RED DRAGON par Rég

Ce n'est pas possible de faire une proue de jonque du Fukien, le pavois qui s'évase est, à sa base, en arase de la coque, ce que l'on voit sur le dessin de Sigaut.

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C'est aussi le cas des jonques de Chekiang. Le pont débordant, c'est une fantaisie d'AL.

Mets-moi une photo de ton Dragon posé à l'envers, que je voie ce qui peut être fait.

La marotte, en tous cas chez Sigaut, s'arrête au niveau du pont. Mais il n'y a pas de règle précise. Sur la Mei Lin, il y a un petit pavois transversale et elle déborde dessus.

Au fait, le prénom Mei Lin veut dire joli bois ou jolie forêt.

Bonsoir,
En effet Alain, la forme en pointe de la proue empèche l'installation d'une marotte venant au raz de la coque comme sur ta jonque.
Mais je pense qu'il est possible d'en installer une différente, en enlevant l'étrave et le petit taille-mer existants. J'ai commencé en enlevant les 2 pièces-support en haut, de chaque côté de l'étrave (avec quelques dégâts...)

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Je vais donc refaire une marotte plus large ; le fait que la coque soit "rentrante" derrière elle ne sera pas si moche ; j'ai trouvé une photo faite par Sigaud présentant une forme s'apparentant à celle de son dessin (posté hier) mais différente néanmoins :

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J'ai donc le choix entre ces deux formes, résumé par ce petit crobard (à gauche le dessin et à droite la photo)
La marotte serait un peu plus haute que le niveau du pont ;
Pensez vous cela acceptable et quelle forme vous semble la plus adaptée
Merci Alain pour l'intérêt que tu portes à ma construction et pour ton aide précieuse. J'ai hâte de voir finie cette jonque, ayant envie de me porter vers d'autres projets qui me tiennent plus à cour (fluvial...)

le dessin oublié
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Zut comment le faire pivoter ?

Comme ça :

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Pas le choix, c'est "selon dessin". L'étrave du Dragon est beaucoup trop fine pour recevoir une marotte façon Sigaut.

Il faut aussi que tu reprennes ton pont pour l'amincir. Sinon la marotte sera disproportionnée.

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et tu ne touches pas au pied d'étrave.

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En résumé, l'aspect général donnera grosso modo ceci (la marotte en vert) :

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Avec le pavois évasé, cela devrait avoir une bonne gueule.

Merci Alain pour cette réponse rapide. Je m'y attele bientôt

Quand tu auras rectifié le contour du pont, il faudra coller le pavois en arase et comme on verra la tranche du pont en contreplaqué massif, tu la recouvriras avec une lisse décorative demi-ronde comme on voit sur la photo de Sigaut.

Le pavois, il est en cp ou c'est une suite de baguettes ?

Il sera peint ?

J'ai besoin de savoir pour te dire comment faire l'évasement de proue.

Bonjour; j'ai réduit le contour du pont.
Le pavois est une plaque de CP. mais il n'est pas posé sur le pont mais collé sur la tranche du pont et sur la côté vertical de la serre qui entourera le pont ; donc pas besoin d'une lisse demi-ronde, mais je pourrais peut-être en mettre une pour meilleure finition.

Il sera donc bordé à l'extérieur par des lattes ; le kit ne prévoit rien à l'intérieur mais j'en mettrai aussi, ainsi que des jambettes
Le pavois ne sera pas peint

Marotte posée !

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A fignoler...

Et maintenant ? Le pavois ?

Oui je vais attaquer le pavois.  Comme j'ai démilitarisée la jonque il faut ménager une ouverture de chargement. Un peu en arrière du grand mat ? De quelle largeur ? Je pensais 3 mètres. 
Alain : tu me proposais de me dire comment l'évasement de proue. En insérant un guindeau ? Il ne faut pas qu'il soit trop large pour ne pas créer trop de tension, le pavois étant collé que sur la tranche du pont, une tres faible surface, donc sans grande résistance

A cause des cadennes l'ouverture de chargement sera soit devant elles mais alors on sera face au grand mât soit derrière . Qu'est ce qui est le mieux?

La porte de chargement se trouve généralement à l'arrière du grand-mât. Une largeur de 2.50 m est raisonnable.

Pour ce qui est de la courbure du pavois à l'avant, il faut le faire avec un fer à cintrer après avoir trempé la pièce de cp dans l'eau.

Les baguettes de finition ne devront pas faire plus d'1 mm d'épaisseur.

avancée de la journée : pavois installé et bordé de chaque coté, jambette collées.

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je pavois n'est pas assez évasé à l’avant ; difficilement rattrapable.
merci de vos observations ;

Juste un conseil : quel style de porte pour la cloison (je ne mettrai pas les portes "fantaisie romane du kit) Il n'y a pas d'urgence

[url=https://servimg.com/view/18167144/68]

Très bien. Belle allure !

Portes. Quelle est la hauteur de la cloison ? 

Si c'est un magasin ou juste pour l'équipage, porte  barres et écharpe. Si c'est destiné à des passagers, là faut sophistiquer.

Avant cela, détermine avec un bout de papier la position de tes panneaux de cale. Cales marchandises et petite(s) cale(s) à eau douce.

Se souvenir que ce n'est pas une grande cale comme sur nos navires, mais une succession de petites cales séparées par les cloisons étanches de la jonque (invention de l'architecte impérial Thi Tan-iq).

Accastillage. Outre les cales, il y a les guindeaux et le cabestan. Il faut que tu situes ton Dragon dans le temps. Si tu l'imagines avant la toute fin du XIXe et le début XXe, pas de cabestan. C'est un emprunt tardif aux Européens. Quand aux guindeaux, il n'y en a pas partout comme sur le kit, "pour faire joli".

La barque. Elle n'est pas en travers du pont, mais suspendue à l'arrière du tableau de poupe à deux bossoirs.

Bonjour
La jonque sera du 19ème. Je ferai une photo du pont avec la matérialisation des panneaux de cale ; je pense en mettre un grand entre le grd mât et la cabine et un plus petit devant le grd mât ; j'ai repéré sur le plan qu'Alain a posté page 2 de ce fil les petits panneaux de la cale d'eau. Que représente la lettre H (galley)?
(les petites cales étanches séparées dont tu parles avaient néanmoins qu'un seul grand panneau de pont ? elles étaient desservies par un couloir ?
Les guindeaux : j'en installerai un en tête du pavois à la proue, comme sur la mei-lin ; combien d'autre : un au pied du grd mât et un entre la misaine et la proue ou au pied du mât de misaine ?
La hauteur de la cloison est de 23 mm
Pour ce qui est de la partie arrière ; à voir un peu plus tard : à priori, si pas d'observation particulière, selon les modif présentées plus hauts.
Merci Alain de l'attention apportée à mon sujet, qui semble passer de mode sur le forum, et de ton aide et tes encouragements.

Petite précision : quelle est le diamètre d'un guindeau ?

Les cloisons étanches. Elles sont transversales, de bord à bord, sans couloir ce qui les rendrait inutiles.

Cales. Chaque petite cale a son propre panneau amovible en une ou plusieurs parties. L'ensemble forme un rectangle plus ou moins long selon le nombre de cales.

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Galley. C'est la cuisine. Voila une gravure d'une cuisine flottante de port qui, circulant entre les jonques, vendait aux équipages.


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Pour ce qui est d'une cuisine embarquée, c'était un modèle extrêmement rudimentaire. N'ayant pas de document local, je me base sur ce qui se faisait sur les navires européens de petit tonnage dans les périodes reculées. Un simple cube ou rectangle de brique ouvert, surmonté d'une grille pour poser le chaudron.

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J'ai simplifié à l'extrême la cuisine de la Susan Constant qui a amené les premiers colons anglais en Virginie en 1605.

Il faudra que tu adaptes la taille de l'ensemble en fonction du nombre de personnes embarquées. Équipage, une quinzaine d'hommes et quelques passagers. Le chaudron de la Susan est prévu pour 30  hommes + 71 colons. Il est donc surdimensionné.

Guindeaux. Un à la proue pour remonter les ancres ; un (voire un sur chaque bord) sur le côté du mât de misaine et du grand-mât ; un derrière le gouvernail pour le remonter ou l'abaisser selon la profondeur de la mer ou de la rivière. Il n'y a pas nécessairement de guindeau pour l'artimon, le poids de l'ensemble antenne, lattes, voile n'étant pas considérable.

Porte. 23 mm, c'est 1.38 m au 1/60e. Il faut modifier. On ne va pas demander aux passagers, surtout si ils appartiennent à une classe sociale élevée de se plier en deux. Nous ferons, selon ton choix, une porte à un ou deux vantaux et au dessus un panneau coulissant que l'on ouvre lorsqu'une personne veut entrer ou sortir de la cabine que nous considérons arbitrairement décaissée.

La hauteur sous gaillard étant insuffisante, pas de porte sur les flancs du navire. Juste deux fenêtres.

Bonjour ; merci Alain pour tes explications sur les cales ; je comprends que ce système assurait l'insubmersibilité du bâtiment, ce qui a été repris en occident plus tard (j'ai bien l'architecte Ti-tan Hic ! ; de quelle époque date cette invention ? Il n'y avait pas d'autres accès aux cales que les panneaux de pont ?
Ok pour la cuisine je verrais plus tard
Pour la ou les portes : un peu plus tard aussi, je finis d'abord l'aménagement du pont en partant de l'avant
Diamètre d'un guindeau : environ 50 cm ,
Voici les emplacements prévus


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Correct ?
Comment fait-on pour qu'apparaissent les smileys plutôt que leur définition en lettres?
Bonne journée à tous

Pas d'autres accès.

Les cloisons étanches, le gouvernail à safran, le puits de dérive, l'amortisseur de tangage et l'ancêtre des pompes à chaîne datent des environs de l'an mil. Puis les jonques n'évolueront quasiment plus.

Les emplacements sont bons.

Les cales séparées avaient une utilité économique: chaque "marchand" pouvait faire transporter sa cargaison sans qu'elle soit mélangée à celle des autres.

Alain, 
"amortisseur de tangage" je vois de quoi tu parles mais probablement pas notre ami.

Régis,
Les smileys sont disponibles dans le menu au dessus du texte
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Laurent

Tu as raison, Laurent.

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Quand l'étrave plonge, l'eau s'engouffre par les deux orifices qui communiquent avec le premier compartiment étanche et compresse l'air. Quand l'étrave se redresse, l'air se détend et expulse doucement l'eau par les deux mêmes orifices, ce qui amortit le tangage.

Cela évite aussi à Koh-zet, la pôv' gamine qui sert de boniche, de ramasser le vomi des passagers.

Merci Alain pour ces explications ; mais n'y avait-il pas un risque que ce soit l'air qui s'échappe et que l'eau emplisse totalement le ballast étanche ? 
Obligeant ainsi Kho-zet à remplir son office auprès de M. Ten-Har-Dié

Il est probable que ce compartiment recevait un traitement particulier pour le rendre parfaitement étanche air/eau, mais Worcester ne le précise pas.

Je reviendrai sur la question quand j'aurai reçu les bouquins d'Audemard, mais comme je te l'ai dit, c'est Covid sait quand.

Je pense que les deux trous avaient derrière eux un tuyau qui allaient au fond du compartiment. Ainsi l'air ne pouvait pas s'échapper et se compressait, pour ensuite se détendre.

On a peu de doc sur les jonques. Les seuls auteurs sont George Worcester (son bouquin est encours de réimpression, je l'ai pré-commandé chez Amazon), le Cdt Louis Audemard ( j'ai trouvé les 4 premiers volumes, mais vu les circonstances, j'ai demandé au libraire de les garder sous le coude) et Etienne Sigaut. Pour le reste faut aller à la pêche.

On sait avec certitude que les compartiments étanches datent de vers l'an mil. L'historien de marine Zhu Yu les décrit dans son Pingzhou Ke Tan publié en 1119 que vous avez forcément lu.

En 1795, Sir Samuel Bentham, qui a séjourné en Chine en 1782, propose à l'Amirauté d'introduire les compartiments étanches sur les navires de la RN "as practiced by the Chinese of the  present day". Bien entendu on lui fait un bras d'honneur, comme à Fulton pour son sous-marin (c'est pas une façon de faire la guerre) et son bateau à vapeur (ça march'ra jamais, ça n'a pas d'avenir).

Dans ses Cahiers manuscrits, Etienne Sigaut qui décrit une jonque du Fukien, écrit :

"Entre le grand mât et la cloison située sous le roof (non pas sous l’avant du roof, mais en arrière à lui), il y a 5 cloisons dont les 4 premières sont très rapprochées à env. 1 mètre. Ensuite des cloisons plus éloignées (env. 2 m) avec boîtes à eau au dessus. Il y a alors une membrure intermédiaire. Ailleurs, quand les cloisons sont à env. 1 m, il n’y a pas de membrures."

Puisque ce sont des cales, il précise qu'on y descend par des échelles (que Régis pourrait faire figurer).

Les Chinois ont également, toujours vers la même époque introduit l'ancêtre des pompes à chaîne sur leurs navires. C'est une double roue à godets ressemblant à cette gravure de l'encyclopédie Tiangong Kaiwu de Song Yinxing (1637) que vous avez dans votre bibliothèque, le tout c'est de la retrouver.




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En occident, Il faudra attendre 1771 pour voir apparaître la pompe à chaîne Coles/Bentink et bien sûr les Français, pas convaincus, resteront à la traîne.

Autre système. Quand l'eau pénètre dans une jonque, pas la peine de prier la déesse Ma Zu protectrice des marins, c'est volontaire. C'est pour ballaster le bâtiment.


Comme vous pouvez le constater, les Chinois n'ont pas inventé que le rouleau de printemps.