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Re: LOUISE
L'ébène ne réagit pas comme du poirier ou autre fruitier au fait d'être trempé dans un liquide, il faut souvent tailler dans la masse.
Sans oublier que les poussières d'ébène sont très mauvaises pour la santé.
Sans oublier que les poussières d'ébène sont très mauvaises pour la santé.
Re: LOUISE
bonjour à tous,
je viens de lire avec intérêt ( et concentration!), les derniers échanges pleins de formules, et, sans m'en rendre compte, je me suis retrouvé en lévitation au dessus de mon canapé!
Plus sérieusement, une petite question à Bruno:
Les couples seront-ils massifs, ou en lamellé collé?
Avec mes maigres compétences et connaissances, je me dit que des couples en lamellé sont peut être plus faciles à ployer....
Mais n'ayant jamais travaillé de l'ébène, j'peux pas dire!
En tout cas, moi aussi je suis époustouflifié par ce début de construction....vivement la suite!
je viens de lire avec intérêt ( et concentration!), les derniers échanges pleins de formules, et, sans m'en rendre compte, je me suis retrouvé en lévitation au dessus de mon canapé!
Plus sérieusement, une petite question à Bruno:
Les couples seront-ils massifs, ou en lamellé collé?
Avec mes maigres compétences et connaissances, je me dit que des couples en lamellé sont peut être plus faciles à ployer....
Mais n'ayant jamais travaillé de l'ébène, j'peux pas dire!
En tout cas, moi aussi je suis époustouflifié par ce début de construction....vivement la suite!
alain42- Messages : 537
Date d'inscription : 29/11/2012
Age : 64
Localisation : saint etienne
Re: LOUISE
alain42 a écrit:bonjour à tous,
Les couples seront-ils massifs, ou en lamellé collé?
Dans quelques jours, je vous présenterai le sujet.
Bruno ORSEL- Messages : 236
Date d'inscription : 16/06/2012
Age : 77
Localisation : IDF - Val d'Oise
Re: LOUISE
Nous allons aborder maintenant la fabrication des couples ployés.
Ils se répartissent de la façon suivante :
- 46 demi-couples allant de la quille au plat-bord et correspondant aux sections de 1 à 22.
- 6 couples complets qui vont de plat-bord à plat bord et qui correspondent à la voûte arrière, soit les sections de 23 à 29.
A l'échelle 1/1, les couples ployés sont constitués de bois de faible section, généralement du chêne, du frêne ou de l'acacia. Cette dernière essence est de loin la meilleure. Le bois est d'un seul tenant, ce qui fait tout l'intérêt de cette technique qui offre légèreté et grande résistance et aussi moins coûteux que des couples constitués d'un ensemble : varangue, genoux et allonges de sections plus importantes. Après être passé dans une étuve, le bois est ployé en suivant la forme d'un gabarit, puis cloué riveté sur le bordage.
En introduction lors de la présentation de ce projet, j'avais expliqué que ce petit voilier, étant de conception relativement simple et modeste, ce modèle prendra toute sa dimension en soignant particulièrement bien l'exécution travail, le choix des essences de bois, la qualité des finitions.
Pour l'intérieur j'ai choisi l'ébène : pour la face intérieure du bordage, mais aussi pour les couples ployés.
Pourquoi l'ébène ?
Pour assurer l'étanchéité et la préservation des bois, l'intérieur de ces petits bateaux était passé au goudron. Disposition que j'ai pu observer sur les modèles du musée et raison de mon choix pour le noir de l'ébène.
Je pourrais certes tout simplement teindre l'intérieur en noir, mais l'ébène poli est incomparable de beauté et rien ne le remplace. Je suis aussi conscient que je n'ai pas choisi la simplicité, mais pour moi, seul le résultat final compte. De plus j'ai décidé de présenter ce modèle en charpente apparente sur un côté, ce qui va compliquer la tâche vu la faiblesse de la section des couples.
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Piler de l'ébène est une opération très difficile. Ce bois à fibres courtes est très dur et a peu d'élasticité ; il se plie très difficilement. Il est cassant.
L'échantillonnage des couples à l'échelle 1/1 est de : Largeur 30 mm par épaisseur 25 mm ; ce qui représente à l'échelle du 1/15e : largeur 2,00 mm par épaisseur 1,66 mm !!!
Romain P., membre de ce forum, manifestement un matheux présente dans son message du 13 janvier une démonstration intéressante pour définir par les mathématiques ce que serait le rayon de courbure minimal pour une baguette en ébène de section déterminée en prenant en compte différents paramètres tels que la contrainte de flexion, l'élasticité du matériau, section de la pièce de bois, et que sais-je encore......, ne m'en demandez pas plus.
Le résultat selon sa formule mathématique donne pour une baguette de 2 x 2 mm, dans des conditions d'hygrométrie normale, un rayon de courbure minimal de 120 mm. Si le bois est trempé, ce rayon pourrait être réduit de moitié.
Ma contrainte au maître-couple est un rayon minimal à l'échelle du 1/15e de 23,3 mm. Je suis donc très loin des possibilités de courbure qu'autorise l'ébène.
Pour atteindre ce rayon de courbure, la solution sera donc de diminuer l'épaisseur de l'ébène afin réduire la résistance. Quelques essais pour vérifier et je constate qu'entre 0,6 et 0,7 mm d'épaisseur + un passage à l'étuve, j'atteins sans difficulté ce rayon de 23,3 mm sans rupture du bois.
J'en arrive à la conclusion que la seule solution pour réaliser ces couples ployés en ébène sera la technique du lamellé-collé.
3 épaisseurs d'ébène de 0,6 mm mise en forme sur les couples-gabarit et collées les uns au-dessus des autres. Après séchage les 3 éléments ployés et collés entre eux gardent leur forme sans la moindre déformation et sont d'une résistance étonnante. Une fois les faces du couple dressées et amenées à la cote finale par ponçage on ne voit plus les 3 épaisseurs de bois. C'est magique.
J'adopte donc les dimensions suivantes pour les lamelles de bois : Longueur du couple développé x largeur 4 mm (1 mm de marge de chaque coté) x épaisseur 0,6 mm.
Dans ce cas les lamelles sont droites. Mais nous verrons par la suite que cette solution n'est pas valable pour les couples à fort équerrage et je vais donc devoir modifier ou plus tôt améliorer cette technique.
Ici une photo de mes premiers essais :
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Si pour ces premiers essais, les résultats offraient toute satisfaction, c'était sans compter l'angle de l'équerrage du couple. En effet, plier une baguette droite sur le couple gabarit du maître-couple ne pose aucune difficulté, car ce couple n'a pas ou très peu d'équerrage. La seule contrainte est la courbure du couple. En revanche plus on s'approche des extrémités AV et AR, l'équerrage du couple s'accentue fortement et là, la lamelle d'ébène est soumise à 2 contraintes : la courbure du couple à laquelle vient s'additionner la torsion de l'angle de l'équerrage. Et là, rien ne va plus, car si l'ébène plie sans difficulté lorsque l'on respecte l'épaisseur il ne se tord pas pour prendre l'autre angle qui forme l'équerrage, même après être passé à l'étuve.
La solution est donc de passer par le "déroulé" de la surface du couple. Je m'explique : la face intérieure du couple répond à 2 courbes :
- Celle qui correspond au profil du couple lui-même.
- Celle engendrée par la torsion de la surface en fonction de l'angle de l'équerrage.
Si l'on extrait cette surface et qu'on la met à plat, cette surface déroulée a une forme de "banane" dont l'angle de la courbure varie en fonction de l'équerrage du couple. Si l'on reporte sur un papier cette surface, qu'on la détoure aux ciseaux et qu'on la repositionne sur la face intérieure du couple elle reprend exactement sa place sans le moindre pli.
Sur l'image ci-dessous on voit la surface du couple vue de face, projection verticale qui se présente parfaitement droite. Cette surface en jaune sera déroulée.
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Ici on voit bien en perspective la surface du couple à dérouler et la projection de cette surface sur un plan horizontal.
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Cette image est intéressante : en jaune, la surface intérieure du couple en projection horizontale donc vue du dessus, telle qu'on la voit sur un plan. En rouge la surface déroulée de cette même surface.
Bien qu'en apparence différentes, ces 2 surfaces sont pourtant parfaitement identiques. L'une est en projection, l'autre est en déroulée.
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C'est donc en utilisant cette technique du déroulé de surface que je vais construire mes couples en lamellé-collé.
En partant de mes fichiers informatiques, il est extrêmement facile d'extraire toutes les surfaces déroulées pour chacun des couples.
L'image ci-dessous représente l'ensemble des surfaces déroulées, qui pour des raisons de découpe du bois par la suite, je les ai placées côte à côte. Les 23 premières correspondent aux 23 demis couples, et les 6 dernières aux couples entiers de la voûte arrière.
Il est intéressant de noter que la surface correspondant au maître-couple est quasiment droite, mais plus on s'écarte du centre et que l'angle de l'équerrage se prononce, plus la surface prend de la courbe. Egalement en fonction de l'angle de l'équerrage, positif ou négatif, la courbe part à gauche pour les couples avant et à droite pour ceux de l'arrière.
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Ici la découpe des lamelles qui vont constituer le couple en lamellé-collé. 3 épaisseurs de placage d'ébène de 0,6 mm d'épaisseur. Total 1,8 mm qui seront ramenés ensuite à 1,66 mm.
Le trait noir correspond à la largeur exacte de la surface développée du couple. Le rouge est le "gras" que je me donne, soit 4 mm de large pour des couples finis à largeur 2 mm, épaisseur 1,66 mm.
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Ici les 3 lamelles pour 2 couples découpés. Il faut bien comprendre que ces surfaces en courbe, une fois bien appliquées sur la surface équerrée du couple gabarit en aluminium, vue ne plan, deviendra une surface bien droite.
C'est là tout l'intérêt, lorsque la solution s'y prête de travailler avec le "déroulé de surface. Ceci ne vaut pas uniquement pour les couples, mais aussi pour bien d'autres cas.
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Si la méthode que je vous décris ici est la bonne solution pour construire un couple ployé à la courbe et aux angles variables, elle présente une autre difficulté avec les lamelles en courbes et que je n'avais pas soupçonnée.
En effet dès que l'on amorce la courbe de la surface, le droit fil de la lamelle en ébène devient très court et perd ainsi de l'élasticité et sa résistance. A cet endroit précis, l'ébène devient extrêmement fragile et d'autant plus qu'il est passé à l'étuve et que le bois est détrempé. Il devient impossible de plier l'ébène sans qu'il ne casse.
Il faudra travailler sans passer le bois à l'étuve car il se fragilise, mais là l'ébène à des difficultés pour plier sans se casser.
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Pour améliorer la méthode, nous savons que pour une épaisseur donnée à une lamelle d'ébène, 0,6 mm en l'occurrence, correspond une force dite d'élasticité et une contrainte de flexion qui donne un rayon de courbure minimum. Cette force Re est la résultante de ces 2 forces.
Pour atteindre le rayon courbure souhaité : 23,3 mm, il faudra exercer une force sur la lamelle d'ébène dite pression de courbure Pc.
Si pour résultat, la force Re est supérieur à la force Pc, la lamelle d'ébène casse.
Ceci est illustré par les dessins 1 et 2 ci-dessous.
(je dois ces dessins à JP Ducret)
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Suite aux premiers essais que j'ai faits, 0,6 mm serait la bonne épaisseur pour courber l'ébène, mais à condition que le bois soit passé à l"étuve. Mais compte tenu de la courbure que prend la surface développée et donc de la rupture du fil du bois, (ce que nous avons vu plus haut), l'opération devient impossible.
Voici ce que j'ai imaginé : On sait que si Re est supérieur à Pc, il y a rupture. Donc essayons de contrer la force de Re en l'opposant a une autre force que j'appellerais Rc.
Voici comment je m'y prends :
1- Je positionne sur le chant de chacun des couples gabarits en aluminium les 3 épaisseurs de lamelles d'ébène préalablement encollées.
2 - Au dessus de cet ensemble, je place une baguette de bois (de l'acajou) pas trop dur et fortement détrempé pour la ramollir.
3 - En commençant près de quille je place des ligatures en fil de fer en les passant dans les trous prévus à cet effet, et je serre l'ensemble. Tout en exerçant une pression sur la baguette d'acajou, je positionne progressivement en amorçant la courbure d'autres ligatures et ainsi de suite jusque'à la fin.
Voici ce qui se passe : la force dégagée par chacune des lamelles d'ébène et qui tend vers la rupture est absorbée par la lamelle placée au-dessus et ainsi de suite. La baguette d'acajou, placée au-dessus de l'ensemble qui elle est souple reçoit et absorbe toutes les forces dégagées par les 3 lamelles d'ébène. Elle ne casse pas, car elle est souple et son rayon de courbure le permet.
C'est donc grâce à la contrainte des ligatures successives, conjuguée à la force de la pression exercée sur la baguette d'acajou, Rc, que se crée une force d'opposition progressive à Re et évite ainsi la rupture de l'ébène.
Une fois que toutes les ligatures ont été mises en place, il n'y a plus qu'à attendre que l'ensemble sèche. Le résultat est parfait. Le couple ainsi ployé et bien en contact avec la surface du couple gabarit et garde parfaitement la courbure du couple, mais aussi et surtout l'angle de l'équerrage.
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Pour illustrer tout ce long laïus, voici quelques explications par l'image :
Placé ici sur le chant du couple gabarit, les 3 lamelles d'ébène avec au-dessus la baguette d'acajou fortement ramolli par trempagne.
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Première ligature de l'ensemble. Il est intéressant de noter la différence de courbure entre les lamelles d'ébène qui correspondent à la surface développée du couple et la baguette d'acajou qui elle est droite.
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Progression de la pose des ligatures
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Le travail est fini. Les lamelles, en courbe à l'origine, se sont parfaitement bien placées pour devenir, vue en plan, une surface parfaitement droite.
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Voici le travail de la fabrication des 52 couples ployés finis avec la méthode du lamellé-collé.
Maintenant chacun des couples doit être calibré pour les mettre à la bonne cote tant en largeur qu'en épaisseur.
Ils se répartissent de la façon suivante :
- 46 demi-couples allant de la quille au plat-bord et correspondant aux sections de 1 à 22.
- 6 couples complets qui vont de plat-bord à plat bord et qui correspondent à la voûte arrière, soit les sections de 23 à 29.
A l'échelle 1/1, les couples ployés sont constitués de bois de faible section, généralement du chêne, du frêne ou de l'acacia. Cette dernière essence est de loin la meilleure. Le bois est d'un seul tenant, ce qui fait tout l'intérêt de cette technique qui offre légèreté et grande résistance et aussi moins coûteux que des couples constitués d'un ensemble : varangue, genoux et allonges de sections plus importantes. Après être passé dans une étuve, le bois est ployé en suivant la forme d'un gabarit, puis cloué riveté sur le bordage.
En introduction lors de la présentation de ce projet, j'avais expliqué que ce petit voilier, étant de conception relativement simple et modeste, ce modèle prendra toute sa dimension en soignant particulièrement bien l'exécution travail, le choix des essences de bois, la qualité des finitions.
Pour l'intérieur j'ai choisi l'ébène : pour la face intérieure du bordage, mais aussi pour les couples ployés.
Pourquoi l'ébène ?
Pour assurer l'étanchéité et la préservation des bois, l'intérieur de ces petits bateaux était passé au goudron. Disposition que j'ai pu observer sur les modèles du musée et raison de mon choix pour le noir de l'ébène.
Je pourrais certes tout simplement teindre l'intérieur en noir, mais l'ébène poli est incomparable de beauté et rien ne le remplace. Je suis aussi conscient que je n'ai pas choisi la simplicité, mais pour moi, seul le résultat final compte. De plus j'ai décidé de présenter ce modèle en charpente apparente sur un côté, ce qui va compliquer la tâche vu la faiblesse de la section des couples.
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Piler de l'ébène est une opération très difficile. Ce bois à fibres courtes est très dur et a peu d'élasticité ; il se plie très difficilement. Il est cassant.
L'échantillonnage des couples à l'échelle 1/1 est de : Largeur 30 mm par épaisseur 25 mm ; ce qui représente à l'échelle du 1/15e : largeur 2,00 mm par épaisseur 1,66 mm !!!
Romain P., membre de ce forum, manifestement un matheux présente dans son message du 13 janvier une démonstration intéressante pour définir par les mathématiques ce que serait le rayon de courbure minimal pour une baguette en ébène de section déterminée en prenant en compte différents paramètres tels que la contrainte de flexion, l'élasticité du matériau, section de la pièce de bois, et que sais-je encore......, ne m'en demandez pas plus.
Le résultat selon sa formule mathématique donne pour une baguette de 2 x 2 mm, dans des conditions d'hygrométrie normale, un rayon de courbure minimal de 120 mm. Si le bois est trempé, ce rayon pourrait être réduit de moitié.
Ma contrainte au maître-couple est un rayon minimal à l'échelle du 1/15e de 23,3 mm. Je suis donc très loin des possibilités de courbure qu'autorise l'ébène.
Pour atteindre ce rayon de courbure, la solution sera donc de diminuer l'épaisseur de l'ébène afin réduire la résistance. Quelques essais pour vérifier et je constate qu'entre 0,6 et 0,7 mm d'épaisseur + un passage à l'étuve, j'atteins sans difficulté ce rayon de 23,3 mm sans rupture du bois.
J'en arrive à la conclusion que la seule solution pour réaliser ces couples ployés en ébène sera la technique du lamellé-collé.
3 épaisseurs d'ébène de 0,6 mm mise en forme sur les couples-gabarit et collées les uns au-dessus des autres. Après séchage les 3 éléments ployés et collés entre eux gardent leur forme sans la moindre déformation et sont d'une résistance étonnante. Une fois les faces du couple dressées et amenées à la cote finale par ponçage on ne voit plus les 3 épaisseurs de bois. C'est magique.
J'adopte donc les dimensions suivantes pour les lamelles de bois : Longueur du couple développé x largeur 4 mm (1 mm de marge de chaque coté) x épaisseur 0,6 mm.
Dans ce cas les lamelles sont droites. Mais nous verrons par la suite que cette solution n'est pas valable pour les couples à fort équerrage et je vais donc devoir modifier ou plus tôt améliorer cette technique.
Ici une photo de mes premiers essais :
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Si pour ces premiers essais, les résultats offraient toute satisfaction, c'était sans compter l'angle de l'équerrage du couple. En effet, plier une baguette droite sur le couple gabarit du maître-couple ne pose aucune difficulté, car ce couple n'a pas ou très peu d'équerrage. La seule contrainte est la courbure du couple. En revanche plus on s'approche des extrémités AV et AR, l'équerrage du couple s'accentue fortement et là, la lamelle d'ébène est soumise à 2 contraintes : la courbure du couple à laquelle vient s'additionner la torsion de l'angle de l'équerrage. Et là, rien ne va plus, car si l'ébène plie sans difficulté lorsque l'on respecte l'épaisseur il ne se tord pas pour prendre l'autre angle qui forme l'équerrage, même après être passé à l'étuve.
La solution est donc de passer par le "déroulé" de la surface du couple. Je m'explique : la face intérieure du couple répond à 2 courbes :
- Celle qui correspond au profil du couple lui-même.
- Celle engendrée par la torsion de la surface en fonction de l'angle de l'équerrage.
Si l'on extrait cette surface et qu'on la met à plat, cette surface déroulée a une forme de "banane" dont l'angle de la courbure varie en fonction de l'équerrage du couple. Si l'on reporte sur un papier cette surface, qu'on la détoure aux ciseaux et qu'on la repositionne sur la face intérieure du couple elle reprend exactement sa place sans le moindre pli.
Sur l'image ci-dessous on voit la surface du couple vue de face, projection verticale qui se présente parfaitement droite. Cette surface en jaune sera déroulée.
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Ici on voit bien en perspective la surface du couple à dérouler et la projection de cette surface sur un plan horizontal.
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Cette image est intéressante : en jaune, la surface intérieure du couple en projection horizontale donc vue du dessus, telle qu'on la voit sur un plan. En rouge la surface déroulée de cette même surface.
Bien qu'en apparence différentes, ces 2 surfaces sont pourtant parfaitement identiques. L'une est en projection, l'autre est en déroulée.
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C'est donc en utilisant cette technique du déroulé de surface que je vais construire mes couples en lamellé-collé.
En partant de mes fichiers informatiques, il est extrêmement facile d'extraire toutes les surfaces déroulées pour chacun des couples.
L'image ci-dessous représente l'ensemble des surfaces déroulées, qui pour des raisons de découpe du bois par la suite, je les ai placées côte à côte. Les 23 premières correspondent aux 23 demis couples, et les 6 dernières aux couples entiers de la voûte arrière.
Il est intéressant de noter que la surface correspondant au maître-couple est quasiment droite, mais plus on s'écarte du centre et que l'angle de l'équerrage se prononce, plus la surface prend de la courbe. Egalement en fonction de l'angle de l'équerrage, positif ou négatif, la courbe part à gauche pour les couples avant et à droite pour ceux de l'arrière.
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Ici la découpe des lamelles qui vont constituer le couple en lamellé-collé. 3 épaisseurs de placage d'ébène de 0,6 mm d'épaisseur. Total 1,8 mm qui seront ramenés ensuite à 1,66 mm.
Le trait noir correspond à la largeur exacte de la surface développée du couple. Le rouge est le "gras" que je me donne, soit 4 mm de large pour des couples finis à largeur 2 mm, épaisseur 1,66 mm.
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Ici les 3 lamelles pour 2 couples découpés. Il faut bien comprendre que ces surfaces en courbe, une fois bien appliquées sur la surface équerrée du couple gabarit en aluminium, vue ne plan, deviendra une surface bien droite.
C'est là tout l'intérêt, lorsque la solution s'y prête de travailler avec le "déroulé de surface. Ceci ne vaut pas uniquement pour les couples, mais aussi pour bien d'autres cas.
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Si la méthode que je vous décris ici est la bonne solution pour construire un couple ployé à la courbe et aux angles variables, elle présente une autre difficulté avec les lamelles en courbes et que je n'avais pas soupçonnée.
En effet dès que l'on amorce la courbe de la surface, le droit fil de la lamelle en ébène devient très court et perd ainsi de l'élasticité et sa résistance. A cet endroit précis, l'ébène devient extrêmement fragile et d'autant plus qu'il est passé à l'étuve et que le bois est détrempé. Il devient impossible de plier l'ébène sans qu'il ne casse.
Il faudra travailler sans passer le bois à l'étuve car il se fragilise, mais là l'ébène à des difficultés pour plier sans se casser.
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Pour améliorer la méthode, nous savons que pour une épaisseur donnée à une lamelle d'ébène, 0,6 mm en l'occurrence, correspond une force dite d'élasticité et une contrainte de flexion qui donne un rayon de courbure minimum. Cette force Re est la résultante de ces 2 forces.
Pour atteindre le rayon courbure souhaité : 23,3 mm, il faudra exercer une force sur la lamelle d'ébène dite pression de courbure Pc.
Si pour résultat, la force Re est supérieur à la force Pc, la lamelle d'ébène casse.
Ceci est illustré par les dessins 1 et 2 ci-dessous.
(je dois ces dessins à JP Ducret)
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Suite aux premiers essais que j'ai faits, 0,6 mm serait la bonne épaisseur pour courber l'ébène, mais à condition que le bois soit passé à l"étuve. Mais compte tenu de la courbure que prend la surface développée et donc de la rupture du fil du bois, (ce que nous avons vu plus haut), l'opération devient impossible.
Voici ce que j'ai imaginé : On sait que si Re est supérieur à Pc, il y a rupture. Donc essayons de contrer la force de Re en l'opposant a une autre force que j'appellerais Rc.
Voici comment je m'y prends :
1- Je positionne sur le chant de chacun des couples gabarits en aluminium les 3 épaisseurs de lamelles d'ébène préalablement encollées.
2 - Au dessus de cet ensemble, je place une baguette de bois (de l'acajou) pas trop dur et fortement détrempé pour la ramollir.
3 - En commençant près de quille je place des ligatures en fil de fer en les passant dans les trous prévus à cet effet, et je serre l'ensemble. Tout en exerçant une pression sur la baguette d'acajou, je positionne progressivement en amorçant la courbure d'autres ligatures et ainsi de suite jusque'à la fin.
Voici ce qui se passe : la force dégagée par chacune des lamelles d'ébène et qui tend vers la rupture est absorbée par la lamelle placée au-dessus et ainsi de suite. La baguette d'acajou, placée au-dessus de l'ensemble qui elle est souple reçoit et absorbe toutes les forces dégagées par les 3 lamelles d'ébène. Elle ne casse pas, car elle est souple et son rayon de courbure le permet.
C'est donc grâce à la contrainte des ligatures successives, conjuguée à la force de la pression exercée sur la baguette d'acajou, Rc, que se crée une force d'opposition progressive à Re et évite ainsi la rupture de l'ébène.
Une fois que toutes les ligatures ont été mises en place, il n'y a plus qu'à attendre que l'ensemble sèche. Le résultat est parfait. Le couple ainsi ployé et bien en contact avec la surface du couple gabarit et garde parfaitement la courbure du couple, mais aussi et surtout l'angle de l'équerrage.
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Pour illustrer tout ce long laïus, voici quelques explications par l'image :
Placé ici sur le chant du couple gabarit, les 3 lamelles d'ébène avec au-dessus la baguette d'acajou fortement ramolli par trempagne.
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Première ligature de l'ensemble. Il est intéressant de noter la différence de courbure entre les lamelles d'ébène qui correspondent à la surface développée du couple et la baguette d'acajou qui elle est droite.
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Progression de la pose des ligatures
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Le travail est fini. Les lamelles, en courbe à l'origine, se sont parfaitement bien placées pour devenir, vue en plan, une surface parfaitement droite.
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Voici le travail de la fabrication des 52 couples ployés finis avec la méthode du lamellé-collé.
Maintenant chacun des couples doit être calibré pour les mettre à la bonne cote tant en largeur qu'en épaisseur.
Dernière édition par Bruno ORSEL le Sam 26 Jan 2013 - 0:06, édité 1 fois
Bruno ORSEL- Messages : 236
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Localisation : IDF - Val d'Oise
Re: LOUISE
Le résultat est à la mesure de la démonstration. Remarquable.
_________________
Aimez-moi, honorez-moi, parce que je le vaux bien. (St Ignace de Loréal)
Alain Degny- Admin
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Re: LOUISE
re
c' est vraiment très recherché comme procédé !!!!!
et , comme dit Alain le résultât est remarquable
c'est encore un un truc de ouf !!
tres admirablement herve
c' est vraiment très recherché comme procédé !!!!!
et , comme dit Alain le résultât est remarquable
c'est encore un un truc de ouf !!
tres admirablement herve
Re: LOUISE
Pourrat-on en savoir davantage sur l'étuvage. Le principe est évident, mais peut-il être réalisé sans matériel sophistiqué ?
_________________
Aimez-moi, honorez-moi, parce que je le vaux bien. (St Ignace de Loréal)
Alain Degny- Admin
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Re: LOUISE
Alain Degny a écrit:Pourrat-on en savoir davantage sur l'étuvage. Le principe est évident, mais peut-il être réalisé sans matériel sophistiqué ?
C'est tout simple, rien de sophistiqué.
Etuve égale chaleur humide. J'utilise pour cela un "cuit vapeur" ménager. Je mets les baguettes dans le panier à légumes, je fais chauffer l'eau et la vapeur d'eau détrempe le bois. C'est tout simple.
Je suis bien sûr limité au diamètre du panier.
Bruno ORSEL- Messages : 236
Date d'inscription : 16/06/2012
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Localisation : IDF - Val d'Oise
Re: LOUISE
Pourrait-on par exemple utiliser le systéme des chantiers?
Soit un tube avec une petite porte a son extrémité et une entrée pour la vapeur et bien sur un soupape de sécurité.
un tube en aluminium de 1 metre de long pourrait faire l'affaire.
Je vais jeter un oeil chez le chaudronnier du port pour voir si c'est réalisable.
michael
Soit un tube avec une petite porte a son extrémité et une entrée pour la vapeur et bien sur un soupape de sécurité.
un tube en aluminium de 1 metre de long pourrait faire l'affaire.
Je vais jeter un oeil chez le chaudronnier du port pour voir si c'est réalisable.
michael
michael Gloaguen- Modérateur
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Localisation : Penmarc'h,Pays bigouden
Re: LOUISE
J'adore, c'est tous simplement magnifique! Je suis pour l'utilisation des outils informatiques pour parfaire la technique, en voilà un superbe exemple! Le résultat est superbe .
Pour ton problème de "fil court" à certain endroit de ta lamelle, pourrais-tu tout simplement utiliser ta modélisation 3D pour marquer le point de plus forte courbure sur ta développée et ensuite faire en sorte de positionnée ton "patron" de tel sorte que cette zone de la lamelle soit dans le sens du fil, ainsi tu utilise les propriétés de résistance de l'ébène là où tu en as le plus besoin.
Peut-être y as-tu déjà pensé.
En tous cas, continue! on en veux plus
Petite(s) question(s) subsidiaire(s):
Comment tes couples seront-ils relié à la quille? pour le moment toute la structure est maintenue par le chantier, mais quand viendra l'heure de séparer la coque du chantier quelle pièce assurera la rigidité de la structure? Tu compte sur les virures du bordage pour faire le lien entre les couples?
Pour ton problème de "fil court" à certain endroit de ta lamelle, pourrais-tu tout simplement utiliser ta modélisation 3D pour marquer le point de plus forte courbure sur ta développée et ensuite faire en sorte de positionnée ton "patron" de tel sorte que cette zone de la lamelle soit dans le sens du fil, ainsi tu utilise les propriétés de résistance de l'ébène là où tu en as le plus besoin.
Peut-être y as-tu déjà pensé.
En tous cas, continue! on en veux plus
Petite(s) question(s) subsidiaire(s):
Comment tes couples seront-ils relié à la quille? pour le moment toute la structure est maintenue par le chantier, mais quand viendra l'heure de séparer la coque du chantier quelle pièce assurera la rigidité de la structure? Tu compte sur les virures du bordage pour faire le lien entre les couples?
Dernière édition par Romain P. le Sam 26 Jan 2013 - 18:21, édité 1 fois
Re: LOUISE
Bonjour
Merci Bruno pour ta présentation et aussi pour le travail réalisé : en un mot comme en cent, c' est tout simplement Magnifique.
C' est la démonstration du Modélisme comme tu l' aimes et comme depuis déjà quelques mois sinon plus d' une année tu m' en
fais partager la vision à travers ce projet. Je crois même que je vais te rattraper sur ce coup-là (j' admets j' admets, c' est facile de faire plus vite quand c' est toi qui essuie les plâtres ) !!!!
J' attends comme beaucoup d' autres membres du forum (certains le disent, d' autres pas mais beaucoup le pensent très fort) la suite de la construction.
Même si je sais très très bien que c' est l' anticipation des méthodes de construction et non pas la construction elle-même
qui demande le plus de temps, ne nous fais pas trop languir pour la suite.....
Encore une fois Bravo.
Merci Bruno pour ta présentation et aussi pour le travail réalisé : en un mot comme en cent, c' est tout simplement Magnifique.
C' est la démonstration du Modélisme comme tu l' aimes et comme depuis déjà quelques mois sinon plus d' une année tu m' en
fais partager la vision à travers ce projet. Je crois même que je vais te rattraper sur ce coup-là (j' admets j' admets, c' est facile de faire plus vite quand c' est toi qui essuie les plâtres ) !!!!
J' attends comme beaucoup d' autres membres du forum (certains le disent, d' autres pas mais beaucoup le pensent très fort) la suite de la construction.
Même si je sais très très bien que c' est l' anticipation des méthodes de construction et non pas la construction elle-même
qui demande le plus de temps, ne nous fais pas trop languir pour la suite.....
Encore une fois Bravo.
Dernière édition par Albatros le Sam 26 Jan 2013 - 18:33, édité 1 fois
Albatros- Messages : 827
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Re: LOUISE
Je rejoins l'avis de Luc , ce chantier donne de nouvelles dimensions aux techniques de modélisme et du travail du bois en particulier.
Ce lamellé collé de l'ébène ( invisible ) , voilà une voie particulièrement novatrice dans les solutions de ploiement de cette essence, réduite habituellement à une mise à la forme par usinage .
Une autre façon de faire, qui n'est pas ici pour faire de l'ombre je pense , aux diverses méthodes de constructions connues dans toute leur diversité ( avec tout le panel de possibilités possible depuis le couteau de marin jusqu'aux machines high-tech ).
Bravo à vous, Bruno et Luc
Ce lamellé collé de l'ébène ( invisible ) , voilà une voie particulièrement novatrice dans les solutions de ploiement de cette essence, réduite habituellement à une mise à la forme par usinage .
Une autre façon de faire, qui n'est pas ici pour faire de l'ombre je pense , aux diverses méthodes de constructions connues dans toute leur diversité ( avec tout le panel de possibilités possible depuis le couteau de marin jusqu'aux machines high-tech ).
Bravo à vous, Bruno et Luc
Invité- Invité
Re: LOUISE
michael Gloaguen a écrit:Pourrait-on par exemple utiliser le systéme des chantiers?
Soit un tube avec une petite porte a son extrémité et une entrée pour la vapeur et bien sur un soupape de sécurité.
un tube en aluminium de 1 metre de long pourrait faire l'affaire.
Je vais jeter un oeil chez le chaudronnier du port pour voir si c'est réalisable.
michael
Oui c'est possible, mais je pense qu'à notre niveau de modéliste, la simplicité est parfois salutaire.
Une possibilité qui me vient à l'idée :
- prendre une casserole d'un grand diamètre et y mettre de l'eau.
- poser sur cette casserole une grille ou un tamis.
- Façonner un cône en métal ou en plastic ayant pour base le diamètre de la casserole, ou un tout petit peu plus. En haut prévoir une petite ouverture qui fera cheminée pour laisser passer la vapeur chaude. Pour hauteur, la longueur des baguettes.
- Placer les baguettes à l'intérieur du cône, le tout sur la casserole et faites chauffer la marmite. Si la vapeur s'échappe un peu sur les côtés, ce n'est pas bien grave.
Une façon simple de faire une étuve et à mon avis suffisante pour nos besoins
Bruno ORSEL- Messages : 236
Date d'inscription : 16/06/2012
Age : 77
Localisation : IDF - Val d'Oise
Re: LOUISE
Ah oui !! pas idiot ce systéme !
je pense que je vais essayer de mélanger les 2 genres .C'est a dire ,une sorte de couvercle sur lequel serai soudé un tube avec une grille coté bas et un second couvercle coté haut.
je vous tiens au courant de la chose.
michael
je pense que je vais essayer de mélanger les 2 genres .C'est a dire ,une sorte de couvercle sur lequel serai soudé un tube avec une grille coté bas et un second couvercle coté haut.
je vous tiens au courant de la chose.
michael
michael Gloaguen- Modérateur
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Date d'inscription : 14/09/2012
Age : 58
Localisation : Penmarc'h,Pays bigouden
Re: LOUISE
Bonjour à tous;
j'ai suivi avec grand intérêt l'exposé de bruno sur le ployage/vrillage des lamelles d'ébène, et j'en reste sur le c....il est vrai qu'avec l'outil informatique, le tracé précis des lamelles est tip top.
je reviens sur le dernier post que j'ai envoyé, ou je posais la question de savoir si les couples étaient massifs ou en lamellé collé...et je me doutais bien qu'il y avait quelque chose de cette technique la dessous....
Avec mes humbles compétences ( qui n'atteignent certes pas le niveau de Bruno et quelques autres sur ce forum), je m'autorise à évoquer un peu de ma pratique:
Pour l'étuvage des baguettes, j'utilise le trempage de celles ci dans une solution eau+ammoniaque, et ça marche plutôt bien ( et en plus, ça dégage le nez!), sans chauffer. quelqu'un utilise aussi cette technique?
Il m'est arrivé également de fabriquer des couples en lamellé collé, formé soit sur un gabarit intérieur ( un couple), soit sur un gabarit extérieur ( c'est à dire formé directement sur la coque bordée), c'est par exemple la technique que j'ai utilisée sur mon clipper d'argenteuil au 40ème.
pour l'équerrage, je procède de la façon suivante:
en supposant qu'un couple soit formé de 3 lamelles contrecollées, je le fabrique un peu plus épais ( par exemple 5 lamelles), ce qui me permet par la suite, quand il est bien sec et bien en forme ( le lamellé collé c'est super rigide!), de l'équerrer par ponçage, sur les 2 faces.
Voilà.....
En tout cas je guette avec avidité et curiosité la suite!
j'ai suivi avec grand intérêt l'exposé de bruno sur le ployage/vrillage des lamelles d'ébène, et j'en reste sur le c....il est vrai qu'avec l'outil informatique, le tracé précis des lamelles est tip top.
je reviens sur le dernier post que j'ai envoyé, ou je posais la question de savoir si les couples étaient massifs ou en lamellé collé...et je me doutais bien qu'il y avait quelque chose de cette technique la dessous....
Avec mes humbles compétences ( qui n'atteignent certes pas le niveau de Bruno et quelques autres sur ce forum), je m'autorise à évoquer un peu de ma pratique:
Pour l'étuvage des baguettes, j'utilise le trempage de celles ci dans une solution eau+ammoniaque, et ça marche plutôt bien ( et en plus, ça dégage le nez!), sans chauffer. quelqu'un utilise aussi cette technique?
Il m'est arrivé également de fabriquer des couples en lamellé collé, formé soit sur un gabarit intérieur ( un couple), soit sur un gabarit extérieur ( c'est à dire formé directement sur la coque bordée), c'est par exemple la technique que j'ai utilisée sur mon clipper d'argenteuil au 40ème.
pour l'équerrage, je procède de la façon suivante:
en supposant qu'un couple soit formé de 3 lamelles contrecollées, je le fabrique un peu plus épais ( par exemple 5 lamelles), ce qui me permet par la suite, quand il est bien sec et bien en forme ( le lamellé collé c'est super rigide!), de l'équerrer par ponçage, sur les 2 faces.
Voilà.....
En tout cas je guette avec avidité et curiosité la suite!
alain42- Messages : 537
Date d'inscription : 29/11/2012
Age : 64
Localisation : saint etienne
Re: LOUISE
Romain P. a écrit:J'adore, c'est tous simplement magnifique! Je suis pour l'utilisation des outils informatiques pour parfaire la technique, en voilà un superbe exemple! Le résultat est superbe .
Pour ton problème de "fil court" à certain endroit de ta lamelle, pourrais-tu tout simplement utiliser ta modélisation 3D pour marquer le point de plus forte courbure sur ta développée et ensuite faire en sorte de positionnée ton "patron" de tel sorte que cette zone de la lamelle soit dans le sens du fil, ainsi tu utilise les propriétés de résistance de l'ébène là où tu en as le plus besoin.
Petite(s) question(s) subsidiaire(s):
Comment tes couples seront-ils relié à la quille? pour le moment toute la structure est maintenue par le chantier, mais quand viendra l'heure de séparer la coque du chantier quelle pièce assurera la rigidité de la structure? Tu compte sur les virures du bordage pour faire le lien entre les couples?
Oui, notre époque nous offre ces nouvelles technologies et il serait dommage de ne pas les utiliser, même en modélisme. Mais ne nous leurrons, l'essentiel du travail reste un travail traditionnel.
J'ai effectivement pensé de placer la lamelle en biais par rapport au droit-fil., mais je n'ai pas retenu cette solution car j'ai considéré que la totalité de la lamelle serait dans ce cas dans le biais du fil. Je n'ai fait d'essai non plus.
Les demis couples sont cloués sur une quille dite "à chapeau". Il y aura aussi des petites varangues intermédiaires ; mais je vous parlerai de cela plus tard.
Bruno ORSEL- Messages : 236
Date d'inscription : 16/06/2012
Age : 77
Localisation : IDF - Val d'Oise
Re: LOUISE
Mince Bruno, j'ai failli passer au travers...
Superbe début, prometteur surtout...
De plus je vois que les contraintes mécaniques ont été gérées avec brio
Du coup on se rend mieux compte aussi de ce que peut être le travail de l'ébène, je ne le pensais pas si dur que ça... Question subsidiaire, je suppose que ta quille viendra coiffer l'ensemble des têtes de couples? Y aura-t-il une contre quille pour pincer l'ensemble?
Je sais, je suis pressé de connaitre et surtout de voir la suite
Superbe début, prometteur surtout...
De plus je vois que les contraintes mécaniques ont été gérées avec brio
Du coup on se rend mieux compte aussi de ce que peut être le travail de l'ébène, je ne le pensais pas si dur que ça... Question subsidiaire, je suppose que ta quille viendra coiffer l'ensemble des têtes de couples? Y aura-t-il une contre quille pour pincer l'ensemble?
Je sais, je suis pressé de connaitre et surtout de voir la suite
_________________
Bien cordialement
Stephan
...........................................................................................................................................................................................
Ce n'est qu'en essayant continuellement, que l'on finit par réussir
Ou, en d'autres termes : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche ...
Proverbe SHADOK
Re: LOUISE
L'ébène est aussi classé dans la catégorie des bois fondriers. C'est à dire qu'il est plus lourd que l'eau ; il coule donc. Sa masse volumique est d'environ 1,150 kg. A titre de comparaison, la masse du balsa n'est que de 0,140 kg.
J'aurai bientôt l'occasion de parler de la quille et de la jonction des couples sur celle-ci. La quille est du type "à chapeau" comme le montre l'extrait du dessin ci-dessous.
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Bruno ORSEL- Messages : 236
Date d'inscription : 16/06/2012
Age : 77
Localisation : IDF - Val d'Oise
Re: LOUISE
Merci de tes précisions
J'ai hâte de voir la suite
J'ai hâte de voir la suite
_________________
Bien cordialement
Stephan
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Ce n'est qu'en essayant continuellement, que l'on finit par réussir
Ou, en d'autres termes : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche ...
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Cornic- Messages : 757
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Age : 54
Localisation : Carantécois exilé - Selommes (41)
Re: LOUISE
C'est bien ce qui me semblais Matt, j'ai fouillé l'autre soir pour retrouver ta méthode mais sans succès ..
merci.
merci.
Invité- Invité
Re: LOUISE
Bonjour,
pour aller dans le sens de Cormic, je vais donc mettre ma modeste contribution dans son sujet sur le cintrage du bois, que j'ai évoqué dans ce sujet il y a quelques jours ( utilisation du l'alcali).
Sinon, toujours vivement la suite de Louise.....
pour aller dans le sens de Cormic, je vais donc mettre ma modeste contribution dans son sujet sur le cintrage du bois, que j'ai évoqué dans ce sujet il y a quelques jours ( utilisation du l'alcali).
Sinon, toujours vivement la suite de Louise.....
alain42- Messages : 537
Date d'inscription : 29/11/2012
Age : 64
Localisation : saint etienne
Re: LOUISE
Tous les couples étant fabriqués, nous allons maintenant aborder la fabrication de l'ensemble quille, étrave étambot.
La quille d'un dériveur a la particularité d'être fendue dans son axe pour laisser le passage de la dérive ce qui va nécessiter de l'élargir au droit du puits afin de ne pas affaiblir "la poutre centrale". Ainsi la largeur passe d'une valeur de 1 environ à l'étrave, pour arriver à 2 au niveau du puits de dérive, puis revenir à 1 à l'étambot. Ce détail est illustré par le dessin ci-dessous extrait de la revue Le Yacht.
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La quille est du type à chapeau rapporté, constitué de la quille proprement dite qui va de l'étrave à l'étambot, d'un aileron qui forme la partie triangulaire sous la râblure arrière et d'un chapeau rapporté, sorte de carlingue qui vient serrer les couples ployés sur la quille. Cet ensemble se prolonge par la voûte dont l'ossature maîtresse est constituée de 2 allonges de voûte.
A noter que la râbler de quille sera réalisée ultérieurement.
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Comme nous l'avons vu en amont, tous les couples en ébène ployés ont été fabriqués. Ils sont pour le moment brut et un peu "gras" ce qui nécessite de les calibrer afin d'atteindre les cotes définitives qui sont je le rappelle : largeur 2,00mm, épaisseur 1,66 mm à l'échelle du modèle.
L'opération n'est pas compliquée. Une fraise scie montée sur une fraiseuse et réglée à la bonne hauteur permet un travail très précis. L'épaisseur du couple sera affinée au papier abrasif.
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Voici ce que donne une fois finie les couples en ébène en lamellés collés. Élégance, finesse et extrêmement robustes. Ici 23 couples sur les 52 nécessaires.
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Ici la confection des entailles dans la quille et le chapeau de quille. Les couples seront ensuite encastrés dans ces entailles et cloués. Ce travail délicat nécessite un travail à la loupe.
Des petites varangues, servant également de barrots de plancher, seront placées ultérieurement afin d'assurer une bonne liaison droite gauche de la coque.
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Le travail sur les couples est enfin fini. C'est certainement la phase la plus longue et la plus délicate de ce modèle.
Tous les couples sont collés dans les entailles de la quille et maintenus bien alignés sur les couples gabarit en aluminium au moyen de petites ligatures provisoires.
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Observez le détail de la voûte arrière avec les allonges de voûte et aussi la particularité des 6 derniers couples qui sont d'un seul tenant droite gauche.
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Ici le détail sur la structure en aluminium qui permettra la mise en place du tableau arrière (conception Luc Moinet / Albatros). Le dernier couple en aluminium est un couple fictif qui s'aligne avec l'équerrage du couple précédant. Il servira d'appui à la jonction bordage / tableau, ce dernier faisant office de dernier couple.
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Après avoir installé le tableau arrière, l'étape suivante sera la pose du bordage. Côté droit la coque sera entièrement bordée, et côté gauche la charpente sera apparente.
La quille d'un dériveur a la particularité d'être fendue dans son axe pour laisser le passage de la dérive ce qui va nécessiter de l'élargir au droit du puits afin de ne pas affaiblir "la poutre centrale". Ainsi la largeur passe d'une valeur de 1 environ à l'étrave, pour arriver à 2 au niveau du puits de dérive, puis revenir à 1 à l'étambot. Ce détail est illustré par le dessin ci-dessous extrait de la revue Le Yacht.
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La quille est du type à chapeau rapporté, constitué de la quille proprement dite qui va de l'étrave à l'étambot, d'un aileron qui forme la partie triangulaire sous la râblure arrière et d'un chapeau rapporté, sorte de carlingue qui vient serrer les couples ployés sur la quille. Cet ensemble se prolonge par la voûte dont l'ossature maîtresse est constituée de 2 allonges de voûte.
A noter que la râbler de quille sera réalisée ultérieurement.
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Comme nous l'avons vu en amont, tous les couples en ébène ployés ont été fabriqués. Ils sont pour le moment brut et un peu "gras" ce qui nécessite de les calibrer afin d'atteindre les cotes définitives qui sont je le rappelle : largeur 2,00mm, épaisseur 1,66 mm à l'échelle du modèle.
L'opération n'est pas compliquée. Une fraise scie montée sur une fraiseuse et réglée à la bonne hauteur permet un travail très précis. L'épaisseur du couple sera affinée au papier abrasif.
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Voici ce que donne une fois finie les couples en ébène en lamellés collés. Élégance, finesse et extrêmement robustes. Ici 23 couples sur les 52 nécessaires.
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Ici la confection des entailles dans la quille et le chapeau de quille. Les couples seront ensuite encastrés dans ces entailles et cloués. Ce travail délicat nécessite un travail à la loupe.
Des petites varangues, servant également de barrots de plancher, seront placées ultérieurement afin d'assurer une bonne liaison droite gauche de la coque.
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Le travail sur les couples est enfin fini. C'est certainement la phase la plus longue et la plus délicate de ce modèle.
Tous les couples sont collés dans les entailles de la quille et maintenus bien alignés sur les couples gabarit en aluminium au moyen de petites ligatures provisoires.
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Observez le détail de la voûte arrière avec les allonges de voûte et aussi la particularité des 6 derniers couples qui sont d'un seul tenant droite gauche.
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Ici le détail sur la structure en aluminium qui permettra la mise en place du tableau arrière (conception Luc Moinet / Albatros). Le dernier couple en aluminium est un couple fictif qui s'aligne avec l'équerrage du couple précédant. Il servira d'appui à la jonction bordage / tableau, ce dernier faisant office de dernier couple.
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Après avoir installé le tableau arrière, l'étape suivante sera la pose du bordage. Côté droit la coque sera entièrement bordée, et côté gauche la charpente sera apparente.
Bruno ORSEL- Messages : 236
Date d'inscription : 16/06/2012
Age : 77
Localisation : IDF - Val d'Oise
Re: LOUISE
Rarement on aura vu de couples aussi fins, en ébène de surcroît .. Sacré défi relevé Bruno ( et Luc ) !!
Quelle va être ta technique de bordage ? Hâte de voir l'extraction de la contre-forme alu ..
amitiés
Wilfrid
Quelle va être ta technique de bordage ? Hâte de voir l'extraction de la contre-forme alu ..
amitiés
Wilfrid
Invité- Invité
Re: LOUISE
Un pur moment de bonheur ce matin en parcourant ce post.
L'inconvénient des modèles d'exception est qu'on regrette toujours que ça n'avance pas assez vite
Mais concernant la charpente, quelle précision, quelle finesse
Les allonges de voute sont fixées sur la carlingue?
L'inconvénient des modèles d'exception est qu'on regrette toujours que ça n'avance pas assez vite
Mais concernant la charpente, quelle précision, quelle finesse
Les allonges de voute sont fixées sur la carlingue?
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Bien cordialement
Stephan
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