Remarques sur la construction du SoS Altaya au 1/84e.

LES BOUTEILLES

Qu'appelles- tu les bouteilles ?

Va falloir que je potasse les thermes...

guillpo50 a écrit:

Qu'appel tu les bouteilles ?

 Les bouteilles, ce sont les structures sur les côtés à l'arrière du navire, et en surplomb de la coque. Leur fonction était de servir de lieux d'aisance aux officiers.

Ce que je me demande c'est, compte-tenu de leur taille relativement importante sur le SoS, si c'était leur seule fonction. Dans ce cas, soit l'Etat-major du navire était composé de  diarrhéiques chroniques, soit le régime alimentaire facilitait grandement le transit intestinal ...

A propos des bouteilles. Celle de tribord était exclusivement réservée à l'usage du commandant. Celle de bâbord, aux autres officiers. Selon leur taille, ce pouvait être, soit uniquement un lieu d'aisance, soit le chiottard + un cabinet de toilette. Très rarement, et bien sûr, uniquement sur un navire amiral, on peut y trouver une baignoire. ceci ne vaut que pour le XVIIe siècle et ses immenses châteaux arrières.

Dans sa présentation vidéo en italien, De Agostini reconnaît sans détours, que son modèle est basé sur de nombreuses spéculations et au mieux sur des représentations picturales, puisqu'il n' y a pas de plans.

C'est violent comme différence avec les deux photo musée et DeAgostini  

Et le marin "de base" ? Il se mettait le cul à l'air accroché aux rembardes ou il avait aussi des commodités mais moins confortables ?

Te voila rassuré Guilpo  Tu en es à quel numéro ?

Voici revenir notre sujet de prédilection: les chiottes.  Merci Kristy!
 
Le matelot lambda n'avait pour toutes commodités que deux chiottards à l'air libre sur la poulaine (pour des équipages de 200 à 600 personnes). 

Chez les Français, à l'angle ou se raccorde poulaine et coque; chez les Anglais, de part et d'autre du beaupré. 

Il s'agissait de simples caisses percées d'un ou deux trous, l'Anglais aimant pouvoir deviser gaiement en même temps qu'il pond. Des tuyaux de plomb ou de cuivre servaient à l'évacuation, les vagues se chargeant du nettoyage de la coque.

Les matelots travaillant dans les batteries, pissaient le long du vaigrage. L'urine était évacuée par un petit tuyau placé sous chaque sabord et appelé pissotière, devine pourquoi. 

Un sujet raffiné mérite d'être livré complet à l'avidité du lecteur.  

Le PQ n'existait pas. Soit on utilisait l'eau de mer d'une baille, soit un morceau d'étoupe (c'était plutôt les officiers) soit la corde torche-cul collective qui pendait le long du chiottard et que l'onde marine nettoyait plus ou moins bien.

Les matelots ne portaient pas tous de caleçon. Certains se contentaient d'un pantalon doublé à l'entre-jambe faisant office de sous-vêtement. Je laisse ton imagination se représenter l'état de la chose.

Si le changement de quart était parfaitement réglementé, celui du caleçon ne l'était pas. IL était demandé a l'équipage de se peigner tous les jours, de se laver les pieds régulièrement (sans préciser la fréquence) et de changer de chemise une fois par semaine.  les hommes se rasaient ou se faisaient raser le samedi.

Même Narta 48 heures ne tenait pas plus de dix minutes dans les batteries. On disait que l'on sentait les galères avant de les voir. Pour les navires traditionnels, on ne devait pas en être loin.

Puis vint Joseph Bramah
Et le goguenot changea.  
 

Les dates à retenir impérativement.

1775, Andrew Cummings dépose un brevet pour une toilette à chasse d'eau. Prosser l'année suivante. Mais c'est le modèle de Joseph Bramah, 1778, qui sera retenu par la Royal Navy et mis en service en mai 1779.

Voici la merveille:

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Bien entendu, ceci ne concerne que les officiers.

Enfin pour assouvir ta soif de connaissance, sache qu'il y eu des chiottards accrobatiques, en forme de porte-haubans percé d'un trou sur lequel on venait s'asseoir, les pieds ballants dans le vide.

Avec l'espoir que tu ne liras pas ce sujet juste avant le p'tit déj', je referme l'abattant et je vais me coucher. 

Alain Degny a écrit:
Chez les Français, à l'angle ou se raccorde poulaine et coque; chez les Anglais, de part et d'autre du beaupré. 

Et connait-on les raisons du pourquoi de cette différence ?

Il s'agissait de simples caisses percées d'un ou deux trous, l'Anglais aimant pouvoir deviser gaiement ... 

Donc, pour faire un SoS historiquement correct, 2 caisses à deux places de chaque côté du mat de beaupré ? Bois ciré teinte miel ?

Je voudrais hyper-détailler les bouteilles sur le SoS. Peut-on avoir une idée de l'implantation et du décors des commodités des officiers ?

N'oublie pas la corde... teinte....  

Tu m'étonnes qu'on devait les sentir avant de les voir  

J'adore : même sur les wc de l'époque tu es capable de nous en mettre la vue !!

Pour illustrer ce sujet plein de charme et de fraîcheur, une image des  lieux d'aisance de l'Hermione :
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L'ouvrier est sur un échafaudage. Normalement, à sa place, il y a le vide.

Sur le Victory, c'était quand même plus "cosy". Home, sweet home ...
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Je pense qu'il s'agissait tout bonnement de trouver l'endroit où ils gênaient le moins. Ne perd pas de temps à chercher dans la Bible, livre d'Ezéchiel, la référence à Gog et Magog. Elle n'apporte pas de réponse à cette angoissante question.

Pour l'aménagement d'un 74, voici ce que donne Jean Boudriot.

Lieu d'aisance : Situé sur le deuxième pont. 138 petite armoire adossée à la cuvette 137. 139, autre petite armoire. On remarque que sur le fond, partie extérieure, le châssis ornant le tableau arrière est bien présent, cadre et petits bois en relief, mais qu'il est aveugle.


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Cabinet de toilette: Situé sur le pont supérieur. On y pénètre par la galerie. Il est équipé d'un lavabo 232 et d'une petite armoire 233.

Sur les 74 4*, il y a un sèche-perruques électrique mural.  

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Source: Jean Boudriot, V74, tome II.

Pour le sèche-perruques, c'est historiquement vrai. Ce dernier était d’ailleurs alimenté en courant par des poissons torpilles, que l'on remplaçait régulièrement quant ces dernières n'avaient plus d'énergie électrique. Seul erreur, l'appareil en question n'était pas mural, mais suspendu au plafond. Des araignée trouvant l'endroit agréable, venaient se loger dans les perruques et quant les propriétaires les remettaient sur leurs têtes, les personnes apercevant ces petites bestioles en prévenaient le porteur. D'où l’expression qui te va d'ailleurs à ravir, avoir une araignée au plafond.

C'est contagieux. Je m'en doutais. Le virus de l'insanum doctissum se propage.

Pour en revenir à la bouteille du 74, si j'ai bien lu le plan il y a 3 fenêtres aveugles, la seule "transparente" étant celle faisant face à l'entrée. Alors, bien sûr, une question de curiosité : Comment était traité l'emplacement opaque à la place de la vitre ? Peint ? Couleur coque ? Noir ? Trompe l'œil ?

En vert, les châssis clairs; en roue, le chassis aveugle.

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Exemple de l'aspect d'un châssis aveugle.

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Le fond du châssis est de la couleur du reste du tableau. Les petits bois sont en relief et peints comme ceux des châssis clairs. Ceci varie en fonction de l'époque.

Encore une fois merci, Eruditus Maximus !

Toutefois, un détail, certes bien mineur, mais tout de même, m'interpelle, m'apostrophe, me turlupine, bref me plonge dans des abîmes de perplexité et de doute :

primo : la partie supérieure des deux fenêtres de part et d'autre de la fenêtre centrale est figurée en plein, à l'identique de celle, aveugle, du tableau arrière et contrairement à celle de la fenêtre centrale, transparente, donc représentée par un trait mince. Le plan ne serait-il pas conforme ?
 
secundo : Ces deux fenêtres donnent, en partie pour celle de droite, en totalité pour celle de gauche, sur les rangements. Était-il d'usage d'éclairer ainsi les placards ?

Primo. C'est un écorché pour montrer la section du cadre et des petits bois.

Secundo. Il doit y avoir une cloison latérale au placard, que la forme rentrante de la bouteille ne permet pas de voir.

Guillaume. Tu nous dis si ces digressions te seront utiles pour ton SoS ou non. Il ne faut pas que tu ais l'impression que nous nous accaparons ton espace. Je peux si tu le souhaites transférer les messages chez PAB.

Je me demandais s'il ne serait justement pas judicieux de faire un post "digressions sur le SoS" ? et regrouper toutes nos "conversations" quelque part... Allez donnez votre avis

J'aimerais mieux un intitulé du genre "compléments" ou "remarques". "Digressions" donne l'impression que l'on s'éloigne du sujet ...
 
Sinon, bien d'accord pour ne pas continuer à "parler chiffons" chez Guillaume ...

On pourrait peut-être dissiper la mauvaise impression que peut avoir produit sur le lecteur, notre longue étude sur les lieux d'aisance, par un titre ronflant:

Prolégomènes à la Construction d'un Vaisseau Anglois de la Première Classe

Moi je ne suis qu'un humble membre de base, alors je m'en remets à l'avis éclairé de Mestre Alain et de M'âme Krissine.  Mais j'aime bien le titre. Ca pose.

Ah oui : ça me plait bien aussi !!

Essai

Alain Degny a écrit:On pourrait peut-être dissiper la mauvaise impression que peut avoir produit sur le lecteur, notre longue étude sur les lieux d'aisance, par un titre ronflant:

Prolégomènes à la Construction d'un Vaisseau Anglois de la Première Classe

 L'érudition de certains me laisse pantois. "Prolégomènes"   difficile à caser dans une conversation!
Avec un titre pareil, pas sûr que tout le monde suive.  

@+

Daniel

Les prolégomènes, c'est pour nous reposer des oxymores et des hapax legomenon.  Sans compter les zeugma auxquels il faut rendre justice.  
 
C'était juste pour rigoler. 

Parfaitement dit! J'ai passé un moment rare.

@+

Daniel

Je trouve que si le sujet de ce topic est nauséabond, son intérêt mérite de le titrer de manière plus explicite, histoire de ne pas se faire chier à le retrouver

Bien vu Didier ..... Quoi de plus beau que l'humour !!!