Jonque de Fukien "Mei Lin", au 1/50e.

Mei Lin est une souillon. Elle a tout dégueulassé sa belle robe blanche. Faut dire que la poussière d'ébène, c'est redoutable.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Voila les grosses préceintes caractéristiques des jonques de Fukien.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Elles sont plus ou moins immergées selon que la jonque est chargée ou non.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Le bordé est en "planches" de 6 m faute d'avoir trouvé la longueur utilisée par les Chinois.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

A l'avant, les préceintes se resserrent et s'affinent légèrement.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

De même que les allonges s'évasent.

On comprend mieux la nécessité de robustesse des préceintes quand on sait que ces jonques transportaient du bois.

La province de Fukien est connue pour ses forêts de sapins (Cunninghamia lanceolata), 50 à 55 m de haut et de pins (pinus massoniana) de 25 à 45 m. Ce dernier est un bois dur qui sert, entre autre, à la construction de jonques. Coupés, écorcés et coupés en billes ou en grumes sur place, le bois était acheminé jusqu'à la rivière Min, à dos d'homme ou sur des chemins de schlittage. Puis assemblés en radeaux, ils descendaient la rivière jusqu'à Foochow, située à l'embouchure.

C'est là qu'ils étaient chargés sur les jonques. Les petites billes en cale, les pièces plus importantes sur le pont et les grumes, hors le bord.

Il faut se rappeler que l'intérieur de la coque est constitué de compartiments étanches (jusqu'à 15) et que chaque espace est forcément réduit.

C'est là ou cela devient impressionnant. les troncs sont assemblés en parallélépipèdes dont le volume est calculé de manière à empêcher la jonque de chavirer si le chargement du pont bouge.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Et ils sont liés par des cordes de bambou qui passent sous la quille et s'amarrent au pied du grand mât.

Sur les petites jonques, c'est encore plus stupéfiant, on ne voit même plus la coque.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Vous pouvez maintenant regarder tranquillement Patrick Sébastien.

Source : 福州闽船文化研究中心 / blog. sina.com.cn, The hua-p'i-ku or Foochow Pole-junk.

C'est une architecture vraiment étrange et je ne parle pas de la navigation.

Ils sont fous ces chinois !

Merci pour ces informations pasionnantes et bravo pour e travail toujours aussi superbe.

Question : comment vas-tu nettoyer la poussière d'ébène ?

Magnifique boulot Alain.
Impatient de voir la suite.



Très impressionnant !

Merci. La poussière d'ébène, je ne sais pas trop. J'essaierai à la laine d'acier.

Je fais d'abord tout ce qui est en ébène. Sauf certaines parties du pavois qui seront poirier sur l'intérieur, ébène sur l'extérieur. Comme elle sont collées sur les allonges, je suis obligé de les monter. Sinon je ne fais rien en poirier. C'est pour éviter qu'il ne soit maculé, que je n'ai pas bordé à partir du galbord.

Très beau travail Alain
Et pour P. Sébastien...sans façons...

Du beau travail Alain, quand on sait la difficulté à travailler / cintrer l'ébène ! super !

Sur la photo, est-ce un sabord de charge à l'arrière ou juste un trompe l'oeil de la déco ?? ( çà a l'air un peu décalé à droite par rapport à l'axe central .. )

Wil

Un bateau fort sympatique en tout cas. Ca me tente bien pour mon initiation arsenal ca
Et puis avec un maitre comme toi on ne peut que réussir de belles choses

re Alain ,

montage de "main de maitre" , cela vas faire une bien belle "MEI LIN ", c'st Dame Gisèle qui vas etre contente !!

admirativement herve

Merci à vous.

Wil. C'est à la fois l'angle de prise de vue et la forme des panneaux latéraux qui donnent cet effet.

Les panneaux latéraux en demi-lune partent du bord extérieur du bordé et forment un angle à ± 45° avec le tableau de fond.

L'ouverture n'est pas un sabord de charge. C'est l'espace dans lequel remonte le gouvernail lorsqu'il n'est pas en service.

L'espace entre l'extrémité de la coque et le dernier couple de poupe qui est plein et constitue une cloison étanche, forme un caisson partiellement immergé.

On trouve une disposition analogue à l'avant, mais dans un autre but.

La marotte est percée de plusieurs trous par lesquels l'eau de mer entre quand le nez de la jonque plonge. L'eau compresse l'air dans le premier petit caisson étanche. Quand le nez se relève, l'air se détend et chasse doucement l'eau, ce qui a pour effet d'amortir le mouvement de tangage.

Les jonques sont un trésor de technologie et d'ingéniosité. Et pourtant, la construction et la finition sont pour le moins rudimentaire.

Tu a évoqué la possibilité d'en faire un modèle en charpente découverte. C'est possible et intéressant au plan de l'enseignement technique (entre autre, les compartiments étanches), mais pour être réaliste, il faudrait faire des couples non équarris, ce qui nuirait à l'esthétique du modèle. C'est la même chose pour les boutres.

Superbe Alain

Tu as tarabiscoté tes préceintes? Si oui tu as du t'amuser

Impressionnantes tes photos également, tout comme le système d'amortissement que tu décris, il faut leur laisser leur ingéniosité aux chinois

Du beau travail !!! Je ne voudrais pas dire mais là, je sens que tu es vraiment dans ton élément !!!
La passion vient de renaître mon cher Alain !!!

Le mélange de l'ingéniosité des "amortisseurs" pneumatiques et du non équarissage est typiquement chinois. L'essentiel est d'atteindre l'objectif, les détails importent peu au contraire des occidentaux qui se focalisent sur des principes au détriment parfois de l'objectif.

On retrouve le même esprit dans l'art de la guerre de Sun Tzu. Intructf.

Merci Alain,

Non Steph', je n'ai pas tarabiscoté mais poncé avec allégresse des baguettes de 3 x 3. Avec à mon côté, mon fidèle assistant, l'aspirateur.

On continue.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Montage du pavois au dessus du pont. Comme il se voit, il est maintenant en poirier.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Tribord est plus avancé. Arrondi de l'aile de proue, pose des fonds de préceintes et doublage ébène, là où la coque est noire.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Les préceintes et les montants verticaux seront collés plus tard, quand le travail de l'ébène (et la poussière qui va avec) sera terminé.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Le panneau latéral par lequel est embarqué le frêt. Les têtes des allonges de couples dépassent du pavois et sont légèrement arrondies à l'extrémité.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Vue par l'arrière.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

On vient me signaler que c'est l'heure des croquettes. Allez, salut!

Superbe et on ne peut plus exotique.

J'ai du mal à distinguer la proue de la poupe .... comme pour les Shih tzu. Cela doit être culturel

PS : bonsoir à minet

Tiens Alain travaille sur son modèle...

Quel bonheur d'être à la retraite et d'avoir autant de temps libre

Mais ça paye quand on voit le résultat...Par contre, les clous resterons visible?

re Alain ,

le poirier et l'ebene font tres belle impression !! ont s'y croieraient !!

amicalement herve

Les clous ne sont pas visibles. Les Chinois ne clouent pas comme nous. Sur la planche haute, ils creusent une saignée en forme de rigole et enfoncent le clou légèrement incliné.

Le clou traverse le can des deux planches.

Puis la saignée est colmatée.

Ce qui m'ennuie par contre, c'est de ne trouver aucun document crédible sur le clouage des ponts.

Le maître a l'oeuvre !
Cette jonque a une belle allure qui en dit déjà long pour la suite !

Alain, même si tu es à fond dans le thème chinois, ne confond pas donner des croquettes au chat avec faire des croquettes de chat.

Ce soir c'est soupe de criquets au Nuoc mam.

Bonjour
C'est beau l'ébéne comme bois "the Alan touch" va encore marquer une décénie
@ pluche

Tu chinoises .... tu chinoises !!!

j'suis nul pour le sujet mais qui c'est qu'invite pour un Chop suey ....

Tu ne choisit pas le plat le plus mauvais Dominique ! Un classique en Chine que je me remangerais bien !

Une fois la Mei Lin terminer, Alain va bien nous faire le plaisir de nous emmener du coté de Suzhou pour grailler un morceau !

La partie ébène sur tribord est terminée. La finition, ponçage et calfatage reste à faire.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Pour l'instant, je ne touche pas aux éléments en poirier. La quille sera posée en dernier.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Entre les deux bordés d'ébène, à l'avant, viendra le fameux œil propiatoire.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Les quatre grosses préceintes caractéristiques de la Fukien.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

La poupe ovale, également caractéristique. Là, il y a du boulot.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Et enfin:

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Cette petite ouverture mènera sur la plateforme équivalente à nos bouteilles.

Tout naturellement, je dédie cette étape de ma construction à Jérôme, notre spécialiste des toilettes champêtres et navales. Jérôme, qui vient de recevoir le Sani-broyeur d'Or 2013, de la revue Chiottes et Avenir, pour son invention du goguenot à gyroscope anti-roulis.

Non n'insistez pas, je ne ferai pas de discours, ni de démonstration. Je suis bien trop ému.
Je tiens à remercier Joseph Bramah et les éditeurs de Chiottes et Avenir sans qui je ne serais rien aujourd'hui.
Et merci à Monsieur Alain Degny de me dédier cette étape de sa construction et de m’entraîner dans un délire complètement fou que les membres de ce forum ne comprendront pas forcément (surtout les nouveaux).

Alain, si il y a des membres qui fuient le forum en ce disant que l'on est complètement fou, ce sera de ta faute.

Ceci dit, voila une très belle avancée sur la Mei Lin ! Vraiment très belle ! Bravo !

Je constate que sur la gauche de l'ouverture, en haut, les lattes d'ébène ont l'air assez abîmés..
C'est un bois qui est si fragile que ça ?
Ton atelier est un peu trop propre, c'est suspect..
Pour les chiottes, voir le blog de Jéjé..

Les lattes sont en bon état. Elles ne sont ni poncées ni rectifiées et couvertes de traces de colle.

Les bords de baguettes peuvent se fendrent légèrement, mais quand on a pris l'habitude, c'est un bois agréable à travailler.

La calamité, c'est la poussière quasiment micronisée. Elle se colle partout, y compris dans le système respiratoire. Cette nuit, interminable quinte de toux.

J'ai essayé de porter un masque de pharmacie, avec un filtre clapet, mais il n'est pas complétement étanche sur le pourtour. La respiration fait de la buée sur l'intérieur des lunettes et on ne voit plus rien.

Je travaille avec l'aspirateur au pied de la table et je le passe X fois durant le temps où je travaille. Margé cela, il a fallu que je nettoie la table à l'Ajax pour qu'elle soit propre. Pas pour la photo, mais parce que j'ai des baguettes de poirier à poser.

Sinon, je suis tout à fait d'accord avec toi, tout atelier propre et rangé est suspect.