Le poste de combat de la HMS Surprise (Terminé)

Comme tu peux le voir le garant du palan sort par dessus. C'est un canon français (en position de recul) mais à l'exception de son crochetage à l'arrière, le palan anglais est identique.

Comme les canons français n'ont pas encore d'anneau de brague, les garants sont arrimés autour du bouton de culasse.



Les canons de la Surprise en étant pourvus, les garants font plusieurs tours autour du cordage de palan et sont bloqués par une clef.



Et bien entendu tu ne loves pas le bout libre du garant sur le pont. Cela fait joli, mais ce n'est pas réaliste.

Source.

Jean Boudriot, V74

Merci Hans. Todo a babor est un excellent site. On y trouve toujours de bons articles. Un autre site de qualité en espagnol, c'est Histarmar (Historia y Arqueología Marítima) Argentine. Enfin pour le vocabulaire de marine, le dictionnaire qui a ma préférence est celui de l'amiral Terry y Rivas écrit à la fin XIXe, téléchargeable sur le net.

Après cette incursion au pays de la paella, revenons à celui du rosbif bouilli sauce à la menthe.

Alain Degny a écrit:... revenons à celui du rosbif bouilli sauce à la menthe.

Bien loin de moi l'idée de contrarier le Guillaume Tirel de l'artillerie navale, mais il est quand même nécessaire de passer outre quelques préventions gastronomiques qui ne peuvent s'expliquer que par des expériences malheureuses pendant des séjours linguistico-scolaires en Albion, une pension chez Ebenezer Scrooge, ou bien l'abus de fish and chips à base de poisson destiné au garum, de tubercules germés frits dans l'huile de vidange, le tout enveloppé dans les pages à l'encre encore fraîche d'un tabloïd local.

Tout d'abord le rosbif. Il s'agit d'une déformation à tendance péjorative des deux mots roast (rôti) et beef (bœuf), donc c'est en l'occurrence un rôti de bœuf. On pourrait alors penser que "bœuf rôti bouilli" relève de l'oxymore, mais pas forcément. En effet, à l'époque médiévale, on pratiquait la méthode de "succession des cuissons", qui consiste à d'abord ébouillanter la viande avant de la braiser, de la frire, ou de la rôtir. Ce "blanchiment" permettait d'éliminer les impuretés, et est encore pratiqué aujourd'hui pour certains plats. En outre, ceci rendait souvent acceptables des viandes dont les méthodes de conservation de l'époque ne garantissaient pas ... l'aspect ni ... l'odeur. Cette technique de succession des cuissons est d'ailleurs couramment utilisée dans la cuisine asiatique, j'en veux pour exemple le fameux canard laqué.

Donc, normalement, si la maîtresse de maison britannique qui nous prépare notre Sunday roast traditionnel ne vient pas la mouvance punk mâtiné vegan, nous aurons droit à une belle tranche de bœuf bien rouge à l'intérieur, tendre, goûteuse et juteuse à souhait, et non pas à un morceau de semelle gris, triste et desséché résultat d'une viande trop bouillie, accompagnée de ses traditionnels Yorkshire puddings, de son gravy (sauce), ses pommes de terre roties, et ses légumes de saison, carottes, panais, petits pois, choux de bruxelles, choux fleurs, brocolis, selon les arrivages.    

Quand à cette fameuse sauce à la menthe, à ne pas confondre avec la "Green Jelly" (gelée verte), elle accompagne l'agneau, pas le bœuf.

Et quand bien même on n'a pas la chance d'avoir de bons amis grand-bretons et civilisés, les deux n'étant pas forcément incompatibles, on pouvait toujours, à l'époque où voyager à plus d'une journée de cheval de son domicile était autorisé, aller passer un petit weekend à Londinium et prendre son repas du dimanche dans un pub anglais traditionnel, qui pratique le véritable Sunday Roast dans toute sa splendeur.


Non, tout n'est pas franchement mauvais dans la cuisine des Iles ... britanniques


PS : Si nos modérateurs trouvent que ce message n'a pas sa place dans ce sujet, ils peuvent le déplacer avec ma bénédiction à un endroit plus approprié, par exemple :
LE COIN DES AMIS :: Autour d'un verre :: La cuisine :: La cuisine dans le monde :: CUISINE DES ILE BRITANNIQUES.
Moi je ne sais pas faire.

Bien aimé disciple et tout autant gastronome,

Je ne me permettrai aucun sarcasme sur les petits pois anglais, ayant eu dans les années 80 une BMW 3.20 de la même couleur. D'autant que celle-ci avait été choisie par la Barina Gisèle Gastonovna, ce qui m'interdit tout propos fielleux.

Taillevent, j'ai eu l'occasion d'y déjeuner à l'époque où les entreprises savaient recevoir dignement leurs clients étrangers. Je n'aimais pas. Je ne me souviens pas de ce qui y était servi, mais la présence du larbin derrière moi m'insupportait. Déjà, il poussait ma chaise sous mes fesses, pensant peut-être qu'à 24/25 ans, ma mobilité était déjà réduite et quand je portais une cigarette à mes lèvres, un bras prolongé d'une main gantée de blanc tenant un briquet allumé, passait par dessus mon épaule.

Etre en permanence observé me donnait l'impression de déjeuner à la Loubianka.

Lorsqu'il m'est arrivé de séjourner sur l'île mystérieuse où la salière n'a qu'un trou et le poivrier plusieurs, j'ai pris la précaution de ne manger qu'indien. Je n'ai pas eu cette chance en Australie. 

Premier soir à l'Intercontinental de Sydney. Nestor me tend la carte. Carte à l'américaine où, de manière lyrique, les ingrédients de chaque plat sont détaillés par le menu, des fois que l'on n'arrive pas à les identifier dans l'assiette. Prudent je me rabats sur les seafood. Perdu ! Le chef, sans doute un proche parent de Crocodile Dundee, avait quand même réussi à mettre du ketchup sucré sur les moules.

Au cours de mes pérégrinations professionnelles et touristiques, j'ai mangé bien des choses. De l'agouti, du porc-épic, du croco, du jaguar, de l'anaconda, de l'aïmara et même des larves de scarabée grillées. A l'exception du varan africain et du cochon d'Inde équatorien, met raffiné pour les populations andines, tout m'a paru préférable à la cuisine anglaise.

Je laisse notre hôte, Franck, qui a le sens de l'humour, lire nos interventions avant de les transférer dans la rubrique dédiée grâce à mes super-pouvoirs.

Et je rappelle pour conclure, que par (mauvais) goût, je suis plus William Saurin que Paul Bocuse. Ne trouve grâce à mes papilles que la cuisine thaïlandaise, japonaise, vietnamienne et chinoise. Tournedos Rossini s'abstenir.

Une parenthèse gastrocomique .
Laissons la gastro à nos amis anglais et délectons nous du comique si ce n'est troupier , au moins tripier ....
Merci les amis

Bonjour,
Pour continuer la digression en toute discretion, j’ai eu l’occasion de vivre un peu de l’autre côté du Chunnel (contraction de Channel et tunnel). La première semaine, j’ai tellement aimé la nourriture que je me suis réfugié dans les chaînes de fast-food US et dans la cuisine italienne; et bien, même dans ces endroits ce n’est pas le même goût; j’ai compris après qu’ils adaptaient leurs plats aux papilles locales. Resigné, j’ai vécu local, m’habillant chez M&S, allant au cinéma dans lequel on pouvait fumer assis sur des chaises en bois et mangeant ce qui est agréable au regard, c’était il y a environ 30 ans.
Pour la suite, j’ai appris de ces premières expériences, lors de mes déplacements à l’étranger , à choisir des plats selon leurs qualités esthétiques et de cela j’en ai tiré une règle valable à l'international: plus c’est beau, moins c’est bon. Et si visuellement si un plat ressemble à un plat européen, surtout le fuir.

On y a habité à la même époque; ça a été mon premier boulot après mon passage dans la marine.

Dans la banlieue ouest de Londres, j'y travaillais alors dans une entreprise japonaise avec un chef d'équipe ex-RDA et des collègues indiens, pakistanais et un de Liverpool, le seul dont l'anglais m'était incompréhensible; j'y habitais alors en colocation avec un ingénieur canadien, un vendeur de voiture chypriote et une hôtesse de l'air autrichienne.

La nourriture ? 
Que dire si ce n'est que les paysages sont magnifiques de Plymouth à Ypswitch et de Brighton à Scarborough.

J'ai pourtant vu pas mal de pays et un bon entrainement m'a doté d'une capacité de survie sur tout type de terrain; c'est finalement en Angleterre où j'ai passé le plus de dimanches à préparer cannellonis, lasagnes, tomates farcies, ratatouille et autres plats faciles à mettre en portion au congélateur pour survivre la semaine.

Que de bons souvenirs dans ce magnifique pays.

Bonjour à tous,
J’avance bien sur les canons et je pense pouvoir ce matin vous envoyer les photos.
En attendant, j’ai commencé à faire le visage de lucky Jack:

"Laisse mugir les flots, Jack..."
Bravo, il est ressemblant!
Une pointe de noir brillant pour simuler la lentille de la longue-vue, peut-être?

Merci Orionis,
Je n’en suis qu’au début; je posterai l’état d’avancement.
Sans nouvelle digression, bon loisir également que le cerf-volant

Il est bien Jack. Dommage qu'ils lui ont mis son imper, on perd en détails sur son uniforme. Réformé lui aussi par le règlement de 1795 qui, sauf pour les lieutenants, renvoie au placard les célèbres revers d'habit blancs mais introduit les épaulettes.

Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, quoi que, mais j'ai l'impression qu'il tient sa lunette à l'envers, non ?


Ce qui ne remet pas en cause la qualité de la peinture. Beau travail. C'est de l'acrylique ?

Premier canon posé; reste à sécuriser et noircir les laitons.
Est-ce que cela convient ?

Nos messages se sont croisés; effectivement la lunette est tenue à l’envers; l’esthétique a primé sur la logique du sculpteur.
La peinture est bien de l’acrylique, mais les teintes ne sont pas encore fondues, il reste encore pas mal de boulot.

Pour te guider dans ta mise en peinture, voila les uniformes de 1795-1812 qui sont de deux sortes :

- Grande tenue, full dress.
- tenue de service, undress.



Le dessin full dress représente à la fois la grande tenue à bord et la tenue de sortie avec bas et souliers à boucle.

Seule l'absence de galonnage distingue les deux uniformes. La coupe de l'habit et son doublage sont identiques.

A bord, les officiers peuvent également porter des bottes. A l'écuyère comme Jack, à la hongroise (avant haut de la botte en cœur décorée d'un gland doré) comme Pullings.

Pour rendre moins terne l'uniforme de Jack, je te suggère d'imaginer qu'il est full dress sous son manteau. Cela te permettra de figurer un minimum de galonnage doré.



Attention au piège du bas que l'on ne voit que de l'arrière, sa culotte tombant sur sa botte à l'avant. Comme tu fais de la figurine, tu sais forcément que le bas qui monte au dessus du genou est accroché aux boutons du caleçon qui lui descend au dessous du genoux. ce qui évite la vanne de Guy Bedos : t'as les bas qui plissent... J'ai pas de bas !



Galon de col



Le galon de revers d'habit déborde légèrement sous la ligne de boutons.

Ce ne sont que des suggestions, mais comme tu pinailles allègrement, il n'y a pas de raison que l'uniforme en soit dispensé.

Pullings est en tenue de service. la figurine est parfaite.

Jack. Il tient bien sa lunette dans le bon sens, l'œilleton de visée sur l'arrière. Voir première photo message précédent.

Canon. Il est très bien à une exception. la brague passe dans l'anneau de flasque et c'est après qu'elle traîne sur le pont. Et tu repousses le garant sous l'affût. tel qu'il est, c'est casse gueule. 

Est-ce que tu as plusieurs bailles comme celle-ci ?



Est-ce qu'il te reste des anneaux de libre sous les baux ?

Pour finir la question piège du dimanche. Photos 1 et 2 de Jack. La seule erreur commise par Alexandros. C'est quoi ?

Pour répondre à la question piège, la seule erreur d’Alexandro Cortina, c’est de m’avoir vendu sa figurine
j’ai deux bailles comme figurées
Je pinaille mais je reconnais avoir rencontré mon maître
Pour le canon, je rectifie
Dans tous les cas merci!!!!

Les figurines Alexandros son remarquables de précision. la preuve : Comme on voit au mouvement du manteau de Jack qu'il y a du vent, la dragonne de son sabre n'est pas perpendiculaire au plancher, elle se balance dans le sens du vent.

L'erreur, c'est qu'il n'y a jamais de taquets sur les montants du beffroi de cloche.

Comme tu vas devoir installer l'échelle dès que tes canons sont en place, colle la baille boute-feu entre les deux canons de batterie. Vers la muraille pour ne pas encombrer le pont. Je rappelle que c'est un matériel de secours. 



La baille peut avoir différentes formes, c'est toi qui choisis en fonction de ce dont tu disposes.

Remplis les bailles de sable que tu colles à la colle diluée et pique le boute-feu avant qu'elle ne sèche.

La baille de gaillard sera à la gauche du canon, sinon elle gênera le passage vers le passavant.

Si tu as des anneaux ou crochets libres sur le côté des baux, tu peux y suspendre un ou deux gargousiers par canon.

En prime sur le dessin, tu as la forme des tapes.

Source.

Jean Boudriot, artillerie de mer.

Merci encore Alain,
Pendant que je sécurise le premier canon, je te poste les différentes bailles que j’avais réalisé dans ce merveilleux kit.
Sans compter bien entendu la table et les bancs, les deux vaisseliers muraux, les tonneaux, les 4 hamacs, un tonneau accroché et tout le reste.
J’aime l’autosatisfaction, ce poste commence à avoir une sacrée gueule grâce à tes conseils.

Comme pénitence pour ton manque d'humilité qui n'a d'égal que ma propre modestie, tu vas modifier ces bailles pour les rendre réalistes.

Pas grand chose à refaire. Juste les cerclages qui bien entendu sont métalliques, ce qui a échappé à Mamie Mantua. 

La plus grande fera office de charnier.

Les tonneaux tu les mets à la cave et celui qui pendouille sous un bau, tu le gardes pour le jour où tu feras un saint-bernard au 1/23e.

Bonsoir,
Les deux canons sont en place et sécurisés; reste les retouches peinture.

Nos messages se sont croisés; ok bien noté;
A l’attaque...

Aligne la poulie arrière avec le palan quitte à coller le cordage. On voit trop qu'il n'y a pas de réa.

Comme dit plus haut, il a de la gueule ton poste.

On continue.

La table, les bancs et le vaisselier, tu peux les mettre puisqu'ils sont attestés. Un seul vaisselier dans l'axe de la table. L'autre tu l'offres à Madame pour compléter sa cuisine aménagée.





Gravures conservées au NMM, extraites du Nelson's Sailors de Gergory Fremont-Barnes.

Les hommes sont six par table et réglementairement, chaque mois, ils peuvent changer de tablée si la tronche de leurs commensaux ne leur convient pas. C'est ce que confirme Samuel Leech (1798-1848) dans son A Voice from the Main Deck paru après sa mort.



Tu peux également suspendre les ditty bags (sacs de marin), mais point trop n'en faut.

Les plus petites bailles du kit sont trop grosses pour être posées sur la table. Mets-en une auprès du canon que je vois si elles conviennent comme baille boute-feu.

Ce que j'ai marqué d'une croix dégage. A commencer par les hamacs qui depuis le réveil sont roulés dans les filets de batayoles.

Qu'est ce que le gargousier? et son rapport avec la gargousse.