulte, la découverte de la revue “Le Yacht“ retient particulièrement mon attention. Cet hebdomadaire paru entre 1878 et 1968 est une richesse insoupçonnée de renseignements. On y trouve des milliers dʼinformations sur les marines marchandes, de pêches, de guerre, la plaisance. Lʼensemble est parfaitement documenté de plans de navires de toutes espèces, dʼaménagements de yachts, de détails de gréements, des règles de courses, sur la vie des clubs, on y relate aussi des récits de croisières. Jʼy ai même trouvé les plans de la fameuse canonnière Farcy.
Le n° 16 de la revue daté de juin 1878 présente le plan dʼensemble dʼun clipper dʼArgenteuil. C'est magnifique, je suis saisi par tant de beauté et dʼélégance. Le mariage parfait de la technique et de la poésie.
Petits dériveurs de 6 à 8 mètres de longueur de coque, avec en plus un bout-dehors et une bôme pouvant porter la longueur totale jusquʼà 18 m et une voilure dépassant les 100 m2 ; 112 m2 pour Lison, lʼarchétype des clippers dʼArgenteuil. Pour la hauteur, les plus grands flirter avec les 20 m de haut, soit l’équivalent d’un immeuble parisien. Cʼest très impressionnant.
Les numéros suivants de la revue présentent différents plans de ce type de bateau, des détails du gréement, des études comparatives, un article sur Lison, le champion qui gagnait presque toutes les régates à Argenteuil à son époque.
Voilà donc comment un projet est né et qui après 20 ans de sommeil dans un carton est en train de prendre vie. Mon rêve a maintenant rendez-vous avec le présent.
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Les origines du clipper d’Argenteuil
Le développement du canotage et de la plaisance sur les bords de la Seine à Argenteuil, mais plus généralement autour de Paris, à Louvecienne, Marly, Bougival, Chatou, Nogent-sur-Marne, est intimement lié au bouleversement de la société de la 2e moitié du 19e siècle.
Si avec la période du romantisme les Parisiens ont le goût pour la campagne, les bords de lʼeau, les guinguettes, canoter est le plaisir populaire par excellence. Mais cela nʼest pas sans une relation étroite avec le développement industriel de lʼépoque. L'innovation du moteur à vapeur a fait naître le chemin de fer. Pour le petit peuple, il devient facile et accessible de sortir de la ville.
Ce bouleversement de la société, ce goût pour la nature fait naître un nouveau genre d’artistes : “l’école du plein air“ qui contrairement aux paysagistes classiques qui peignaient en atelier une nature irréelle et idéalisée, ces nouveaux peintres s’efforcent de fixer sur la toile l’éphémère, le contingent, la vision fugace, l’impression de l’instant. Le mouvement impressionniste est naît sur les bords de la Seine.
Si ces peintres ont une prédilection pour les vues tranquilles des villages de la région parisienne, les sites au bord de l’eau constituent autant de prétextes à des toiles scintillantes de couleurs. Ils se concentrent sur les frondaisons ombrageant les berges, les reflets du fleuve, l’activité des nageurs, des canotiers, les mouvements des barques et la poésie des voiliers au repos. Leurs toiles sont aussi autant de témoignages des fameuses régates à Argenteuil dont les impressionnistes se sont faits les chantres. Certains d’entre eux, Renoir, Sisley, Caillebotte iront jusqu’à s’installer à Argenteuil ou ses environs.
La mode du canotage sʼest développée en France sur les berges de la Seine à Paris vers les années 1830. Dès 1850 on dispute les premières courses de bateaux à rames puis à voile. Mais la plaisance de rivière reste encore constituée dʼun ensemble hétéroclite dʼengins divers. Les canots à voile utilisés jusquʼalors gréent une petite voile auxiliaire. De construction légère ils sont lʼadaptation conjuguant les avantages de la construction des canots avec celle des voiliers du type traditionnel.
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Mais doucement il va se former une aristocratie et du simple canot à rames, lʼambition des premiers va grandir jusquʼà construire de vrais bateaux à voiles qui pour les plus passionnés, mais aussi les plus fortunés seront de véritables bateaux courses, des pur-sang de la plaisance. La plaisance française est alors en pleine évolution. C’est dans ce contexte que sont naît les clippers de la Seine et Argenteuil qui offre un plan d’eau exceptionnel devient le haut lieu de la régate parisienne.
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Mais avant cela, en 1850 lʼimportation dʼAmérique de “Margot“, un sand-bagger, bouleverse les traditions et remet en question les principes de construction des bateaux de rivière. Ce petit navire dʼun nouveau type, aux formes plates et larges, ce qui lui assure de la stabilité, équipé dʼune dérive, avec un maître couple fortement reculé sur lʼarrière bouscule les connaissances.
Quelques années plus tard, "New York”, un cat-boat, est lui aussi importé des États-Unis. Petit dériveur à la coque du même type que son compatriote, muni dʼune seule voile avec un mât fortement implanté sur lʼavant, sème la panique sur les eaux de la Seine où il remporte presque toutes les victoires.
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Face à ce constat amer, les chantiers des berges de la Seine commencèrent à réviser leur concept de construction et cʼest sous lʼimpulsion de lʼesprit de la compétition quʼest la régate, que la situation va considérablement évoluer. Les Sand-baggers américains, les cat-boats qui sont à lʼorigine de cette révolution seront étudiés par les constructeurs pour être adaptés aux conditions particulières de la navigation en Seine. De là naîtront des bateaux plus audacieux, aux formes plus effilées, aux gréements plus élancés, des bateaux plus extrêmes. Ces nouveaux dériveurs de la Seine prendront le nom de leurs parents dʼAmérique pour devenir des clippers. Les clippers dʼArgenteuil.
La documentation technique
Une bonne documentation technique est essentielle pour construire un modèle de qualité fondé sur des basses historiques fiables. Alors que cela pose peu de difficulté pour la marine de guerre ou marchande, tout au moins pour les grands chantiers, il est loin dʼen être de même pour les petits chantiers privés.
Ces artisans constructeurs nʼutilisaient pas ou pratiquement jamais de plan dont le tracé était la traduction de données mathématiques que seuls les ingénieurs et architectes navals possédaient. Leur savoir-faire reposait sur une méthode assez empirique : le coup dʼoeil qui consistait à tailler dans un bloc de bois la demi-forme du bateau que leur commandaient leurs clients. De leur expérience et savoir-faire naissaient de bons ou moins bons bateaux. Partant de cette demi-coque, lʼartisan reportait les mesures sur les gabarits de construction.
En ce début de la 2e moitié du 19e siècle, les clippers dʼArgenteuil étaient encore construits selon cette méthode. Il est donc difficile de retrouver des plans fiables et surtout que la notion de construction en série nʼétait pas encore entrée dans la pratique. Chacun faisait construire son bateau selon des critères personnels. Si les clippers dʼArgenteuil sont un type de bateau en soi, ils sont tous, dans leurs détails, des individus différents les uns des autres.
Mais pour me lancer dans ce projet de construction dʼun modèle de clipper dʼArgenteuil, soyez rassuré, jʼai tout de même quelques éléments fiables.
Plans des formes et dʼensemble : Sur la page de garde de la revue n° 16 Le Yacht de juin 1878, jʼai trouvé un magnifique plan dʼensemble dʼun clipper dʼ’Argenteuil que lʼ’auteur de lʼ’article présente comme étant très proche de Lison. Ce document est précieux, car il donne précisément toutes les dimensions des espars de la mâture. Cette information permet aussi de vérifier que ce plan est à lʼ’échelle du 1/100è.
Le n° 17 de la revue publie également le plan au 1/50è, des formes, coupes transversales et longitudinales dʼ’un clipper très proche de Lison. Lʼauteur affirme quʼà cette échelle les différences sont à peine perceptibles.
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Le n° 79 de 1879 présente une étude comparative du clipper Lison avec un autre clipper à lʼétat de projet et qui pourrait devenir lʼévolution de ces bateaux. Cet article livre les dimensions précises de Lison :
Longueur de la coque : 8,00 m
• Longueur à la flottaison : 7,20 m
• Longueur de la quille : 6,00 m
• largeur au M.C. : 2,85 m
• Creux : 0,78 m
Ce qui représente une hauteur totale de la dérive à la pointe du pic de 18,40 m, pour une longueur hors tout, du bout-dehors à lʼextrémité de la bôme de 18,00 m !!!
Plan de voilure et du gréement : Jʼai trouvé au Service Historique de la Marine à Vincennes un ouvrage de 1884 qui sʼintitule : A Manual of Yacht and Boat Sailing de Dixon Kemp, célèbre architecte naval anglais. Dans son ouvrage Dixon Kemp présente une description extrêmement précise, avec dessins à lʼappui, du gréement des clippers dʼArgenteuil. Ce document, intitulé Lison, est dʼ’un intérêt capital et de grande fiabilité.
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Modèles du Musée de la Marine : Sur demande particulière, jʼai pu analyser 2 modèles de clipper de la Seine que possède le Musée de la marine et actuellement mis en réserve. Il sʼagit des modèles 3PL 2 et 3PL 4. Tous deux sont des modèles authentiques, à lʼéchelle du 1/10è et d'une très grande précision. Lʼétude de ces maquettes originales est une source dʼinformations essentielle pour appréhender les techniques de la construction de ces clippers et m'ont aussi permis de comprendre beaucoup de détails spécifiques à ce type de navires.
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En introduction de ce sujet, je qualifiais ce projet de "tentative de reconstitution d'un clipper d'Argenteuil". En effet, soucieux du respect de la valeur historique et en l'absence de document irréfutables, tel qu’un devis de construction ou de charpente (si toutefois ces documents ont existé), je n'affirme pas que les plans que j'ai retracés sont d'une fiabilité historique indiscutable. En revanche, je me suis appliqué à être aussi près que possible de la vérité. Pour ce qui est des principes de construction et de l'échantillonnage des pièces, je me suis appuyé, outre les modèles du musée, sur des données développées dans quelques traités de construction de l'époque et relatifs à la marine de plaisance dont les auteurs sont : Dixon Kempt, Chevreux, Dervin et autres documents.
Je voudrais dire aussi que si la motivation première de ce projet est la sensibilité que j'ai pour l'élégance de ces petits navires, il en est une autre : l'apprentissage du dessin informatique.
En effet ce sujet simple m'a servi aussi d'exercice pour appréhender les programmes de dessin informatique en 2D et 3D AutoCad et Rhinocéros. Je profite de ces pages pour adresser mes remerciements à mes amis Hubert Mallet, mon professeur principal, Luc Moinet et Tola, qui par leurs conseils pertinents et leur patience m'ont permis d'acquérir les connaissances suffisantes pour retracer les plans de ce clipper. Sans eux je n'y serais pas arrivé.
Cette longue et première intervention est la présentation de ce projet. Dans les messages suivants, je développerai tout le processus de la construction de ce clipper, qui peut a priori paraître simple, mais de par sa finesse cache tout de même quelques difficultés.
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Bruno ORSEL- Messages : 236
Date d'inscription : 16/06/2012
Age : 77
Localisation : IDF - Val d'Oise
Re: LOUISE
Voilà une très belle introduction qui a le mérite de nous mettre l'eau à la bouche
quel choix judicieux, un petit bâtiment aux lignes élégantes et qui sort largement des sentiers battus, de plus les quelques images que tu nous montres laissent présager une très belle réalisation à venir.
J'ai hâte de voir grandir ce beau bébé
quel choix judicieux, un petit bâtiment aux lignes élégantes et qui sort largement des sentiers battus, de plus les quelques images que tu nous montres laissent présager une très belle réalisation à venir.
J'ai hâte de voir grandir ce beau bébé
_________________
Bien cordialement
Stephan
...........................................................................................................................................................................................
Ce n'est qu'en essayant continuellement, que l'on finit par réussir
Ou, en d'autres termes : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche ...
Proverbe SHADOK
Re: LOUISE
Très beau projet que voilà,ambitieux a souhait !On a hâte de voire grandir se beau bâtiment.Courage pour la suite !!!
Amicalement pito
Amicalement pito
pito44- Messages : 142
Date d'inscription : 13/09/2012
Age : 75
Localisation : saint brevin l'ocean 44
Re: LOUISE
Une vraiment belle coque, serai-se une ébauche de monographie?
si tu prend soin de détailler chaque étapes de conception/montage comme tu as pris soin de nous rédiger l'introduction, cela nous promet une agréable leçon de modélisme.
Affaire a suivre...
si tu prend soin de détailler chaque étapes de conception/montage comme tu as pris soin de nous rédiger l'introduction, cela nous promet une agréable leçon de modélisme.
Affaire a suivre...
Re: LOUISE
Bonjour Bruno, bonjour à tous,
Et oui cela fait 20 ans que ce réve a pris naissance, cela nous rajeunit....mais ce rève n'a pu se réaliser qu'avec un très important travail de recherche de documentations, et ce "topic" pourrais devenir un exemple dans le genre.
Magnifique petite marine, mais est-il nécessaire de construire un 74 canons pour réaliser un chef d'oeuvre ? Hubert nous a déja prouvé qu'il n'en était rien, et dans un autre style vous allez en faire la preuve.
Dans l'attente de la suite, mais d'ores et déja , BRAVO
Tola
Et oui cela fait 20 ans que ce réve a pris naissance, cela nous rajeunit....mais ce rève n'a pu se réaliser qu'avec un très important travail de recherche de documentations, et ce "topic" pourrais devenir un exemple dans le genre.
Magnifique petite marine, mais est-il nécessaire de construire un 74 canons pour réaliser un chef d'oeuvre ? Hubert nous a déja prouvé qu'il n'en était rien, et dans un autre style vous allez en faire la preuve.
Dans l'attente de la suite, mais d'ores et déja , BRAVO
Tola
Tolia- Messages : 31
Date d'inscription : 19/06/2012
Re: LOUISE
Magnifique
on en redemande
Merci pour ton post
c'est ce qui fait la richesse de notre forum
Marco
on en redemande
Merci pour ton post
c'est ce qui fait la richesse de notre forum
Marco
Marco la frite- Messages : 3112
Date d'inscription : 16/06/2012
Age : 77
Localisation : Mollans sur Ouvèze
Re: LOUISE
Bonjour
et Bravo Bruno pour c e projet de Clipper d' Argenteuil.
J' attend la suite avec impatience.
et Bravo Bruno pour c e projet de Clipper d' Argenteuil.
J' attend la suite avec impatience.
Albatros- Messages : 827
Date d'inscription : 16/06/2012
Localisation : Vendée
Re: LOUISE
Vivement la suite, qui promet d'être généreuse, au vu de la présentation du sujet !!!
Ils sont superbes, ces canots surpuissants de l'époque, j'adorerai en voir évoluer sur un plan d'eau !!!
Ils sont superbes, ces canots surpuissants de l'époque, j'adorerai en voir évoluer sur un plan d'eau !!!
Cornic- Messages : 757
Date d'inscription : 16/06/2012
Age : 54
Localisation : Carantécois exilé - Selommes (41)
Re: LOUISE
Bonjour à Bruno,
Concernant mon implication sur ce projet, les quelques conseils donnés concernant le maniement de RHINO ne présentent guère d'intérêt.
Par contre, je voudrais saluer notre maître TOLA, totalement responsable du simple soucis de l'exactitude en matière de modélisme. Ses articles parus dans la revue MRB (il y a plus de dix ans) concernant tant la réalisation de son modéle, LE BUFFLE (sauf erreur de ma part) que de ses conseils concernant la photodécoupe sont un modèle que chacun d'entre nous doit respecter.
Je pense que Bruno, tel TOLA, va nous concocter un modèle digne des plus grandes monographies.
Bien cordialement
Hubert
Concernant mon implication sur ce projet, les quelques conseils donnés concernant le maniement de RHINO ne présentent guère d'intérêt.
Par contre, je voudrais saluer notre maître TOLA, totalement responsable du simple soucis de l'exactitude en matière de modélisme. Ses articles parus dans la revue MRB (il y a plus de dix ans) concernant tant la réalisation de son modéle, LE BUFFLE (sauf erreur de ma part) que de ses conseils concernant la photodécoupe sont un modèle que chacun d'entre nous doit respecter.
Je pense que Bruno, tel TOLA, va nous concocter un modèle digne des plus grandes monographies.
Bien cordialement
Hubert
H. MALLET- Messages : 357
Date d'inscription : 19/06/2012
Age : 74
Localisation : paris
Re: LOUISE
Bonjour a tous ,
je suis impressionné non pas par l'élégance de la coque mais plutôt par l'importante superficie de la voilure.
Comme Matthieu ,j'aimerai bien en voir un, toute voile dehors, filer sur un plan d'eau !
un modéle également de toute beauté.l'expression "racé "sied tout a fait à ce bateau de plaisance.
vivement la suite.
michael
je suis impressionné non pas par l'élégance de la coque mais plutôt par l'importante superficie de la voilure.
Comme Matthieu ,j'aimerai bien en voir un, toute voile dehors, filer sur un plan d'eau !
un modéle également de toute beauté.l'expression "racé "sied tout a fait à ce bateau de plaisance.
vivement la suite.
michael
michael Gloaguen- Modérateur
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Date d'inscription : 14/09/2012
Age : 58
Localisation : Penmarc'h,Pays bigouden
Re: LOUISE
Tu m'as quelques fois mis dans la confidence de ce projet Bruno et je suis heureux qu'il prenne vie médiatique aujourd'hui ici sur ce beau forum !
Emu également devant tant de grâce et d'impression de puissance en même temps de ce magnifique clipper.
Sur la 2e photo du pont d'Argenteuil (N/B ) j'ai l'impression de voir la scène depuis mon bureau .., je bosse exactement à cet endroit !!
Hâte de lire de tes nouvelles !
amicalement
Wilfrid
Emu également devant tant de grâce et d'impression de puissance en même temps de ce magnifique clipper.
Sur la 2e photo du pont d'Argenteuil (N/B ) j'ai l'impression de voir la scène depuis mon bureau .., je bosse exactement à cet endroit !!
Hâte de lire de tes nouvelles !
amicalement
Wilfrid
Invité- Invité
Re: LOUISE
.....
Non mais Wilfrid, tu n' as pas fini de "regarder les clippers voguer" par la fenêtre au lieu de bosser !!!
Pas mal hein le "Petit Projet" de Bruno....
Non mais Wilfrid, tu n' as pas fini de "regarder les clippers voguer" par la fenêtre au lieu de bosser !!!
Pas mal hein le "Petit Projet" de Bruno....
Albatros- Messages : 827
Date d'inscription : 16/06/2012
Localisation : Vendée
Re: LOUISE
Le beau projet d'un chercheur en archives averti et besogneux, passionné et érudit , fidèle en amitié et reconnaissant envers l'aide et la contribution extérieures aussi modestes soient-elles !
En bref un produit sain et abouti qui force le respect !
Bravo Bruno et .. en piste !
Wilfrid
En bref un produit sain et abouti qui force le respect !
Bravo Bruno et .. en piste !
Wilfrid
Invité- Invité
Re: LOUISE
Bonjour à tous,
Je vous remercie pour tous vos messages de sympathie, chaleureux et encourageant pour continuer à avancer sur ce projet. Je pense que vous avez tous perçu l'intérêt de ce modeste projet : faire découvrir l'élégance de ces petits navires pour une réalisation qui de par son modeste volume de travail n'a rien de comparable avec les merveilles que l'on peut voir sur ce forum. Mais du point de vue du modéliste, sa simplicité cache tout de même quelques difficultés dues à la finesse de son échantillonnage.
Aujourd'hui, je vais vous expliquer comment je vois la réalisation de ce modèle et l'esprit que je souhaite lui donner.
Mais tout d'abord où en suis-je ?
- Côté étude historique je pense avoir bouclé l'essentiel. Quelques compléments seront toujours enrichissants. Je sais aussi qu'une étude historique n'est jamais finie et que la découverte d'éléments nouveaux peut apporter des bouleversements.
- Côté dessin, les plans de la coque sont quasiment finis tant en 2D qu'en 3D. La mâture et le gréement restent à dessiner, mais de ce côté-là j'ai tous les éléments.
- Côté construction, je viens de commencer ; les couples sont en cours de fabrication.
Pour ce qui est d'une éventuelle publication, j'envisage effectivement cette possibilité, mais rien pour le moment n'est décidé. De toutes les façons si cela devait être, ce sera quelque chose de modeste.
Le modèle :
J'ai choisi l'échelle du 1/15e ; ce qui représente une longueur de coque de 53,33 cm et 1,20 m environ de l'extrémité du bout dehors à celui de la bôme.
Je compte présenter ce modèle en charpente apparente sur un côté. Les membrures sont de la technique couples ployés. Ce qui représente à l'échelle du 1/15e une section de : largeur 2 mm pour une épaisseur de 1,66 mm. Il y a 30 couples. J'ai opté pour cette technique pour plusieurs raisons :
- Cette technique était d'un usage courant au 19e siècle et largement utilisée pour la construction des embarcations dans le marine. Elle offre solidité et légèreté et d'un coût de fabrication moins élevé que les méthodes traditionnelles.
- Les modèles du musée, modèles d'époque, que j'ai analysés sont construits selon cette technique.
- J'ai eu aussi l'occasion d'observer un authentique mono type de Chatou, et sensiblement de la même époque bien que un peu plus tardif : même technique.
Choix des essences de bois :
L'acajou pour les maquettes anciennes est souvent associé à la marine de plaisance.
Je vais donc utiliser pour ce clipper de l'acajou pour l'extérieur et l'ébène pour l'intérieur couples compris. J'entends déjà des voix s'élever pour le choix de l'acajou : grains trop gros, hors échelle pour un modèle, etc. Je suis bien d'accord, mais il y a acajou et acajou. Cette espèce compte plus de 150 variétés différentes qui se divisent en 2 familles, les acajous d'Afrique, et les acajous d'Amérique. Ces derniers sont privilégiés pour l'ébénisterie de qualité, et ont été utilisés pour la fabrication des beaux meubles du début du 19e siècle. Le roi des rois est l'acajou de Cuba.
À défaut de l'acajou de Cuba, il y a tous ceux d'Amérique centrale tels les St Domingue, Honduras, et autres.
Il faut toutefois que je vous avoue que l'acajou de Cuba est quasiment introuvable aujourd'hui. Castro ayant décimé les forêts au profit de la culture du tabac, en trouver aujourd'hui est une gageur. Chez quelques marchands, c'est possible, quelques vieux stocks, mais à des prix prohibitifs. Autre solution, qui fut la mienne, trouver un ébéniste sympa et généreux qui acceptera de vous donner quelques chutes. J'ai pu récupérer ainsi quelques éléments épars d'une vieille armoire datant de la fin du 18e siècle. Non ! pas de sacrilège, ce meuble servait de stock de bois pour la restauration de meubles anciens.
Les acajous d'Afrique sont à proscrire.
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Pourquoi l'ébène ? Pour assurer l'étanchéité et la préservation des bois, l'intérieur de ces petits bateaux était passé au goudron. Disposition que j'ai pu observer sur les modèles du musée. D'où la raison de mon choix pour l'ébène pour l'intérieur.
Je pourrais certes tout simplement teindre l'intérieur, mais j'estime que ce modèle simple prendra toute sa dimension qu'au travers de la qualité d'exécution, du choix des bois et de la finition. L'ébène poli est incomparable de beauté avec un bois teinté.
Dans les messages prochains, je vous montrais comment je procède pour traiter les virures de bordage : une face acajou, une face ébène et aussi la manière de plier l'ébène pour la confection des couples ployés.
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Pour les parties métalliques, j'opterais plus tôt pour du métal blanc ; acier doux ou maillechort.
La finition :
Comme je viens de la dire, la qualité de la finition est primordiale pour ce type de modèle.
Mon souhait est de donner à ce clipper une impression de modèle ancien. J'ai travaillé avec un ami ébéniste sur des techniques anciennes que je vous livrerai le temps venu.
Dans mon message suivant, je vais commencer à aborder la construction qui se déroulera sur plusieurs mois. Nous commencerons par la conception et la construction du chantier un peu particulier.
Bruno
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Je vous remercie pour tous vos messages de sympathie, chaleureux et encourageant pour continuer à avancer sur ce projet. Je pense que vous avez tous perçu l'intérêt de ce modeste projet : faire découvrir l'élégance de ces petits navires pour une réalisation qui de par son modeste volume de travail n'a rien de comparable avec les merveilles que l'on peut voir sur ce forum. Mais du point de vue du modéliste, sa simplicité cache tout de même quelques difficultés dues à la finesse de son échantillonnage.
Aujourd'hui, je vais vous expliquer comment je vois la réalisation de ce modèle et l'esprit que je souhaite lui donner.
Mais tout d'abord où en suis-je ?
- Côté étude historique je pense avoir bouclé l'essentiel. Quelques compléments seront toujours enrichissants. Je sais aussi qu'une étude historique n'est jamais finie et que la découverte d'éléments nouveaux peut apporter des bouleversements.
- Côté dessin, les plans de la coque sont quasiment finis tant en 2D qu'en 3D. La mâture et le gréement restent à dessiner, mais de ce côté-là j'ai tous les éléments.
- Côté construction, je viens de commencer ; les couples sont en cours de fabrication.
Pour ce qui est d'une éventuelle publication, j'envisage effectivement cette possibilité, mais rien pour le moment n'est décidé. De toutes les façons si cela devait être, ce sera quelque chose de modeste.
Le modèle :
J'ai choisi l'échelle du 1/15e ; ce qui représente une longueur de coque de 53,33 cm et 1,20 m environ de l'extrémité du bout dehors à celui de la bôme.
Je compte présenter ce modèle en charpente apparente sur un côté. Les membrures sont de la technique couples ployés. Ce qui représente à l'échelle du 1/15e une section de : largeur 2 mm pour une épaisseur de 1,66 mm. Il y a 30 couples. J'ai opté pour cette technique pour plusieurs raisons :
- Cette technique était d'un usage courant au 19e siècle et largement utilisée pour la construction des embarcations dans le marine. Elle offre solidité et légèreté et d'un coût de fabrication moins élevé que les méthodes traditionnelles.
- Les modèles du musée, modèles d'époque, que j'ai analysés sont construits selon cette technique.
- J'ai eu aussi l'occasion d'observer un authentique mono type de Chatou, et sensiblement de la même époque bien que un peu plus tardif : même technique.
Choix des essences de bois :
L'acajou pour les maquettes anciennes est souvent associé à la marine de plaisance.
Je vais donc utiliser pour ce clipper de l'acajou pour l'extérieur et l'ébène pour l'intérieur couples compris. J'entends déjà des voix s'élever pour le choix de l'acajou : grains trop gros, hors échelle pour un modèle, etc. Je suis bien d'accord, mais il y a acajou et acajou. Cette espèce compte plus de 150 variétés différentes qui se divisent en 2 familles, les acajous d'Afrique, et les acajous d'Amérique. Ces derniers sont privilégiés pour l'ébénisterie de qualité, et ont été utilisés pour la fabrication des beaux meubles du début du 19e siècle. Le roi des rois est l'acajou de Cuba.
À défaut de l'acajou de Cuba, il y a tous ceux d'Amérique centrale tels les St Domingue, Honduras, et autres.
Il faut toutefois que je vous avoue que l'acajou de Cuba est quasiment introuvable aujourd'hui. Castro ayant décimé les forêts au profit de la culture du tabac, en trouver aujourd'hui est une gageur. Chez quelques marchands, c'est possible, quelques vieux stocks, mais à des prix prohibitifs. Autre solution, qui fut la mienne, trouver un ébéniste sympa et généreux qui acceptera de vous donner quelques chutes. J'ai pu récupérer ainsi quelques éléments épars d'une vieille armoire datant de la fin du 18e siècle. Non ! pas de sacrilège, ce meuble servait de stock de bois pour la restauration de meubles anciens.
Les acajous d'Afrique sont à proscrire.
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Pourquoi l'ébène ? Pour assurer l'étanchéité et la préservation des bois, l'intérieur de ces petits bateaux était passé au goudron. Disposition que j'ai pu observer sur les modèles du musée. D'où la raison de mon choix pour l'ébène pour l'intérieur.
Je pourrais certes tout simplement teindre l'intérieur, mais j'estime que ce modèle simple prendra toute sa dimension qu'au travers de la qualité d'exécution, du choix des bois et de la finition. L'ébène poli est incomparable de beauté avec un bois teinté.
Dans les messages prochains, je vous montrais comment je procède pour traiter les virures de bordage : une face acajou, une face ébène et aussi la manière de plier l'ébène pour la confection des couples ployés.
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Pour les parties métalliques, j'opterais plus tôt pour du métal blanc ; acier doux ou maillechort.
La finition :
Comme je viens de la dire, la qualité de la finition est primordiale pour ce type de modèle.
Mon souhait est de donner à ce clipper une impression de modèle ancien. J'ai travaillé avec un ami ébéniste sur des techniques anciennes que je vous livrerai le temps venu.
Dans mon message suivant, je vais commencer à aborder la construction qui se déroulera sur plusieurs mois. Nous commencerons par la conception et la construction du chantier un peu particulier.
Bruno
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Bruno ORSEL- Messages : 236
Date d'inscription : 16/06/2012
Age : 77
Localisation : IDF - Val d'Oise
Re: LOUISE
Absolument magnifique Bruno.
Ce projet est grandiose et mérite effectivement toute notre attention.
Je pense que cela sera pour nous plus un plaisir !!!
Décidément nous n'avons pas fini d'être surpris !!!
Ce projet est grandiose et mérite effectivement toute notre attention.
Je pense que cela sera pour nous plus un plaisir !!!
Décidément nous n'avons pas fini d'être surpris !!!
_________________
Au lieu de regarder la baille qu'il y a dans mon oeil, regarde plutôt le boutre qu'il y a dans le tien.
frederic Ravinet- Admin
- Messages : 4969
Date d'inscription : 12/06/2012
Age : 69
Localisation : AMBOISE
Re: LOUISE
Bonsoir à tous,
Nous sommes en face d'un grand chef d'oeuvre ; non, je vous l'assure nous avons suivi les démarches de Bruno et nous avons partiellement partagé son enthousiasme et son plaisir à chercher dans ses archives et à monter sa bibliographe et son iconographie. Comme je l'ai dit sur un autre forum, le choix des mots , des formules , des illustrations de son introduction et du développement de ses fiches sont à l'image de la construction de son modèle. Rien , mais vraiment rien n'est laissé à l'improvisation , tout est calculé et pensé pour nous offrir la quintessence du modélisme. Un peu pompeux mais sincère.
Bravo Bruno
Bien à vous tous
J-Pascal
Nous sommes en face d'un grand chef d'oeuvre ; non, je vous l'assure nous avons suivi les démarches de Bruno et nous avons partiellement partagé son enthousiasme et son plaisir à chercher dans ses archives et à monter sa bibliographe et son iconographie. Comme je l'ai dit sur un autre forum, le choix des mots , des formules , des illustrations de son introduction et du développement de ses fiches sont à l'image de la construction de son modèle. Rien , mais vraiment rien n'est laissé à l'improvisation , tout est calculé et pensé pour nous offrir la quintessence du modélisme. Un peu pompeux mais sincère.
Bravo Bruno
Bien à vous tous
J-Pascal
Re: LOUISE
re , Bruno
ce forum est vraiment peuplé de grand malade !!!!!
superbe projet , avec ta dexterité , j'ai aucun doute sur le resultat
tres admirativement herve
ce forum est vraiment peuplé de grand malade !!!!!
superbe projet , avec ta dexterité , j'ai aucun doute sur le resultat
tres admirativement herve
Re: LOUISE
On ne peut qu'admirer, entre le texte de Bruno, et les photos ...
Il est superbe ce modèle du clipper du musée.
Il est superbe ce modèle du clipper du musée.
Cornic- Messages : 757
Date d'inscription : 16/06/2012
Age : 54
Localisation : Carantécois exilé - Selommes (41)
Re: LOUISE
Comme l'écrit JPascal, rien de laissé au hasard. Ce petit cours d'ébénisterie sur les essences d'acajou .. humm que du bonheur !
Invité- Invité
Re: LOUISE
Excellent ! Un projet très intéressant que je vais suivre de près !
Jérôme L.Olivier- Messages : 2950
Date d'inscription : 14/08/2012
Age : 41
Localisation : Haute Normandie
Re: LOUISE
....
Comme dit Jérome :
"Excellent ! Un projet très intéressant que je vais suivre de près !"
PS : J' avoue humblement qu' aujourd' hui je suis bien embêté pour dire autre chose !!!!!
Comme dit Jérome :
"Excellent ! Un projet très intéressant que je vais suivre de près !"
PS : J' avoue humblement qu' aujourd' hui je suis bien embêté pour dire autre chose !!!!!
Albatros- Messages : 827
Date d'inscription : 16/06/2012
Localisation : Vendée
Re: LOUISE
Ayant acheter " le mystère Caillebotte"il y a peu, je vais suivre avec une grande attention cette réalisation..
Bruno est comme Caillebotte ,fascinent....
Bruno est comme Caillebotte ,fascinent....
Invité- Invité
Re: LOUISE
Bonsoir.
En relisant les deux précédents messages de Bruno, j' ai constaté qu' à travers la revue
"Le Yacht" que je connais bien pour en avoir trouvé les recueils originaux de 12 années
(qui sont néanmoins ultérieures à 1878 mais les originaux sont devenus presque introuvables
aujourd' hui), il est question de noms de ces bateaux tels que "Margot", "Lison" etc.
Juste une petite question pour éclairer notre lanterne à tous car tu n' en parles pas jusqu' ici
dans la présentation de ton projet : Qu' est-ce qui t' a fait choisir le nom de "Louise" ?
Merci par avance.
En relisant les deux précédents messages de Bruno, j' ai constaté qu' à travers la revue
"Le Yacht" que je connais bien pour en avoir trouvé les recueils originaux de 12 années
(qui sont néanmoins ultérieures à 1878 mais les originaux sont devenus presque introuvables
aujourd' hui), il est question de noms de ces bateaux tels que "Margot", "Lison" etc.
Juste une petite question pour éclairer notre lanterne à tous car tu n' en parles pas jusqu' ici
dans la présentation de ton projet : Qu' est-ce qui t' a fait choisir le nom de "Louise" ?
Merci par avance.
Albatros- Messages : 827
Date d'inscription : 16/06/2012
Localisation : Vendée
Re: LOUISE
Merci Luc de me poser cette question.
Lison, Margot, Cul blanc, Condor, quelques noms de ces fameux clippers d'Argenteuil sont parvenus jusqu'à nous.
Mais relayé par de nombreux articles donnant des informations techniques dans la revue Le Yacht et d'autres ouvrages traitant du sujet, Lison est le nom qui revient le plus souvent à l'esprit.
Dès l'origine de ce projet j'avais décidé d'attribuer le nom de Lison à ce modèle.
Mais lors de mes nombreux échanges par mails avec nom ami Tola (membre de ce forum), ce dernier évoquant mon projet, me parlait toujours de Louise et non pas Lison.
Alors au nom de la longue et grande amitié que j'ai pour cet homme, remarquable modéliste, que la maladie injustement lui empêche à jamais de pratiquer sa passion, j'ai décidé de nommer ce clipper d'Argenteuil LOUISE en témoignage de mon amitié pour lui.
Bruno
Bruno ORSEL- Messages : 236
Date d'inscription : 16/06/2012
Age : 77
Localisation : IDF - Val d'Oise
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