La Santa Maria issue de Mamoli

Merci Alain, Laurent et Cri-cri pour les observations et tuyaux.

Pour les œuvres vives (et le reste d’ailleurs), je pense que je suis victime de la couleur du poirier et je me demande comment font les arsenalistes pour la masquer (sur leurs modèles, le bois n’est jamais rose…). Après avoir passé la première couche d’antifouling (teinture noyer mélangée à de l’eau), je me suis retrouvé avec un truc marronnasse-rouge à vomir. J’ai décidé de passer une deuxième couche (teinture chêne clair à l’eau mélangée avec un colorant noir en tube destiné à la peinture).
Je vais tenter d’éclaircir çà avec de la laine d’acier, pour voir ce que cela donne.
Vu ce qu’endurent les œuvres vives d’un bateau et le nombre de couches de goudrons et autres saletés dont les coques devaient être enduites à cette époque, je ne m’inquiète pas de trop. J’irais même jusqu’à me préconiser le passage ultérieur d’un vernis épais sur la carène !

Pour la colle, j’utilise de la bête colle blanche dont les surplus deviennent caoutchouteux… Tout y passe pour enlever les bavures : cutter, lime diamant, lime acier, pinces…
Les gros plans ne pardonnent pas. Mais quand on regarde de près, on voit qu'il y a encore de l'huile de coude à faire couler (marques de colle, ajustements, rabotage...)

Etrave :




... et autres parties de la bête :














Je ne connaissais pas l’idée de Cri-cri, qui passe un peu de cire incolore sur les bavures de colle. Je vais tenter le coup, pour voir.


Enfin, quant aux voiles, Alain, bien sûr qu’on y pense ! Mais c’est encore loin. Dans ce domaine, le chantier va se rallier à la plus stricte orthodoxie et il se prépare à de grosses difficultés…

@ Laurent : Merci pour ton tuyau au sujet de la colle. J'ai essayé et çà fonctionne très bien : avec un pinceau on humecte les taches. Et avec un cutter on gratouille. Une fois sec, c'est impec...

Alors que le chantier est maintenant plongé dans la rigueur des charpentes extérieures et le début du gréement dormant qui ne souffrent aucune fantaisie, CC continue de nous surprendre. Il s'est fait livrer ce superbe tapis d'un goût très sûr...:






... et il commence à remplir ses tiroirs (sous sa bannette de luxe), à l'aide de valises inhabituelles dans notre région à Palos :




logées au-dessus de son lit. 
Des " San-Sonitès " nous a-t-il dit.
Ah Bon... si c'est espagnol...

La piaule est sympa

Par contre, les valoches SNCF (en grève aujourd'hui), je crois qu'il vaudrait mieux les oublier sur le quai d'embarquement, ça le fait pas, comme idée du jour !

CRI-CRI a écrit:La piaule est sympa

Par contre, les valoches SNCF (en grève aujourd'hui), je crois qu'il vaudrait mieux les oublier sur le quai d'embarquement, ça le fait pas, comme idée du jour !

Christian,

Il est vrai que CC a pris le rail du "gulf stream" pour rentrer. Tout droit en automatique!!

Laurent

Les poignées en or, il vaut mieux les cacher à l'intérieur, non ? 

On pense pas qu'il partait en bateau pour la Suisse, ce bon CC...

Janiel.  Au XVème siècle et bien après, l'antifouling s'appelait couroi ou espalme.

Surtout pas de vernis! Le poirier est très légèrement rosé. L'application de fondur atténue cette impression.

Merci Alain pour les infos. Je vais me lancer dans l'étymologie pour voir d'où viennent couroi et espalme. C'est toujours intéressant de connaître l'origine des mots ; latin sans doute...
J'ai passé du papier de verre très fin sur la coque. Le résultat est nettement meilleur : dégradés colorés intéressants, atténuation du noir profond. Plus vivant, quoi.
La technique de Laurent m'a redonné du plaisir : les taches de colle sont toutes parties. La contemplation des pavois n'est plus gâchée et s'en trouve plus agréable. Tout cela me plaît mieux. En route vers l'accastillage du pont et les porte-haubans.

 

  Je pense que la "Santa Maria" n'a sans doute connu que l'espalme (base goudron). Le couroi (plutôt blanc de couleur, et à base souffre/brai) est plus tardif. De même que les porte-haubans.    

L'étude de l'espalme du Mataró révèle un mélange de vernis, de résine, de souffre de d'huile de lin.

 

   Donc déjà du couroi ! 

   Du vernis, par contre, en ces années      Bitrange autant qu'ézarre !

Mais l'espalme n'était pas un mélange de suif et de goudron ??

 

  Si, c'est pourquoi ce qu'Alain appelle une espalme sur ce "Mataro" dont je ne connais rien, je l'appelle couroi. Puisqu'il prend le Mataro comme contemporain de la Santa Maria, je m'étonnais de l'apparition si haute du couroi, dont on ne connait pas la date de création, bien sûr.    

André.  J'ai commencé un article sur la nao de Mataró dans "Types de navires". Si l'analyse déandrologique date ses bois du début du XVIème siècle, les historiens qui l'ont étudié pensent qu'il a été réalisé vers 1540/1550.

 

    Merci Alain.  J'irai voir.  

Bonjour à vous tous,

Merci pour les développements techniques sur les produits appliqués aux oeuvres vives de nos caraques. On s'en tient néanmoins à la bonne vieille et secrète recette du chantier.
L'argument d'André sur les porte-haubans n'a pas prospéré. Et, suivant l'avis des ancêtres, on en a quand même monté de part et d'autre de la coque.
A tribord, ouvert, il est probable que les cadènes ne seront pas installées ; ou d'une façon plus stylisée, pour ne pas gêner la vue sur l'intérieur.




A bâbord, le montage sera complet :







A part çà, André, à quand la poursuite du fil sur la Nao ?...

Bien le bonjour de Palos (sous les orages) à tout le monde.

André, c'est celui qui a la barbe et n'a pas lu l'article. Moi, c'est Alain, celui aux lunettes de soleil et qui a écrit l'article.

Oh oui ! Désolé, Alain... Merci d'excuser cette inversion matinale.
Et puisque je vous tiens, oserais-je ?
Mamye Molli dans ses plans, dessine le grand mât en un seul tenant. Je pense qu'elle se trompe.
Pastor lui, dessine un grand mât puis, se hissant au-dessus de la vigie, un petit mât supérieur.
J'ai envie d'opter pour la solution Pastor. Qu'en pensez-vous ?

Si tu ne suis pas PASTOR, tu seras la RISEE du forum.

Nous ne répéterons jamais assez, que lorsque l'on a une documentation sérieuse, on oublie la notice fabricant.

Alain est de bon conseil , .. j'ose espérer que tu L'AIES CRU !  

PASTOR?
c'est bien celui qui a aussi chanté
"J'AI PAS COMPRISSSS....'


allez,à la cale...

chef elle est ou la compagnie ?  

Bonsoir à vous tous,

On s'éparpille au milieu du chantier. L'intérêt s'est porté sur l'énorme palan au pied du grand mât, destiné à lever ou baisser la grande vergue selon qu'il soit utile ou non d'ajouter de la toile en fonction de la météo.
Ce plan... " pastorien " nécessitait une mise en place spéciale :









On peut se demander combien de fois les bonnettes ont été mises en place durant la traversée... car cela n'était pas de la tarte !...
Quelques rateliers ont été également fixés sur le pont.

A suivre !

Ce type de palan réduit considérablement l'effort. En plus, il n'y a qu'une vergue à abattre et pas sur toute la hauteur du mât. Il suffit que le bas de la voile soit à hauteur d'homme pour installer la première bonnette, puis on remonte légèrement l'ensemble pour mettre la seconde en place.

Ce n'est donc pas un travail titanesque.

J'ai mis pas mal de temps à comprendre le cheminement très sophistiqué du cordage. Au fond, il y a deux palans et non un seul, puisqu'à la sortie, il y a deux cordages à souquer et à tourner aux taquets. La démultiplication doit s'en trouver réduite de moitié ; sans compter les allers et retours du cordage dans les poulies.
Très ingénieux !

Par contre la drisse (si c'est le bon mot) qui relie le palan à la la vergue devrait avoir une section nettement plus grosse, équivalent aux haubans et qui fait le tour de la poulie haute du palan.

Un exemple d'un palan similaire sur un dhow arabe (bateau très inspiré des caravelles)
http://www.cherini.eu/etnografia/AS/slides/As_0018.html

Laurent

OK Laurent. Merci et pas d'objection. Je changerai çà quand je ferai le montage définitif. Il suffira d'agrandir le trou de la partie haute du palan.