La Couronne au 1/98 de Mantua Models (terminé)

Merci Alain, voici une simulation vite faite (l'échelle des pavillons n'est pas respectée et il manque l'oriflamme blanc du grand mât) de l'emplacement des pavillons qui remplaceront ceux de Mantua. En haut du grand mât : pavillon royal lys avec Séraphins.
La réalité historique n'est sans doute pas respectée mais je pense que se sera mieux que du "rouge uni" par exemple pour la poupe !

Le pavillon de beaupré est correct. Celui de grand-mât date de 1661, il est donc anachronique. Le bon (1623-1661) :



Sur le collier de l'ordre du Saint-Esprit, deux blasons : celui fleurdelisé de la France et celui de Navarre. Ils sont surmontés de la couronne.

Le pavillon national doit être blanc uni.

Les deux, de misaine et d'artimon ne sont pas des pavillons de marine. Ils ne doivent donc pas figurer sur ton modèle.

Alain, tu as du embarquer sur le Saint-Louis (clone de La Couronne) avec le Père Fournier dans une autre vie !
Pour le pavillon du grand mât, je n'ai pas eu le choix.
Tu me dis que le pavillon de beaupré est correct, mais pas ceux de misaine et d'artimon, ce dernier étant pourtant bleu à fleurs de lys comme celui du beaupré qui est correct ?
Je ne comprends donc pas pourquoi ces 2 pavillons ne doivent pas être installés d'une part et par quoi les remplacer d'autre part.
Par ailleurs, ces pavillons en soie sont coûteux, et, dans le cas d'une modification, cela va engendrer des frais supplémentaires.
Merci pour tes précisions.

Le pavillon bleu fleurdelisé est réservé au beaupré et ce faisant il n'est arboré qu'en rade ou à quai. Jamais durant la navigation. On ne le trouve pas ailleurs. C'est la même chose pour le bowsprit jack des Anglais.

Misaine et poupe. Cette bannière blanche fleurdelisée n'est pas un pavillon mais un drapeau. Il est hissé là où séjourne la famille royale, par exemple dans un château où elle se trouve à l'occasion d'un déplacement en province. Jamais un navire ne l'arbore.

Le pavillon de nationalité hissé sur son mâtereau de poupe est blanc uni, comme je l'ai déjà dit. La France étant à l'époque considérée comme la fille aînée de l'Église, le blanc symbolise "la pureté immaculée de Dieu" et si l'on pousse le raisonnement, il rappelle que nos monarques sont de droit divin.

Quand on n'en connait pas la symbolique, cela en étonne plus d'un. Entre autre les modélistes américains qui ne comprennent pas pourquoi les navires français arborent "le drapeau de la reddition". Mais cette signification est beaucoup plus tardive et le pavillon blanc restera en usage jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

La réglementation sur les pavillons, pavillons de marque, flammes, guidons est précise et incontournable. On ne colle pas des pavillons partout juste pour faire beau, comme AL installe des tonneaux, de préférence là où il n'y en a pas, parce que cela fait plus réaliste. Le Père Fournier, que j'ai effectivement bien connu dans ma jeunesse, a peut-être voulu flatter Louis XIII, à qui son ouvrage est dédié, en multipliant les signes d'allégeance au monarque.

En résumé, tu ne mets que trois pavillons : celui de beaupré, admissible puisque ton modèle n'est pas voilé ; celui de grand-mât (j'enlèverai mes lunettes pour ne pas voir l'anachronisme), correct puisque la Couronne a bien été navire amiral et le pavillon national.

Précis!

Bien. Puis-je en outre poser l'oriflamme (sur le kit il se trouve normalement sur le grand-mât) en haut du  mât de misaine ou bien d'artimon ?
Merci et félicitations pour ce cours magistral.

La flamme de guerre blanche est définie par l'ordonnance de 1670, donc post Couronne. Et elle n'est arborée que si il n'y a pas de pavillon de marque au grand-mât. Or ton modèle en a un.

Pas de flamme non plus.

Pour info. La flamme anglaise n'est pas une flamme de guerre, mais une flamme de commissionnement. Elle est hissée le jour où le bâtiment entre en service et elle est amenée par son commandant au cours d'une cérémonie, le jour où le navire est radié du service.

Le bonjour vous va Tertous,
mais où va-t-il nous chercher tout cela Alain ? Comme sa biblio va jusqu'au plafond j'espère qu'il a un escabeau !

Je suis abasourdi par tes connaissances d'Alain. Ton savoir part de la cale jusqu'en haut de la hampe du grand-mât !

Moi qui débute dans la maquette
Quand je lis les réponses en suivant ce superbe post
Je me dis comme disait louis de Funès

IL M'ÉPATE

Tu as aussi la réplique de Philippe Noiret parlant d'Eddy Mitchell dans Coup de torchon : avec Nono, on n'est jamais déçu. Bon, il est légèrement débile. Me
concernant, à vous de juger.

Le bonjour te va Tertous et Andy,

Ah oui P.N. (Lucien Cordier) se croit être J.C. !

Tournage des cabillots et bittons

 

Normalement ce tournage est effectué comme indiqué ci-dessus, mais l’échelle au 1/98^ème laissant un espace réduit entre chaque cabillot (1mm) ne va pas me permettre de réaliser un enroulement circulaire ou ovale avec, qui plus est, un passage croisé entre le manche et le fût du cabillot.
Le tournage sera donc adapté afin d’éviter un enchevêtrement disgracieux.
Donc, il m’a fallu trouver une méthode de fabrication en série à la fois facile et précise qui sera donc monté en trompe l’œil.
La photo ci- contre explique le procédé utilisé :
2 liteaux de contreplaqué de 3 mm x 100 mm (épaisseur 1,5 mm) sont jumelés entre eux aux 2 extrémités et au centre afin d’éviter toute déformation. Des repères tous les 2 mm sont tracés sur les 2 longerons, l’espace entre 2 repères correspondra à la largeur du tournage.
5 tours de fil écru 0,25 mm sont effectués et ligaturés en leur centre par 2 tours grâce à la lumière entre les 2 litaux. Côté verso, un point de colle.



Ci-dessous : détail de l’enroulement et de la lumière côté recto du gabarit permettant les 2 tours centraux.


Ci-desous :détail côté verso. Les 2 tours centraux sont fixés avec une goutte de colle cyonoacrylate.


Ci-dessous : série de 22 tournages (fil 0,25 mm) prévus pour les gaillards d’avant


Ci-dessous :Zoom sur un tournage libéré du gabarit.
Sur la partie supérieure une boucle de maintien est réalisée, le reste du fil sera enroulé autour du cabillot puis coupé.
Sur la partie inférieure le fil sera sectionné de façon à ce qu’il dépasse de 5 mm environ et touche le pont.


Partie tribord du gaillard d'avant : avant et après






Il ne me reste plus qu'à continuer : après les pavillons et drapeaux, je sens qu'Alain va surgir de la grande chambre en citant un passage d'un livre !

Pour changer, j'aimerais bien une photo de pierrier. On a l'impression qu'il est chargé avec une jolie ventouse débouche lavabo. Or comme chacun sait, le pierrier est plutôt destiné à tirer une balle d'une livre.

Bonjour Alain
Je te joins donc une photo d'in pierrier installé sur ma maquette ainsi qu'un autre que j'ai en stock.
Ce qui t'interpelle, c'est la poignée recourbée, aussi peut-être une tentative de redressage s'impose, ou bien un remplacement par le 2ème modèle ?
... ou bien installer un lavabo au pied de chaque pierrier !

Le second modèle est nettement plus crédible.

Merci une fois de plus

Le bonjour te va Daniel,
ce système je l'ai adopté lorsque j'ai construit ma Bounty dans les années 70, car il n'était pas possible de garnir les cabillots !correctement.
J'en parle d'ailleurs dans le tuto, mais je n'ai pas insisté car ma solution était, à mon avis vis à vis des cadors de ce forum, quelque peux surprenante...

https://modelisme-naval-bois.lebonforum.com/t6570-construction-a-partir-d-un-kit-de-voilier-2-le-pont

Il ne faut pas oublier que ces manœuvres doivent pouvoir être détachées très rapidement, donc pas d'arrimage avec des nœuds compliqués.

Bonjour Michel,
Alors ainsi je te copie sans le savoir !
L'échelle du kit est au 1/98ème, aussi je suis en train de me frayer un chemin à travers les cordages !

Le bonjour te va Daniel,
pas vraiment mais le système D, ça se trouve tout seul !
La flemme permet aussi beaucoup de chose !

T'as raison Michel, je descends dans le pont inférieur me coucher dans un hamac. Un bruit étrange de "batterie" me réveillera !

Poursuivons donc les tournage sur les cabillots : ici le gaillard d’avant




Ici au niveau du grand-mat

ici au niveau du mât d'artimon et de la dunette
Pas moins de 69 enroulements ont été effectués.

Mise en place des pavillons et drapeaux





Après avoir trouvé sur internet les armoiries adéquates à 2 blasons et après retouche et essais divers d'impression sur papier, je décide de conserver le pavillon en soie.commandés sur CAP New Maquettes. Alain, si je trouve un jour une solution, je remplacerais ce dernier par celui qui correspond à tes explications précédentes.
.



A gauche ; le pavillon de beaupré
Au milieu : le pavillon du grand-mât
A droite : le drapeau de poupe
Il est à noter que la soie permet ici d'obtenir un pli naturel des pavillons et drapeaux.


Dissimulation des fils d'éclairage dans la partie tribord arrière


La sortie des 2 fils + et – sortant au niveau de la base de la 1^ère guérite de poupe tribord est disgracieuse.
Il est donc nécessaire de les masquer le plus possible
 

Après avoir collé les 2 fils, ces derniers passent sous la préceinte inférieure puis longent le support de guérite sur sa partie oblique.
 

Les fils passent ensuite derrière la petite forme de soutien et derrière le mantelet. Leur maintien durable est assuré par une boucle de fil et un collage à gauche du mantelet.

Conclusion

Octobre 2003 : après un agencement de mon atelier, je renflouais des abysses de l'oubli "La Couronne"- arrêtée à la coque – construite trop hâtivement 20 ans plus tôt.
 
Le "Great Eastern" et le "Royal Louis" furent mes premières réalisations "plastiques", aujourd'hui disparues
Je construisis et exposa en 1978 un vaisseau imaginaire bois d'après une gravure du soleil royal, mais j'ai laissé le temps faire son œuvre  destructrice.
 
Je décidais donc d'étaler la reconstruction de "La Couronne" au rythme du temps en fonction des impératifs professionnels, familiaux et sportifs.
La volonté d'obtenir une autre maquette avec une méthodologie de travail adaptée rencontre au même moment Internet.
Je découvre donc des sites et leurs liens concernant des modélistes de talent.
 
Soucis du détail, patience, exigence, minutie doivent me conduire à une certaine expression de savoir-faire.
"La Couronne" doit être rénovée non pas dans des délais, mais dans le temps, construite autrement qu'un kit, grâce en partie aux astuces et tours de mains découverts sur les nouveaux mondes informatiques. Certes l'art de ma maquette ne sera pas poussé aussi loin que l'un des bâtiments visionnés, je n'ai pas cette prétention, mais aura le mérite d'avoir retrouvé une passion abandonnée et de l'avoir développée, avec ses défauts, dans le domaine rigoureux du modélisme naval.
 
Tout a commencé avec un croquis imaginant la nouvelle structure du navire par rapport au kit :




1 :   Bitte de râtelier
2 :   Pompes
3 :   Plancher de pont supérieur
4 :   Plat-bord
5 :   Muraille
6 :   Bau
7 :   Allonge de sommet et courbe de bau
8 :   Canon monté
9 :   Plancher de l'entrepont
10 : Forme Mantua sous plancher
11 : Couple plein Mantua
12 : Canon à piquer
13 : Cadre de sabord
14 : Support de canon
15 : Quille
16 : Grand-mât
17 : Collier d'étambrai
18 : Pompe
19 : Barres traversières
20 : Epontille du pont principal
21 : Bau du pont principal
22 : Epontille du pont inférieur
23 : Faux traversin
24 : Doublage noyer foncé fond de sabord
25 : Faux porque
26 : Lattage de pont
27 : Forme recevant le lattage
28 : Puits des pompes
29 : Echelle d'accès
30 : Lattage des cales
31 : Forme recevant le lattage
32 : Porque
33 : Bauquière
34 : Vaigrage oblique
35 : Couple (genoux)
36 : Bordage




Ci-dessus, début de construction du kit (La seule photo argentique de 1983)
Les 14 couples en contreplaqué sont installés sur la quille en noyer. Ce cliché illustre bien la simplicité de construction d’un kit par rapport à l’évolution apportée,


La coque fut donc refaite et puis en décembre 2020, je découvris un extraordinaire cadeau de Noël : le forum "Modélisme Naval Bois".
Et là, j'avoue que je fus impressionné par les réalisations présentées et les "leçons de choses" inégalables d'Alain DEGNY.
J'ai donc trouvé une aide précieuse qui m'a permis (en 3 ans !) d'atteindre mon but, aussi je remercie encore les administrateurs, Francis CLEMENT pour sa majestueuse "Couronne", l'omniscient Alain DEGNY, ainsi que d'autres inscrits.






Le "renflouage" de La Couronne aura duré près de 40 ans !